Le merle de Maurice ou bulbul orphée est une espèce très nuisible et envahissante à La Réunion. Sa population est évaluée à 1,6 million d'individus sur tout le territoire. Le chiffre ne cesse d'agumenter. La Société d'études ornithologiques de La Réunion (Seor) tente de mener des actions de lutte contre cet oiseau pour préserver les espèces endémiques et protégées de l'île comme le tuit tuit. (Photo Merle de Maurice photo RB imazpress)
Le Bulbul orphée a été introduit par importation à Maurice puis à La Réunion. Julie Tourmetz, responsable du centre de sauvegarde de la faune sauvage de la Seor explique que l'être humain est à la base de l'arrivée de cette espèce. "Ce sont des oiseaux qui étaient en cage et se sont échappés ou ont été abandonnés dans la nature. Ils se sont ensuite naturalisés" poursuit-elle.
L'espèce a commencé par s'installer sur une zone limitée. Petit à petit, elle a fini par envahir tous les milieux de La Réunion. "Le merle de Maurice a pour particularité de se développer et s'adapter autant en altitude que sur le littoral. On en trouve jusqu'à Mafate" explique Julie Tourmetz.
- Un danger pour le tuit tuit -
Le problème du développement de ce bulbul est son impact négatif sur la faune locale. "On risque à terme d'avoir essentiellement des populations d'espèces envahissantes et une grosse diminution voir un déclin des espèces locales" indique la représentante de la Seor. Le tuit tuit est une des espèces protégées fortement impactée par la présence de ce nuisible.
Les effectifs de tuit tuit restent faibles à La Réunion. La population de cet oiseau se concentre sur une zone restreinte ce qui la rend vulnérable sur de nombreux points. La présence d'espèces envahissante en fait partie.
"Le merle de Maurice a pour habitude de rentrer en compétition avec d'autres espèces. Il peut se saisir des habitats et de la nourriture des plus vulnérables jusqu'à aller dénicher un oiseau en reproduction.S'attaquant aux adultes en train de couver et élever leurs petits, il peut même aller jusqu'à prédater les oeufs" précise Julie Tourmetz.
Pour la Seor, il n'est pas envisageable d'éliminer le merle de Maurice à l'échelle de La Réunion. Des actions de lutte sont mises en place par l'organisme dans certains secteurs pour préserver la faune endémique.
- Mise en place d'actions de lutte et de sensibilisation -
"Notre action consiste à mettre en place des protocoles de luttes contre la faune exotique envahissante. On agit sur des zones spécifiques pour protéger les espèces vulnérables comme à la Roche écrite pour le Tuit tuit" explique-t-elle. La Seor pose et relève des pièges avec appâts et effectue un suivi de l'évolution de l'envahisseur. Elle recrute régulièrement des bénévoles pour ces missions.
Au-delà de l'action de terrain, l'organisme tente de travailler le plus possible avec les douanes et animaleries pour mener une action de sensibilisation. L'objectif est l'arrêt d'importation d'espèces à caractère envahissant. "La Seor a déjà réussi sa sensibilisation pour la perruche à collier. Désormais, un arrêté préfectoral d'interdiction d'introduction et de vente à La Réunion est en vigueur pour cet oiseau là. C'est important de continuer ces actions pour éviter l'arriver de nouvelles espèces envahissantes" affirme Julie Tourmetz.
La Seor révèle que plusieurs autres espèces envahissantes sont déjà présentes à la Réunion comme le travailleur à bec rouge ou encore le martin triste. "Une nouvelle espèce commencent également à prendre du grade en terme d'envahissement. Le rossignol du japon est en train de coloniser de plus en plus tous les milieux de l'île. Cet oiseau risque de faire les mêmes dégâts que le merle de Maurice si on ne met pas en place des actions de lutte incessamment sous peu" conclut la responsable de la Seor.
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