A l'occasion de la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes organisée ce mardi 25 novembre 2014, Monique Orphé a tenu à rappeler les avancées de la loi égalité hommes-femmes du 4 août dernier. Pour la vice-présidente de la délégation des droits aux femmes de l'Assemblée nationale, "le combat est loin d'être gagné", malgré les avancées constatées ces dernières années. "Sur 10 demandes de logement, j'ai toujours 2 ou 3 cas de femmes victimes de violences. Il faut vraiment une coordination des moyens dont nous disposons", assure la députée. (photo D.R.)
La loi pour l'égalité homme-femme a été promulguée le 4 août 2014. Christiane Taubira, lors de sa visite à La Réunion en octobre dernier, a rappelé les avancées de cette loi. Cette nouvelle piqûre de rappel était-elle nécessaire en cette journée internationale ?
C'est le bon moment pour faire un bilan des avancées de cette loi. Il y a un certain nombre de mesures qui sont importantes pour protéger les femmes victimes de violence : l'ordonnance de protection, le téléphone grand danger… Nous pouvons dire que nous avons une loi qui va dans le bon sens parce qu'elle traite le problème de l'égalité homme-femme dans toutes ses dimensions. Si on veut vraiment briser la violence, il faut agir sur les stéréotypes. C'est très important et c'est ce que décline l'article premier du texte. C'est ainsi que l'on arrivera à avancer pour que ce ne soit plus un fléau dans notre société.
La loi est récente, mais est-elle appliquée sur le terrain ?
Maintenant il s'agit de décliner toutes les mesures sur nos territoires. C'est aussi notre rôle de législateur de faire en sorte qu'à côté de la loi, il y ait une mise en oeuvre effective. Par exemple, nous avons vraiment avancé sur l'éviction du conjoint violent du domicile conjugal. Mais dans la réalité, c'est difficile à faire. Souvent, c'est la femme que l'on retire du domicile avec ses enfants. Je crois que c'est parce qu'il n'y a pas de structures dédiées aux hommes violents. Je prône la mise en oeuvre non pas d'hébergements d'urgence pour les femmes victimes de violences, mais pour les hommes auteurs de violences. Il faut qu'on ait des structures d'accueil qui permettraient à ces hommes de prendre conscience de leurs actes.
La lutte contre les violences conjugales a fait des avancées notables. Mais vous dites qu'il reste encore du travail à faire...
On a réussi à briser le silence des violences conjugales. De plus en plus de femmes portent plainte. Sauf qu'il y a un fléau de l'ombre que j'appelle "des viols conjugaux", en reprenant les termes d'un médecin spécialiste. C'est un sujet tabou, qu'on a du mal à sanctionner parce que ce n'est pas compréhensible. Il n'y a pas de plaintes, pourtant beaucoup de femmes en sont victimes. Nous devons avancer sur ce sujet et sur le problème de l'inceste qui touche beaucoup de mineurs.
Jeudi, l'UDI proposera à l'Assemblée nationale de supprimer le délai de prescription de l'action publique en cas d'agression sexuelle. Quel sera votre vote ?
Je m'abstiendrai sur ce sujet parce que ce n'est pas seulement un problème de délai. Il faut aider avant tout ces femmes à briser le silence. Il y a un travail mené au sein de la délégation des droits des femmes. Il faut que ce soit une loi plus globale et pas seulement une petite mesurette qui ne résoudra rien. Comme on le fait pour les violences conjugales, il faut encourager les femmes et les mineurs à porter plainte.
www.ipreunion.com
"Il faut agir sur les stéréotypes"; autrement dit ne rien faire en bon politique!
"Il faut agir sur les stéréotypes"; autrement dit ne rien faire en bon politique!
Quitte à promouvoir celui (de stéréotype) d'une gente masculine intrinsèquement et invariablement primaire et violente par opposition aux fragilité et raffinement du féminin?
Vous allez nous faire quel coup de communication la Mme Orphée ?