Nans Mazellier, 19 ans, s’est fixé un objectif en 2024. Rentrer dans les cinq premiers en finale du 100m NL des championnats de France Elite à Chartres en juin 2024. Cela signifierait décrocher sa sélection dans le relais français pour les Jeux Olympiques de Paris. Pour y arriver, il estime qu’il faudra nager 48’’60, c’est-à-dire pulvériser son record actuel (49’’17). Un objectif que Boris Steimetz avait atteint en son temps en devenant vice-champion olympique avec le 4x100m NL français aux Jeux de Pékin. C’était il y a quinze ans déjà (Photos : rb/www.imazpress.com)
En 2008, Boris Steimetz est un nageur en pleine mutation depuis qu’il a quitté La Réunion pour rejoindre la Côte d’Azur. Il s’entraîne au CN Antibes avec le monstre Alain Bernard, progresse à pas de géant à ses côtés et gagne sa place parmi les six français qui seront sacrés vice-champions olympique du 4x100m NL aux Jeux olympiques de Pékin, la même année.
Le Saint-Paulois nage en effet les séries dans la capitale chinoise, battant le record d’Europe à cette occasion. Par contre, il ne participera pas à la finale. Malgré tout, comme le prévoit les règlements olympiques, il reçoit comme les autres Français une médaille d’argent. La première de la natation réunionnaise aux Jeux.
Quinze ans après, passé comme lui par l’Asec Saint-Paul, Nans Mazellier poursuit un peu le même rêve. Lui aussi n’a qu’un objectif en tête : décrocher un strapontin dans le relais 4x100m NL aux JO de Paris 2024.
La sélection pour les Jeux, comme pour Steimetz, se jouera sur une seule compétition : les championnats de France Elite qui auront lieu en juin à Chartres.
"Les temps en individuels seront compliqués à réaliser pour moi", déclare Nans Mazellier. "Je peux espérer à la limite me rapprocher de 48’’60 (record personnel à 49’’17 réalisé en 2023 à Dublin pour l’instant, ndlr). Mais il faudra faire 48’’30, pour se qualifier en individuels, sachant en outre que seuls deux nageurs maximum pourront prétendre à la qualification. Par conséquent, le meilleur moyen d’être aux JO sera d’y être sélectionné avec le relais. Il faudra donc rentrer dans les cinq premiers le jour de la finale du 100m NL des "France" analyse-t-il.
C’est en pensant à cela, comme Steimetz parti à Antibes, que Nans Mazellier a pris son baluchon il y a un an et demi, direction l’Insep, la boîte à façonner des champions.
"Je suis dans un cocon", se félicite-t-il. "C’est comme un campus d’université. Il y a tout sur place : l’hébergement, la nourriture, les soins, etc. La piscine est à cinq minutes à pied. Je suis entouré d’autres bons nageurs et on sait bien que l’émulation joue un rôle primordial quand vous voulez progresser comme moi. Ça n’aurait pas été la même chose si j’avais été seul, dans mon appartement. A l’Insep, je suis pris en charge à 100 % sur les à-côtés et je peux me concentrer pleinement avec Michel Chrétien mon entraîneur, sur la natation."
- "Les JO c’est rare et précieux" -
Et en matière de natation, là encore, l’écrin parisien représente un "must", même s’il fait face à certaines critiques à l’aube de ces Jeux. "Je ne suis plus du tout sur les mêmes cycles d’entraînement qu’à La Réunion", reprend Nans Mazellier. "Je nage beaucoup "plus long". En moyenne, je suis dans l’eau cinq heures par jour sauf le samedi où c’est deux heures, alors que lorsque j’étais à la Réunion, c’était deux heures par jour."
Le kilométrage n’a plus lui non plus rien à voir. "C’est du 11km par jour, là où c’était 4 km par jour à La Réunion. Je fais beaucoup plus de travail aérobie qu’à La Réunion" distingue l’espoir réunionnais
Le corps de Nans Mazelliera dû s’adapter à cette exigence. L’esprit aussi. "Il a fallu passer des caps dans la tête", reconnaît-il. "Je ne cache pas que ça été difficile. Mais ici, comme tout est pensé en termes de haut niveau, on se projette plus facilement. C’est super sympa de nager tous les jours, avec des gens qui vont très vite. Ça te fait prendre conscience du chemin qu’il te faudra parcourir pour tutoyer un jour le très haut niveau" souligne le nageur.
Et le très haut niveau, ce sont donc les JO. Ceux de Paris et plus sûrement ceux de Los Angeles pour Nans Mazellier. "Ce n’est que tous les quatre ans", explique-t-il. "C’est donc la fois rare et précieux. Tout le monde a envie de les faire au moins une fois dans sa vie parce que l’engouement, la pression y sont incomparables. C’est un bel objectif. En plus, ils sont en France cette année. Le must" souligne le sportif.
Il sera temps ensuite d’envisager l’avenir. "Je songe à partir en effet aux Etats-Unis en septembre-octobre prochains", conclut Nans Mazellier. "Précisément à l’université de Berkeley près de San Francisco. J’y poursuivrai mes études de biologie tout en nageant. Le compromis entre les études et le sport de haut niveau est parfait là-bas. Regardez Léon Marchand ! Il s’est expatrié aux States et n’a jamais été aussi fort."
fp/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com