Volcan

Le Piton de la Fournaise fête son mois d'éruption

  • Publié le 2 août 2023 à 07:30
  • Actualisé le 2 août 2023 à 07:35

Il y a un mois, le dimanche 2 juillet 2023, le volcan entrait en éruption pour la première fois de l'année. Plus de 30 jours de coulées de lave, de trémor en hausse et baisse et de cône volcanique en édification. L'activité semble toujours être à la baisse ce mercredi 2 août mais l'éruption est bel et bien toujours d'actualité même si le front de coulée est figé à 1,8 kilomètre de la RN2 (photos : sly/rb/www.imazpress.com)

"L’amplitude du trémor volcanique (indicateur d’une émission de lave et de gaz en surface) reste très faible par rapport au début d’éruption et décroit toujours lentement" selon les volcanologues.

Mardi, la masse nuageuse présente régulièrement sur le site éruptif ainsi que la présence de nombreux tunnels de lave n’ont pas permis l’estimation de débits par méthode satellite par la plateforme HOTVOLC (OPGC - Université Clermont Auvergne) au cours des dernières 24h.

"Même si aucune image du cône éruptif n’a pu être réalisée à partir de notre caméra du piton de Bert depuis hier à la mi-journée, le trémor faible et régulier enregistré depuis hier matin, indique que la morphologie du cône volcanique actif – situé au sud-est de l’Enclos Fouqué à 1720 m d’altitude – n’évolue probablement guère" a précisé l'observatoirre dans son communiqué.

L’écoulement de la lave s'effectue désormais principalement en tunnel de lave. Mais au cours des derniers jours, les points de résurgence – et donc les coulées visibles - se situaient à des distances comprises entre 1200 et 2500 m du cône éruptif, soit jusqu’à une altitude minimale de 900 m. Le spectacle était donc visible depuis la RN2 du côté de Sainte-Rose.

Une faible inflation de la zone sommitale est toujours enregistrée depuis la mi-juillet, indiquant une re-pressurisation du système d’alimentation du volcan centré sous la zone sommitale avec possiblement le transfert de magma profond vers ce dernier, venant ensuite alimenter l’éruption.

L’activité sismique enregistrée sous la zone sommitale reste faible ce qui entraine une diminution du risque d’apparition d’une nouvelle fissure et/ou d’effondrement dans le cratère, mais ne permet pas pour autant de l’exclure comme le montrent la poursuite de l’inflation sommitale et les fluctuations dans l’amplitude du trémor qui sont régulièrement observées.

Il est donc essentiel de rester prudents aux abord du volcan et de son éruption.

A noter que depuis le début de l'éruption, l'observatoire a enregistré a :
- 2189 séismes volcano-tectoniques superficiels (0 à 2,5 km au-dessus du niveau de la mer) sous les cratères sommitaux ;
- 45 séismes profonds (sous le niveau de la mer) ;
- 111 séismes de type

- Une éruption qui dure -

Le dimanche 2 juillet 2023, il y a plus d'un mois, alors que l'Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise annonçait une éruption imminente, le volcan décidait de cracher sa lave à 8h30. Aussitôt, la préfecture déclenchait l'alerte du plan Orsec de niveau 2 avec interdiction d'entrée dans l'enclos.

Une fois l'éruption annoncée, de nombreuses personnes se sont rendues sur la route des laves pour observer le spectacle sur les Grandes Pentes. Le soir même une nouvelle fissure apparaissait sur le flanc sud-est du piton.

Dès le lendemain, la coulée de lave commençait à se rapprocher de la route jusqu'au 6 juillet, jour où le front s'est arrêté à 1,8 kilomètre et s'est figé.

Même si l'éruption n'est plus visible depuis la route des laves et que l'intensité baisse, elle poursuivra sa lancée en se concentrant au niveau de la bouche éruptive au sud-est de l'enclos. L'écoulement de la lave s'effectue alors en tunnel à proximité du cône volcanique qui poursuit son édification.

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Le 22 juillet, malgré la baisse d'activité, le spectacle est redevenu visible de la RN2 pour le plus grand plaisir des admirateurs.

Vous l'aurez compris, la première éruption de l'année n'a pas encore dit son dernier mot. L'occasion pour Imaz Press de revenir sur les plus longues éruption du Piton de la Fournaise.

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- Des éruptions de plusieurs semaines -

En 1998, après un sommeil qui aura duré six ans, le volcan se réveille le 9 mars pour plus de 6 mois d'éruption ininterrompue. À partir du 15 août, des coulées de lave hors enclos seront observées et s'immobiliseront à 2,5 mètres de la RN2. L'éruption a donné naissance à trois cratères dont le piton Kapor.

Moins longue (29 jours) mais très impressionnante, l'éruption du 2 avril 2007, la plus forte depuis au moins un siècle, s'était démarqué par son intensité exceptionnelle. Une fissure d’environ 1 km de long avec des projections de lave dépassant les 100 m de hauteur, été apparu sur le rempart du Tremblet. La lave, séparée en deux bras, progressait très vite en direction la RN2. Le bras sud de la coulée avait fini par atteindre l’océan.

Beaucoup plus tard, en 2018, l'année a été particulièrement intense avec quatre phases éruptives enregistrées sur une durée totale d'activité de 83 jours.

Plus récemment, la première éruption de 2021 s'était étendue sur 45 jours.

Alors quelles sont vos estimations pour la première éruption de cette année ?

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