Messieurs, mesdames les maires de La Réunion, rangez vos ciseaux dorés, vos rubans tricolores et vos discours bien rodés. Ces dernières semaines, vous avez enchaîné poses de premières pierres, inaugurations de stades, livraisons de logements sociaux et selfies sur les réseaux. Mais depuis ce dimanche 31 août 2025, minuit... rideau : la réserve électorale a officiellement commencé. (Photo d'illustration www.imazpress.com)
Depuis plusieurs mois, les boîtes mails des rédactions débordaient : inaugurations de routes fraichements goudronnées, poses de premières pierres sous un soleil de plomb, coupures de rubans à la chaîne et conférences de presse pour annoncer des projets toujours plus extraordinaires les uns que les autres. À croire que chaque banc public, chaque mètre de bitume ou chaque salle polyvalente méritait son petit instant de gloire. Mais avec la réserve électorale, finies les invitations quotidiennes et les opérations séduction aux frais de la collectivité : les élus vont devoir troquer les projecteurs contre la discrétion.
La période de réserve précède les élections municipales prévues les 15 et 22 mars 2026. Concrètement, jusqu’au scrutin, les élus en poste comme les candidats exerçant une fonction publique sont soumis à un régime strict. Impossible désormais pour un maire de se mettre en scène devant une aire de jeux flambant neuve, ou pour un candidat de profiter d’un festival pour valoriser son programme.
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Le code électoral (article L52-1) est clair : à partir du premier jour du sixième mois avant une élection, soit le 1er septembre 2025 pour les municipales 2026, toute campagne de promotion des réalisations ou de la gestion municipale est interdite. Autrement dit, bulletins municipaux, sites internet, réseaux sociaux et discours officiels doivent se contenter d’un ton neutre et purement informatif. Pas question non plus de commander sondages ou études en lien avec la campagne.
Les événements publics, comme les inaugurations, cérémonies, fêtes locales, restent possibles à condition de respecter leur calendrier habituel, sans amplification particulière. Contrairement à ce qu'on a pu voir ces derniers mois. Et gare aux moyens municipaux : voiture de fonction, téléphone, personnel communal ne doivent pas être utilisés à des fins électorales.
- Quelles sanctions en cas d’écart ? -
Le non-respect de ces règles n’est pas qu’une simple formalité administrative. Il peut entraîner l’annulation du scrutin, si le juge estime que la communication a faussé la sincérité du vote mais également des sanctions financières avec intégration de dépenses dans le compte de campagne. Un dépassement des plafonds peut entraîner l’inéligibilité du candidat, voire des sanctions pénales, allant jusqu’à 15.000 euros d’amende et de la prison.
En clair : fini les grandes mises en scène électoralistes aux frais de la collectivité. Les prochains mois s’annoncent moins photogéniques pour les élus sortants, mais peut-être plus équitables pour les électeurs.
- Les réclamations de perdants après les élections -
Après chaque élection, c’est une autre tradition qui s’installe : celle des réclamations. Les tribunaux administratifs croulent sous les requêtes de candidats malheureux, persuadés que leur adversaire a gagné grâce à un bulletin municipal trop flatteur ou une voiture de fonction utilisée en douce. Bref, à peine les urnes refermées, c’est un nouveau défilé qui commence. La campagne se poursuit… mais cette fois à coups de recours en tout genre.
vg / redac@ipreunion.com / www.imazpress.com
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