Ce mercredi 15 janvier 2014, le commissariat général à la stratégie et à la prospective publiait un rapport sur les stéréotypes filles-garçons. Ce dernier a été réalisé à la demande de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement. Coordonné par Marie-Cécile Naves et Vanessa Wisnia-Weill, le rapport met en cause "diverses institutions de socialisation de l'enfance et de l'adolescence" qui contribueraient aux "inégalités hommes/femmes dans la société".
"Des inégalités socioéconomiques significatives entre hommes et femmes perdurent", indique le commissariat général à la stratégie et à la prospective qui trouve que "la situation est d’autant plus paradoxale que les parcours scolaires et universitaires des femmes ont dépassé ceux des hommes". D’après les auteurs du rapport "les positions sociales des hommes et des femmes résultent d’habitudes, de clichés, de traditions, qui influencent les goûts des individus mais aussi les institutions et les ressources qu’elles constituent pour chacun et chacune".
Ainsi, ce rapport met en avant la thèse selon laquelle les stéréotypes entre les filles et les garçons contribuent à freiner la marche vers l’égalité hommes-femmes. "Un choix des possibles des garçons et des filles fermé, tout particulièrement dans les milieux populaires ou défavorisé", souligne les auteurs.
Le rapport révèle par exemple que "le taux moyen de masculinisation se situe entre 1,3 % et 1,5 % dans le secteur de l’accueil et de l’éducation des jeunes enfants". " Quand ils se jugent très bons en mathématiques, 8 garçons sur 10 vont en S, mais c’est seulement le cas de 6 filles sur 10", peut-on également trouver dans le rapport. Ou encore que "les garçons font plus de sport que les filles. En 2002, 77 % des garçons et 60 % des filles de 12 à 17 ans pratiquaient un sport ou une activité sportive en dehors de l’école".
Plusieurs facteurs viendraient restreindre le champ du possible des enfants tel que "l’entourage familial, le milieu scolaire, l’institution éducative elle-même ou les représentations stéréotypées formées dès la petite enfance", indique les auteurs. D’après eux, la cause serait "des micro-incitations dont chacune a l’air insignifiante mais dont la somme nous rend moins libres".
Dans ce rapport, le CGSP présente 30 propositions pour une véritable égalité hommes/femmes. Il demande notamment, "une neutralité effective des institutions publiques et d’encourager une plus grande mixité des parcours, des filières et des métiers". Aujourd’hui, les auteurs jugent nécessaire "une prise de conscience, par l’ensemble des acteurs concernés pour ouvrir le champ des possibles dès la jeunesse".
