Intempéries, maladies, tempête Fakir, la production de bananes à La Réunion est mise à mal depuis le début de l'année. Alors que les producteurs se disent confrontés à une pénurie et un manque de moyens, les consommateurs voient les prix s'envoler : le kilo de bananes se vend en moyenne aujourd'hui 1 euro plus cher que le prix habituel. (Photo poto RB imazpress )
Depuis le début de l’année, elle se fait discrète sur les étals des marchés. La banane est devenu un produit rare et cher. Touchées de plein fouet par le passage de la tempête tropicale Fakir en avril dernier, les exploitations peinent à se remettre. Les agriculteurs qui n’ont toujours pas reçu les indemnités n’ont pas les moyens d’agir pour relancer la production. D’après la Chambre d’agriculture, il leur faudra encore attendre au moins une dizaine de mois. Huit mois pour que les dossiers soient étudiés par Paris et Bruxelles et deux mois supplémentaires avec les carences.
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Bananes noircies
Mais Fakir n’est pas le seul responsable d'une production quasi en berne. Depuis plus d’une année, la maladie dite du "Freckle" ("tache de rousseur" en anglais) prolifère et cause d’énormes dégâts dans les champs de bananes. Appelé "Phyllosticta cavendishii" par les spécialistes, ce champignon noir a été signalé pour la première fois sur l’île fin 2015. Mais les fortes pluies, les tempêtes, les hivers doux, le vent et le taux d’humidité supérieur à la normale lui auraient permis de se propager.
D’après la Chambre d’agriculture, 30% du territoire seraient concernés. La maladie touche les feuilles des plantes mais surtout la peau des bananes, faisant apparaître des taches noires alors que le fruit n’est pas mûr. La chair reste comestible, mais les bananes noircies ne correspondent plus au cahier des charges.
Résultats : les fruits sont jetés et les plants attaqués sont coupés, brûlés ou enterrés pour éviter la propagation des spores. Pour le traitement, il n’y en a pas vraiment… Il faut planter moins de pieds à l’hectare pour isoler les individus contaminés, enlever les feuilles malades, utiliser des huiles essentielles… Un traitement chimique sera extrêmement coûteux et n’est pas à envisager : la vie d’un bananier est courte et le champignon trop résistant. Pour la Chambre d’agriculture, il vaut mieux détruire et replanter.
Avec la maladie de Freckle, les producteurs sont également alertés par la présence de la cercosporiose noire (Pseudocercospora fijiensis), fléau bien connu aux Antilles et en Nouvelle Calédonie. Détectée fin mars sur le secteur de Saint-Benoît, cette maladie fongique s’attaque aux feuilles des bananiers et provoque chez les fruits une maturité précoce qui les rend impropres à l’exportation.
Une baisse de 70% de la production
Entre la tempête Fakir et ces maladies, la production sera drastiquement baisse : sur les 9650 tonnes de bananes récoltées habituellement, au moins 70% ne seront pas assurées, soit une perte de 860 000 euros. Sur les marchés les consommateurs doivent sortir le portefeuille.
D’après la Chambre d’agriculture, il faut compter un euro de plus en moyenne par rapport au prix normal. Mais sur certains étals, les prix ont doublé voire triplé. Les producteurs, pour la plupart désespérés, ont le moral au plus bas.
Et l’année prochaine ?
Le retour à la normale n’est pas prévu avant six mois, le temps que les bananiers achèvent leur croissance. Quant à la récolte, décalée par la tempête Fakir, elle n’aura pas lieu avant mars… pile poil pendant la saison des cyclones, ce qui laisse craindre de nouvelles catastrophes. Tout semble aller contre les exploitants et la Chambre d’agriculture espère que l'Etat accélèrera les procédures d’indemnisation.
nt/www.ipreunion.com
Les bananes sont à 0.85 euro du kilo pour des bananes importées des Caraïbes ou d'Afrique, il faut importer les bananes à la Réunion comme en France, car la Réunion n'a pas assez de terrain agricole pour être producteur de banane et avoir de bon prix pour les vendre au public...