Comores

L'ancien patron des hydrocarbures interpellé

  • Publié le 5 juillet 2006 à 00:00

Moroni, mardi 4 juillet 2006 (HZK-Presse) - L'ancien directeur général de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch), Aboudou Soefo, a été interpellé par la gendarmerie nationale et placé en garde à vue. Il doit être entendu dans le cadre des investigations lancées par les nouvelles autorités du pays sur la gestion des sociétés d'État

Le capitaine Rafick Soilih Abdallah, commandant de compagnie de gendarmerie de Ngazidja (Grande Comores), a confirmé à HZK-Presse que le prévenu a été maintenu en garde-à-vue "pour les besoins de l'enquête, car des cadres de l'entreprise devaient être aussi interrogés". Au palais de justice de Moroni, le substitut du procureur de la république, Youssouf Ali Djaé, a précisé que "la procédure a été déclenchée depuis deux jours sur la base d'une plainte contre X", déposée par le ministère des Finances de l'Union assurant la tutelle de la Sch.

Pour le moment il ne s'agit que d'une enquête préliminaire. Aboudou Soefo fait partie des dignitaires de l'ancien régime du colonel Azali Assoumani. Son nom figure sur la liste des 36 "fonctionnaires de l'Etat empêchés de quitter le territoire national sans autorisation préalable du ministère des relations extérieures". Cette liste a été établie par la direction nationale de la sûreté du territoire, au lendemain de l'investiture du nouveau chef de l'Etat Ahmed Abdallah Sambi.

Enseignant de profession, Aboudou Soefo est surtout connu pour son engagement politique, en tant qu'ancien membre dirigeant du Front démocratique (Fd) pendant près de 20 ans. Il était membre de la coalition "Forum pour le redressement national", composé de trois partis, alors que cette dernière se trouvait pouvoir. Il avait quitté les rangs de sa famille politique dès les premières heures du putsch du 30 avril 1999 mené par le colonel Azali et avait rejoint le camp de ce dernier.

Avec un groupe d'anciens militants du Fd, Aboudou Soefo avait créé en 2000 le Mouvement pour la démocratie et le socialisme (Mds). En 2002, il avait pris la direction de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc), parti de la mouvance du président Azali. Considéré comme le numéro 2 de l'ancien régime, Aboudou Soefo a occupé le poste de directeur général de la Sch d'octobre 1999 à juillet 2005, avant de succéder à Mohamed El-Amine Souef à la tête du ministère des relations extérieures, jusqu'au 29 mai dernier.

Dans une déclaration datée du 21 juin et signée par Aboudou Soefo en qualité de secrétaire général du parti, la Crc avait condamné "la démarche initiée par le président Sambi". La formation politique dénonçait notamment "la chasse aux sorcières diligentée contre les principaux responsables de l'ancien pouvoir de l'Union". Dans son nouveau rôle de parti d'opposition, la Crc réclame un processus de "vérité et réconciliation" à l'exemple de l'Afrique du Sud au début des années 1990.

El-Had Said Omar
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