Dans une longue interview parue jeudi 19 septembre 2013 dans les revues jésuites du monde entier, dont Etudes en France, le pape François a abordé divers sujets de société : l'homosexualité, le divorce et l'avortement. (Photo prise lors de la manifestation "Tous pour le mariage homme-femme".)
Au cours de cette interview publiée par la revue Études, le Saint-Père demande aux fidèles "d’accompagner avec miséricorde" les homosexuels, les divorcés et les femmes ayant avorté. Jorge Bergoglio rappelle qu’il faut toujours considérer la personne à partir de leurs "conditions de vie réelles". Il demande "de juger au cas par cas et de pouvoir discerner ce qu’il y a de mieux à faire pour une personne qui cherche Dieu et sa grâce".
Le pape évoque par exemple le cas d’une femme ayant avorté : "je pense à cette femme qui avait subi l’échec de son mariage durant lequel elle avait avorté ; elle s’est ensuite remariée et elle vit à présent sereine avec cinq enfants. L’avortement lui pèse énormément et elle est sincèrement repentie. Elle aimerait aller plus loin dans la vie chrétienne : que fait le confesseur ?"
Pour le souverain pontife, la chose dont a le plus besoin l’Eglise aujourd’hui, "c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles". Le pape voit l’Eglise comme un hôpital de campagne après une bataille : "inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol. […] Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste". Par ailleurs, il ne veut pas que les homosexuels se considèrent toujours comme condamnés par le Vatican : "ce n’est pas ce que veut l’Eglise".
Au cours de l’entretien, le Saint-Père revient aussi sur ses débuts, quand il était jeune provincial des jésuites à Buenos Aires sous la dictature Argentine. "Ma manière autoritaire et rapide de prendre des décisions m’a conduit à avoir de sérieux problèmes et à être accusé d’ultra-conservatisme". L’occasion pour lui de se défendre et d’affirmer ses idées politiques : "je n’ai jamais été conservateur". Enfin, à la question "qui est Jorge Mario Bergoglio ? ", ce dernier répond tout simplement : "je suis un pêcheur sur lequel le seigneur a posé son regard".
