Sea Shepherd et l'ACSP (association citoyenne de Saint-Pierre) ont déposé, ce mardi 21 août, un recours en référé au tribunal administratif de Saint-Denis afin d'annuler la pêche des requins bouledogues et tigres au sein de la réserve marine. Les deux associations jugent, en effet, l'arrêté préfectoral "illégal". Lors d'une conférence de presse ce mercredi 22 août 2012, elles ont tenu à revenir sur les raisons de ce recours. Stéphane Girard, coordinateur de l'organisation non gouvernementale Sea Sheperd à La Réunion, estime que "la préfecture a outrepassé ses droits et missions" dans la gestion de la réserve.
"Cette autorisation préfectorale de pêche aux requins est une atteinte intolérable aux fondements de la réserve marine", fustige Stéphane Girard. En effet, pour le coordinateur régional de Sea Sheperd et l'ACSP, qui ont décidé de s'attaquer à cette autorisation, la réévaluation du risque ciguatera n'est qu'un simple "alibi scientifique". S'appuyant ensuite sur des études menées notamment à Hawaï, elles estiment que les prélèvements de requins sont inefficaces.
Enfin, les deux associations déplorent la remise en cause du programme CHARC (connaissances de l'écologie et de l'habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte Ouest de La Réunion) qui a déjà coûté 700 000 euros aux contribuables et dénoncent un gaspillage de l'argent public.
Par ailleurs, Stéphane Girard insiste également sur le fait que la réserve marine, accusée d’être le garde-manger des squales, est "totalement hors de cause" car "l’écosystème de la réserve exsangue". "Il faut arrêter de faire croire que ça déborde de poissons. Il n'y a pas de quoi nourrir les requins de récif, et les bouledogues n'en sont pas", explique-t-il, en substance.
Sea Shepherd et l'ACSP espèrent maintenant être entendus.
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