Après une première mobilisation le 19 mai, l'intersyndicale (FSU, FO, CGTR Educ'Action, Saiper) appelle de nouveau tous les professionnels de l'Éducation nationale de l'île à manifester contre la réforme des collèges ce jeudi 11 juin 2015 devant la préfecture de Saint-Denis. Une réforme décrite comme une "destruction de l'instruction" par les syndicalistes.
"400 heures de cours vont être supprimées avec cette réforme. Les élèves vont perdre des heures de maths, de français, d’histoire-géographie. On ne peut pas l’accepter", souligne Jean-Paul Pacquiry, secrétaire académique de Force ouvrière enseignement.
Une journée nationale de mobilisation contre la réforme des collèges avait déjà eu lieu le 19 mai dernier. Les enseignants s'étaient mobilisés massivement. Malgré le mouvement, le gouvernement a quand même validé le décret le lendemain, le 20 mai. "C’est une insulte, ça nous met hors de nous", lance Marie-Hélène Dor, représentante de la FSU.
La réforme doit prendre effet à partir de la rentrée d’août 2015. Huit enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) seront proposés aux élèves. Les enseignants devront donc consacrer des heures de cours aux thèmes suivants : corps, santé, bien-être et sécurité ; culture et création artistique ; transition écologique et développement durable ; information, communication, citoyenneté ; langues et cultures de l’antiquité ; langues et cultures étrangères ou le cas échéant, régionales ; monde économique et professionnel ; sciences, technologie et société.
"Il n’y aura pas d’approfondissement avec ces EPI. D’un côté on nous dit que les élèves ont des difficultés pour lire, écrire et compter et de l’autre on supprime des heures, c’est en contradiction", proteste Jean-Paul Pacquiry.
Lors de sa visite à La Réunion les jeudi 11 et vendredi 12 juin, le Premier ministre Manuel Valls sera notamment accompagné de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. "Nous sommes conscients qu’il faut une réforme des collèges mais pas celle-là et nous aimerions que le gouvernement prenne en considération nos revendications", conclut Victor Rodrigues, co-secrétaire académique FSU.
Alyssa Mariapin pour www.ipreunion.com