Quelques jours après avoir inscrit son premier triplé en bleu face à la Belgique, la Réunionnaise Melvine Malard aborde l'Euro en Suisse (2-27 juillet) en pleine confiance sur le front de l'attaque de l'équipe de France, toujours invaincue en 2025. Entretien avec Imaz Press (Photo : AFP)
Q : La France vient d'enregistrer sa huitième victoire de l'année en autant de rencontres face au Brésil (3-2). Tous les voyants sont au vert avant d'entrer dans l'Euro ?
R : Exactement. On a abordé chacun de ces huit matchs sérieusement avec comme objectif final d'aller le plus loin possible dans cet Euro. Que ce soit en match amical ou en Ligue des Nations, c'était important de bien travailler.
Votre entrée en cours de jeu contre le Brésil (la France était menée 2-0) a fait du bien...
C'était un match très intense. Le Brésil est une équipe très costaud physiquement et techniquement. Le coach (Laurent Bonadei) a fait appel à moi et trois autres coéquipières à la 65e minute. Mon rôle était d'apporter de la fraîcheur et de l'énergie. Comme j'essaye de le faire à chacune de mes entrées. Et ça c'est plutôt bien passé.
Quelques jours plus tôt, vous aviez inscrit votre premier triplé en bleu face à la Belgique (5-0). C'était sans doute un moment fort ?
Oui. C'est quelque chose qui restera gravé. Inoubliable. Après, quand tu joues pour ce maillot avec des coéquipières aussi talentueuses et déterminées, tu ne peux que te sentir bien. Et personnellement, je suis totalement en confiance au sein de ce groupe. C'est de bon augure pour la suite.
- "Tous les matchs seront des gros matchs" -
Quel objectif le sélectionneur a-t-il fixé avant le début de la compétition ?
Dans ce genre de grand rendez-vous, l'objectif est toujours d'aller le plus loin possible et de tout donner pour ce maillot bleu.
L'équipe de France est une référence mondiale depuis pas mal d'années maintenant, mais elle court toujours après son premier titre majeur...
C'est vrai qu'on a eu plusieurs fois l'opportunité de remporter quelque chose. Elle se représente cette année. À nous de la saisir.
Vous débutez le tournoi ce samedi à Zurich par un gros morceau, l'Angleterre (tenante du titre). Est-ce une bonne chose selon vous ?
Je pense que tous les matchs seront des gros matchs. A haute intensité. Sous une chaleur qui fait un peu penser à celle de La Réunion. Le duel face aux Anglaises sera intense, c'est sûr, mais ça peut être idéal pour se mettre dans le bain, dans la continuité de notre rencontre face au Brésil. On espère poursuivre sur cette lancée.
Pour vous qui jouez à Manchester United, cela rajoute-t-il une motivation supplémentaire d'affronter l'Angleterre ?
Oui, surtout qu'il y aura trois de mes coéquipières de club dans l'équipe. Même si je m'entends très bien avec elles, c'est excitant. Ça donne envie de se surpasser.
- "Ce maillot m'a tellement manqué" -
L'ambiance chez les Bleues a l'air très positive ?
Oui et je me sens très bien dans cette équipe. Venant de La Réunion, je suis un soleil. Un soleil tropical. C'est aussi l'un de mes rôles : apporter de la bonne humeur et de l'énergie. J'en ai beaucoup à revendre. C'est une équipe jeune, pleine d'envie et on s'entend super bien entre nous.
Ce sera votre deuxième Euro personnel après celui de 2022 (plus jeune buteuse de la compétition) et un retour au premier plan chez les Bleues ?
C'est vrai que j'ai raté deux années de compétition avec l'équipe de France (Mondial 2023, JO 2024) donc l'objectif pour moi est de donner le meilleur de moi-même à chaque fois. Ce maillot m'a tellement manqué qu'il faut profiter du moment et juste kiffer en assouvissant ma passion, le football.
- Melvine Malard, made in Saint-Denis -
Née le 28 juin 2000 à Saint-Denis, Melvine Malard a soufflé sa 25ème bougie il y a quelques jours au camp de base de Heiden, en Suisse, où l'équipe de France féminine a récemment pris ses quartiers. Lors d'un discours émouvant, au cours duquel quelques larmes ont inondé ses joues, l'attaquante réunionnaise a réaffirmé avec force son attachement pour le maillot bleu. "Cette équipe, je l'aime", a scandé celle qui porte un coq sur sa poitrine depuis 2016 et sa première sélection chez les jeunes. Soit 76 capes en tout, des U16 aux seniors.
Un parcours admirable pour la serial-buteuse originaire de Primat, dont la rencontre avec le football ressemble fort à un coup de foudre. "J'ai commencé le foot assez tard (sept ans) à l'AS Bretagne avec Monsieur Barber. Et j'ai kiffé ça tout de suite. J'ai essayé pas mal de sports pourtant (karaté, handball...) mais au final, c'est dans le football que je me suis trouvée", rembobine celle qui rejoint rapidement l'école de foot du Saint-Denis FC jusqu'à ses quatorze ans, avant d'intégrer le centre de formation de l'Olympique Lyonnais en 2014.
Un choix judicieux que l'internationale, quadruple vainqueur de la Ligue des Champions sous le maillot de l'OL (2018, 2019, 2020, 2022), ne regrette absolument pas aujourd'hui. "Pour moi, le choix n'a pas été difficile. C'était plus dur pour ma famille, et ma maman en particulier. Quitter La Réunion aussi jeune pour partir lot koté la mer, ce n'est jamais évident. Mais j'étais une petite fille qui voulait devenir footballeuse professionnelle. J'avais déjà cet objectif", affirme celle qui vit aujourd'hui de sa passion à Manchester United.
Et qui aura de surcroît l'honneur de défendre les couleurs bleu-blanc-rouge, dans quelques jours sur le gazon helvète. Sans oublier d'où elle vient. "Je sais que les Réunionnais me suivent énormément sur les réseaux. Donc quand je suis sur le terrain, j'essaye de leur rendre tout l'amour qu'ils me donnent. Et j'ai à cœur de leur montrer que je ne lâcherai jamais rien. Je suis une Réunionnaise avec beaucoup de caractère, à l'image de mon île", conclut Melvine, à quelques heures d'entrer dans le vif du sujet.
Le programme des Bleues
Groupe D
Samedi 5 juillet (Zurich) : France - Angleterre (23h Réunion)
Mercredi 9 juillet (St Gallen) : France - Pays de Galles (23h Réunion)
Dimanche 13 juillet (Bâle) : France - Pays-Bas (23h Réunion)
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Bravo Melvine, nous lé avec ou.
Bravo jeune fille
Pure produit de la reunion