Actuellement en redressement judiciaire, le Centre Ismaël Aboudou est sous la menace d’une liquidation, le 5 décembre prochain, de la part du tribunal de commerce. Une trentaine d’emplois sont menacés au même titre que les 400 marmailles adhérents de la structure. Ismaël Aboudou lance un appel à l’aide au plus grand nombre (photos DR)
Près de 27 ans que le Centre pluridisciplinaire Ismaël Aboudou, basé à Commune Primat Saint-Denis, propose des cours de danse et d’activités artistiques. Il pourrait cependant disparaître définitivement du paysage dionysien d’ici le 5 décembre, une véritable catastrophe pour les 400 marmailles et la trentaine de professeurs. En cause, une somme avoisinant 30 000 euros correspondant à la taxe foncière du bâtiment.
Ismaël Aboudou s’en explique : « Malgré la crise Covid et ses suites, nous avons tenu bon mais toute la trésorerie que nous avions de côté s’est épuisée au fil du temps. En dépit des aides de l’État qui se sont élevées à 7000 euros, pendant deux ans, nous n’avons pas été en mesure de payer la taxe foncière d’un montant de 25 000 euros par an et un plan de sauvegarde a été mis en place".
"Nous avons sollicité le tribunal de commerce pour la mise en place d’un échéancier sur une dizaine de mois, or le mandataire estimant qu’il y a eu manquement, nous l’a tout simplement refusé malgré les 30 000 euros que nous avons réglés au fisc il y a de cela une quinzaine de jours" ajoute-t-il.
Aujourd’hui, le centre se retrouve donc dans l’impasse et sous la menace d’une liquidation par le tribunal de commerce, début décembre et forcément, le moral n’est pas au beau fixe tant chez les enseignants que chez les élèves et les parents.
- « On tue la culture » -
Pour autant, Ismaël Aboudou garde espoir mais ne lâchera rien, lançant un appel à l’aide aux collectivités et la mairie de Saint-Denis. « Nous sommes une association loi 1901 à but non lucratif. Nous ne demandons pas l’aumône, ni la charité, simplement continuer à exister pour que la culture perdure et qu’il y ait une continuité de tout le travail mené depuis plus de 44 ans ! », martèle Ismaël Aboudou.
Et de poursuivre ému face à ce qu’il estime être une injustice de l’État qui ne pardonne pas : « Un institut comme le nôtre ne peut pas disparaître comme ça. Je demande juste aux autorités de nous accueillir pour en parler parce que si nous disparaissons, ce sont 400 familles qu’on va ruiner et nos enseignants vont perdre leur travail ! Jusqu’à présent, nous nous en sommes sortis seuls mais aujourd’hui, j’estime que nous méritons un minimum d’accompagnement, sinon on tue la culture ! »
En parallèle, les enseignants ont mis en place une cagnotte Leetchi pour récolter des fonds. Et s’il n’obtient pas de délai supplémentaire, Ismaël Aboudou prévient d’ores et déjà qu’il se battra « jusqu’à la mort », envisageant une grève de la faim illimitée devant l’hôtel des impôts à Champ Fleuri.
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