Le surfer réunionnais fait partie des 100 meilleurs mondiaux

Médi Véminardi, une saison sans sponsors

  • Publié le 27 juillet 2016 à 05:10

A 25 ans, le surfeur réunionnais Médi Véminardi arrive à un moment crucial de sa carrière et prend les choses au jour le jour sans se soucier du lendemain. Il dit avoir franchi les étapes une à une avec régularité sans les avoir grillées: aujourd'hui parmi les 100 meilleurs mondiaux, Médi Véminardi pourrait pourtant raccrocher à la fin de la saison. Une saison sans sponsors

A l'instar des autres surfeurs réunionnais de l'élite comme Johanne Defay et Maxime Huscenot, Médi Véminardi peine à retrouver des partenaires financiers depuis sa rupture avec Rip Curl. Pour cette saison donc, il en est de sa poche grâce à ses prize money de l'an dernier et assure chacun de ses déplacements en calculant le rapport investissement / rentabilité.

Il a donc décidé de se concentrer sur les Primes (QS10000) en 2016, c'est à dire les   compétitions les mieux côtées et qui rapportent le plus de points où seuls les 100 premiers mondiaux sont conviés. Après Ballito en Afrique du Sud en juin, il participe donc cette semaine à l'US Open of Surfing (second prime de la saison) à Huntington en Californie où il débutera mardi au second tour.

Médi s'organise ainsi pour faire un minimum d'investissement et remporter un maximum de points; exit donc les QS peu primés, même s'il est tout de même aller en Martinique en mars sur un QS3000 pour débuter sa saison et se remettre dans le bain de la compétition après quelques mois de préparation à la Réunion.

Il a ainsi fait le choix de ne pas faire la première partie de saison en Australie et attendre les épreuves intéressantes. Désormais 169ème du classement mondial WQS, il devrait vite revenir dans les 100 premiers et se rapprocher de son objectif de la saison qui est de figurer parmi le top 50.

L'US Open pour grimper dans le classement

S'il confie être bien sur ce spot d'Huntington Beach, avec une board qu'il sent relativement bien, Médi Véminardi sait aussi que le beach break ne le réussit pas forcément lui qui a été formé sur le reef réunionnais: "ça va, je me sens bien et je suis bien logé aussi, même si ça ne fait pas tout...ma planche est vraiment bien sur ces vagues et je sens bien le spot. Le beach break n'est pas ce que je préfère mais j'ai déjà fait de belles perf au Brésil, alors pourquoi pas ici"...

Il est également conscient que sa série est certainement la plus difficile du second tour face à Stuart Kennedy,  Ryan Callinan et Noe Mar MacGonale. Des adversaires qu'il a croisé à l'eau sans les regarder pour autant surfer: "les types sont parfois très forts en free surf et perdent au premier tour, ça ne sert à rien de se mettre la pression avec cela. A l'inverse,  Hiroto Ohhara, vainqueur l'an dernier, a surpris tout le monde car il n'a pas passé un second tour  de toute la saison!"

Pour Médi Véminardi, il faudra simplement faire les choses et passer des tours car "même un 8ème de finale sur un Prime peut rapporter gros. J'ai calculé que même en perdant au second tour, je devrais gagner plus de 40 places au ranking mondial, même s'il ne faut pas penser comme ça... l'objectif pour moi, c'est d'être dans les 100 premiers avant le prochain cut d'octobre pour continuer à faire les Primes". Pour ce second tour mardi matin, la stratégie est simple: "les vagues sont très difficiles à lire ici. Il faudra bien les sélectionner sans trop attendre non plus car certaines qui ne payent pas de mine se révèlent être excellentes finalement. Faudra surfer comme Gabriel Médina (champion du monde 2014), prêt à partir sur toutes les vagues pour en trouver 2 bonnes".

Et après?

Même si Médi Véminardi semble lucide dans ses choix, l'avenir est incertain et dépend des éventuels partenaires: "j'ai bien deux ou trois plans sur le feu, mais rien de concret pour l'instant. Une chose est sûre, c'est que si je n'ai rien retrouvé en fin d'année, cela pourrait être ma dernière. Sans sponsor, ce n'est pas possible. J'y ai réfléchi et à 25 ans, je peux encore reprendre les études...là aussi j'ai des projets alors on verra!" Comme Johanne Defay avant lui, Médi tente donc l'aventure en solo: "mais pour viser la qualification sur le World Tour, il faut des moyens et faire une saison à 100%, aller chercher chaque point".

Le Réunionnais est prêt à cela, si un partenaire peut l'accompagner: "Nous les Réunionnais avons toujours galéré dans le surf. Même étant meilleurs européens ou mondiaux avec Maxime et Johanne, on galère encore. Si nous étions Landais, nous aurions pas ce genre de problème. Moi je suis Réunionnais et en plus je suis Arabe, donc ça m'aide pas (rires)! Mais avec la reprise du surf à la Réunion, les choses ont l'air de bouger un peu; mes plans viennent de là d'ailleurs alors je croise les doigts." 

Et justement la Réunion, comme Johanne Defay, Médi ne peut s'en passer même s'il s'est plutôt bien acclimaté à Hossegor où il vit et s'entraine la plupart du temps, notamment chez Jérémy Florès (JF Fantasy Factory), et revient chaque année se préparer sur l'île: " Je continue de venir chaque année 3 mois par an à la Réunion pour me préparer, je m'y sens bien et maintenant avec les filets et les vigies on est en sécurité pour surfer. D'accord les filets ne proposent pas les meilleures vagues de l'île mais quand on voit ça (en indiquant le spot de compétition) on se dit qu'on a de la chance!"

Le Portugal en juge de paix

Le QS 10000 de Cascais sera l'occasion pour Médi de faire le point sur la suite de la saison et de sa carrière. Le classement qui sera établi après l'évènement lui permettra d'y voir plus clair, de savoir s'il est encore sur le "circuit Prime" (les 100 premiers) où s'il doit se contenter des plus petits évènements du WQS. En attendant, il ira chercher des points ici à Huntington et selon le résultat californien, il pourrait aller sur les QS6000 espagnol et portugais début septembre. A suivre...

www.ipreunion.com

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