Dans le cadre de la lutte contre la dengue et le chikungunya, la préfecture de La Réunion et l'Agence de Santé Océan Indien (ARS-OI) ont présenté, ce jeudi 16 juin 2011, le dispositif ORSEC (organisation de réponse de sécurité civile). L'occasion également de faire le point sur la situation épidémiologique de l'île.
Validé par arrêté préfectoral le 18 avril 2011, le plan ORSEC est la refonte d'un précédent plan de lutte anti-vectorielle élaboré en 2006 à l'issue de l'épidémie de chikungunya qui a touché l'île. Compte tenu de l'émergence du virus de la dengue dans l'Océan Indien et des similitudes avec le chikungunya par le mode du même vecteur (le moustique aedes albopictus) et des symptômes, ce dispositif a été mis en place afin d'intégrer cette fois-ci le "risque dengue".Qualifié d'"ambitieux" par le préfet Michel Lalande, ce plan de lutte contre le virus de la dengue et du chikungunya prévoit "une réponse coordonnée et graduée de l'intervention de différents acteurs", à savoir, l'ARS via sa direction de veille et sécurité sanitaire, la préfecture, les établissements de santé, médico-sociaux et sociaux, les professionnels de santé libéraux, les mairies et collectivités, le SDIS, les services de police, la gendarmerie, les forces armées et l'Éducation nationale. "Nous avons voulu mettre en place un plan adapté s'appuyant sur le réseau des pouvoirs publics", explique le préfet de La Réunion.
Concrètement, ORSEC décrit l'organisation de la lutte anti-vectorielle, en fonction du contexte épidémiologique, au travers trois niveaux, veille, alerte et épidémie, mais aussi les moyens mis en oeuvre et déployés par chaque acteur. "Des niveaux de risques revus afin de regraduer les niveaux de veille et d'alerte", explique Marie Baville, responsable du service de la LAV (lutte anti-vectorielle). Aussi, un comité d'experts est chargé de la mise en place du niveau épidémique supérieur.
Si la coordination des opérations est assurée, dans un premier temps, au sein du GIP-LAV (groupe d'intérêt public de lutte anti-vectorielle), comprenant Etat, l'ARS, les collectivités locales, l'association des maires et les communes, jusqu'au niveau d'alerte, cela sera au tour de la préfecture de prendre le relais dès lors l'activation du niveau d'épidémie.
Selon Marie Baville, "ce nouveau dispositif ORSEC permet ainsi aux autorités sanitaires et publiques de se préparer en permanence face à la situation épidémique et d'envisager les principaux scénarios possibles". "Cela montre que nous anticipons les difficultés qui puissent venir à l'avenir. Il est important d'être prêt et de doser les moyens mis en place", commente, pour sa part, Chantal de Singuy, directrice générale de l'ARS.
En ce qui concerne la situation épidémiologique, l'ARS indique que "l'île se trouve actuellement au niveau de veille 1A". En effet, aucun cas autochtone et importé de chikungunya et dengue n'a été signalé en 2011 dans l'île, hormis un seul cas de dengue en provenance d'Indonésie confirmé fin janvier.
Toutefois l'institution rappelle que d'autres virus transmis par les moustiques, à savoir, celui de la fièvre de la vallée du Rift ou encore celui du Nil Occidental (West Niles), circulent néanmoins dans la zone Océan Indien. Ce qui représente donc une menace sanitaire potentielle pour l'île puisque la circulation de virus est facilitée par la croissance du trafic aérien.
Enfin, selon l'ARS, l'année 2010 a été marquée par l'apparition de foyers de transmission de chikungunya à Saint-Paul avec plus de 200 signalements de cas entre mars et juillet mais aussi par la mise en oeuvre du "Plan Ravine". Lancé le 3 mai 2010 par la préfecture pour une première phase de deux années, ce plan consiste à un vaste contrôle des ravines, zones considérées comme favorables à la prolifération des moustiques. À la clé, 500 contrats aidés mis à disposition des communes.
Émilie Sorres pour
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