Vingt-cinq ans. Ce projet de route dans les hauts de l'Est, les habitants de la côte au vent et du nord en entendent parler depuis 1992. Mais le projet n'est jamais sorti de terre...et les études ont pris la poussière. Pourtant cette fois, Jean-Marie Virapoullé y croit. Pour le vice-président du Conseil départemental délégué aux routes, "le temps de l'Est est venu". Ce mercredi 12 avril 2017, un premier comité de pilotage consacré à la future route se tenait à la villa du Département, à Saint-Denis. Une étude de faisabilité va être lancée avec pour objectif de déterminer trois tracés, sur lesquels la population devra donner son avis en 2018.
Deux heures pour relier Bras-Panon à Saint-Denis. Ce mercredi matin, les automobilistes qui empruntent la route nationale entre l'Est et le Nord de l'île, à l'heure de pointe, ont une fois de plus été coincés dans un embouteillage monstre, qui a atteint 15 kilomètres. La cause ? Un "simple" accrochage.
"Comme d'autres membres du comité de pilotage venus de l'Est, je me suis retrouvé moi-même dans cet embouteillage ce matin, qui apporte la preuve, si elle était encore nécessaire, qu'une alternative à la route nationale est nécessaire", confie Jean-Marie Virapoullé. Ce futur itinéraire de substitution à la RN2 aura également pour but de désenclaver les hauts et de favoriser l'exploitation des terres agricoles actuellement en friche, explique le vice-président du Conseil départemental :
Le projet de route des hauts de l'Est discuté au @departement974 .25 ans qu'on en parle, mais cette fois, JM Virapoullé y croit #LaReunion pic.twitter.com/BdrgFhuUEL
— Carole Hoareau (@CaroleHoareau) 12 avril 2017
Avec ce premier comité de pilotage, auquel prenaient part des élus et des représentants administratifs des principales collectivités de l'Est, le département espère reprendre les études menées sur cette itinéraire, et qui n'ont pas permis d'aboutir à la construction d'une route jusqu'à présent.
Pour rappel, le projet avait été inscrit au schéma d'aménagement régional (SAR) dès 1992, puis avait fait l'objet d'études en 2002 et enfin en 2007. Depuis dix ans, le dossier prenait donc la poussière, et il faut quasiment repartir de zéro, avoue Jean-Marie Virapoullé. En effet, dans ce laps de temps, des projets comme Beauséjour, situé en mi-pente à Sainte-Marie, ont vu le jour, rendant caduques les travaux précédents.
- Après la route des Tamarins et le NRL, c'est le tour de l'Est
Néanmoins, l'élu l'assure: cette fois, "la volonté politique est là et les évolutions réglementaires définissent plus clairement la répartition des rôles entre le Département et la Réunion".
Surtout, maintenant que la route des Tamarins a vu le jour et que la construction de la Nouvelle route du littoral est en cours, c'est - enfin - au tour de l'Est, estime M. Virapoullé :
Même si le Département marche sur des oeufs quand il s'agit d'évoquer un calendrier précis pour le début du chantier, le vice-président évoque des échéances "à moyen terme". "Dans le meilleur des cas, la première pierre pourrait être posée d'ici 5 ou 6 ans", se risque Jean-Marie Virapoullé.
Première étape : l'étude de faisabilité, confiée à un bureau d'étude d'ici août 2017, permettra d'aboutir à trois propositions de tracé au premier trimestre 2018. Viendra ensuite la concertation, avec les autorités mais aussi avec la population qui aura son mot à dire, explique Laurent Stacoffe, en charge du dossier au conseil départemental depuis début 2017 :
Laurent Stacoffe travaille depuis début 2017 sur le projet de route des Hauts de l'Est. Objectif: proposer 3 tracés d'ici 2018 #LaReunion pic.twitter.com/e62KpHtOzr
— Carole Hoareau (@CaroleHoareau) 12 avril 2017
Pour les élus qui prennent part au comité de pilotage, c'est ce travail de concertation en amont, avec les collectivités et la population, qui a manqué jusqu'à présent et qui a valu à d'autres projets d'aménagement de capoter, comme le fameux troisième pont de Saint-Benoît. Cette fois, le moment et la méthode sont les bons, estime Jean-Marie Virapoullé.
- 320 000 euros pour relancer les études
Si le projet ressort des cartons maintenant, c'est aussi parce que le département veut pouvoir présenter un dossier pour bénéficier du soutien de l'Europe, dans le financement de ce projet colossal. Pour l'instant, le Département prévoit un budget de 320 000 euros, rien que pour l'étude. La route, elle coûtera bien plus que les 150 millions d'euros prévus lors du précédent chiffrage, il y a dix ans. "L'étude précédente était incomplète. Elle ne prenait pas en compte le franchissement de la rivière des pluies ou de la rivière du Mât par exemple, et la route s'arrêtait à Bras Panon".
En plus de ces ouvrages à prévoir, il faudra également prendre en compte les premiers résultats de l'enquête ménage sur les déplacements, pour intégrer les modes doux ainsi que les transports en commun, ou encore les problèmes liés à la circulation des cachalots pendant la coupe. "La route devrait être une deux fois une voie, avec des tronçons plus larges par endroit pour intégrer des pistes cyclables ou des voies de dépassement selon les besoins, décrit Dimitri Stark, directeur des routes départementales. Pour se la représenter, il faut imaginer que la future route ressemblera à la RD3, qu'elle rejoindra à Sainte-Rose".
- La zone d'étude élargie entre Saint-Benoît et la Technopole
La future route reliera la Technopole à Saint-Benoît sur près de 40 kilomètres, et se trouvera entre 200 et 400 mètres d'altitude. Elle concernera les communes Saint-Denis, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-André, Bras-Panon, Saint-Benoît. Même si Salazie ne sera pas directement concernée, la commune sera néanmoins associée au processus de réflexion.
La route devra notamment être pensée en cohérence avec le projet MEREN, pour "mobilisation de nouvelles ressources en Eau pour les Régions Est et Nord".
ch/www.ipreunion.com
Cette structure est incontournable pour la ville de Saint Benoit qui a perdu toute sa superbe pendant trop d'années, J'espere que cette fois ci le maire de Saint Benoit ne fera pas encore sa tete de chochon et pensera un peut à l'intéret des bénédictins
Améliorez les bus, favoriser la circulation des autos ne fera que reculer le problème.
Dans les années 90, quand a été livrée la 2x2 voies reliant St Denis à St Benoît, on mettait 20 minutes pour faire ce trajet.
Aujourd'hui c'est 1:30, 2:00 heures aux heures de pointes et ça ne fait qu'empirer.
Tous les ans, le bouchon vers St Denis commence de plus en plus tôt.
En plus, vous verrez qu'avec une nouvelle route dans les hauts, les promoteurs bétonneront encore à tout va les parcelles de cannes jouxtant cette nouvelle route, cette Île va devenir un enfer.