Le syndicat des jeunes agriculteurs alertent une nouvelle fois face aux conditions de travail difficiles, ainsi que les nombreuses difficultés rencontrées par le monde agricole réunionnais. Nous publions ci-dessous leur communiqué de presse. (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)
Depuis quelques temps, le syndicat jeune agriculteur de La Réunion s’inquiète face aux nombreuses difficultés rencontrées par le monde agricole réunionnais dans son ensemble. Cela est d’autant plus inquiétant quand l’on se retrouve confronté au silence de ceux qui ont le pouvoir (et le
devoir !) de solutionner cela. A l’heure où est prônée notre souveraineté alimentaire, cela révèlera de la pure utopie si les pouvoirs publics ne prennent pas en considération les difficultés dans lesquelles les
agriculteurs font face chaque jour.
Une des principales difficultés, réside dans la non disponibilité des intrants (engrais minéraux, produits de traitements) et dans le coût de ces derniers lorsqu’ils sont disponibles. Certains produits ont vu leur prix doublé voire triplé en l’espace d’un an, sans aucune
régulation ou contrôle par les services de l’Etat. Un plan de résilience pour tenter de palier à ces coûts a le mérite d’exister. Cependant, malgré le déploiement du PEC (la prise en charge des cotisations agricoles) ou encore le dispositif mis en place par le Conseil Départemental; cela reste malheureusement insuffisant. La lourdeur administrative de ces dossiers vient compliquer les choses également. C’est pour cela que nous souhaitons que les démarches administratives soit allégées et que les dispositifs de prise en charge soient revus à la hausse.
Mais également, nous demandons aux services de l’Etat d’assurer une surveillance accrue sur le prix des intrants afin de garantir qu’il n’y ait pas d’effet spéculatif. Un autre point important à soulever et qui ne semble inquiéter pas grand monde : le retrait de certaines molécules herbicides au sein de la filière canne. Pour cela, nous demandons l’arrêt des retraits, et le rétablissement des dernières molécules enlevées, et cela tant que des solutions alternatives efficaces ne soient mises en place.
Malgré plusieurs semaines de lutte sans relâche qui ont abouti à une convention canne réussie, cette filière canne, pivot de notre agriculture, est au plus mal. Ce n’est un secret pour personne que cette campagne sucrière sera une nouvelle fois un record du plus faible tonnage réalisé (1 480 000 tonnes d’après le CTICS) Malgré ce faible tonnage, ce qui est le plus à déplorer ce sont des cannes qui resteront certainement au champ. Notamment dans la Région Est, à cause des arrêts répétitifs de l’usine de Bois Rouge.
Cette situation est catastrophique pour les planteurs mais aussi pour toute la filière canne. Elle n’est d’ailleurs plus acceptable. En effet, la situation ne s’améliore pas de semaines en semaine, et cela malgré plusieurs cris d’alerte de la profession. Il devient un luxe de pouvoir livrer ses cannes selon son quota et son calendrier attribué en début de campagne ! Nous demandons donc une nouvelle fois à Tereos, de prendre toutes ses responsabilités afin que cette situation cesse au plus vite