Poursuivi pour des actes d'une grande violence

Saint-Pierre : soupçonné d’avoir laissé pour morts deux gramounes, il reste en détention

  • Publié le 5 août 2025 à 11:26
Cour d'asisses

Soupçonné d’avoir violemment agressé un couple de personnes âgées à la Ravine des Cabris (Saint-Pierre) en mai 2024, Ibrahim M., 42 ans, a été maintenu en détention provisoire ce mardi 5 août 2025 par la chambre de l’instruction de Saint-Denis. Les deux victimes, âgées de 77 et 80 ans, avaient été retrouvées grièvement blessées à leur domicile. Malgré des éléments troublants – ADN, téléphone, chaussures – le suspect nie toute implication. Le parquet du sud avait fait appel de sa remise en liberté (Photo rb/www.imazpress.com).

"Je suis riche, je n’ai pas besoin d’agresser des gens", martèle Ibrahim M., 42 ans, devant la chambre de l’instruction de Saint-Denis. Pourtant, cet homme à la situation financière affichée comme prospère – véhicules haut de gamme, plusieurs sociétés, propriétés immobilières –,  est accusé d’avoir violemment agressé un couple de septuagénaires à leur domicile, le 8 mai 2024, à la Ravine des Cabris (Saint-Pierre).

Une agression d’une rare brutalité, qui a laissé les deux victimes grièvement blessées. Le parquet de Saint-Pierre avait fait appel de sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Ce mardi 5 août 2025, la chambre de l’instruction a décidé de le maintenir en détention provisoire.

- Une agression d’une violence inouïe dans un quartier calme de Saint-Pierre -

Ce jour-là, le calme du quartier de la Ravine des Cabris est brisé par une scène d’horreur. Un proche du couple, sans nouvelles depuis plusieurs heures, se rend sur place. La porte est close. Il appelle le fils des victimes. Ensemble, ils découvrent l’indicible : les deux gramounes, âgés de 77 et 80 ans, gisent au sol, ensanglantés, à l’intérieur de leur propre maison. Les secours sont alertés en urgence. Le pronostic vital est engagé. Les médecins sont formels : même s’ils survivent, les séquelles seront irréversibles.

Lorsque la dame peut enfin parler, elle décrit un agresseur s'étant présenté comme un « zoreil ». L’homme aurait prétexté un besoin d’aide pour la faire sortir à l’arrière de la maison. Là, il l’aurait violemment projetée au sol, saisie par les épaules, puis contrainte de lui remettre de l’argent. Son compagnon, plus âgé, n’a conservé aucun souvenir de l’attaque.

- Empreintes, ADN, et téléphone borné sur les lieux -

L’enquête s’oriente rapidement. Dans la cour, les gendarmes relèvent deux empreintes de pas ensanglantés, marquées du logo « Lacoste ». Des chaussures taille 43. Deux traces ADN sont retrouvées sur les vêtements de la vieille dame. Et sur un ticket de retrait bancaire près d’elle. Grâce à ces éléments, les enquêteurs de la brigade criminelle identifient Ibrahim M.. Il est interpellé le 5 novembre 2024 à son domicile. Chez lui, les policiers découvrent des chaussures de la marque Lacoste, bien que sans le marquage particulier.

Autre fait troublant : son téléphone a borné à la Ravine des Cabris pendant près d’une heure… pile au moment probable de l’agression.

- Un suspect bavard, mais peu convaincant -

Devant les magistrats de la rue Juliette Dodu, Ibrahim M. conteste l'intégralité des faits et multiplie les justifications. Il explique avoir été à l’île Maurice la semaine précédant l’agression et propose des photos de son séjour pour prouver qu'il n''est pas un zoreil. Il insiste sur son profil social, dit être handicapé de la main droite depuis 2007, incapable donc de commettre des actes violents. « Je suis un black, pas un zoreil », ajoute-t-il notamment pour contester la description physique donnée par la victime.

Mais pour l’avocate générale, le discours du mis en cause ne tient pas une seconde. Elle note qu’Ibrahim M. s’est rendu au casino de Saint-Gilles peu après les faits, ce qui confirme une addiction aux jeux. Elle ne croit pas à la théorie d’un contact fortuit avec la victime dans une boulangerie pour expliquer la présence de son ADN. Elle souligne aussi les incohérences sur ses revenus, évalués entre 15.000 et 20.000 euros par an alors qu’il affiche un train de vie luxueux.

- Risque de pression sur les témoins -

Les experts psychiatre et psychologue dressent un portrait sombre de l’homme, jugé dangereux. L’instruction est ouverte pour extorsion avec violences, enlèvement et séquestration suivie de libération avant le septième jour.

Initialement, Ibrahim M. avait obtenu une remise en liberté sous contrôle judiciaire. Mais le parquet de Saint-Pierre avait immédiatement fait appel. Compte tenu de la gravité des faits, des indices sérieux, et du risque de réitération ou de pression sur les témoins, le maintien en détention provisoire a été ordonné par la chambre de l’instruction.

L’homme reste donc incarcéré jusqu'à nouvel ordre.

 is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com 

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1 Commentaires
kalou
kalou
2 mois

Un train de vie luxueux, voitures de luxe, propriétés, sociétés avec des revenus déclarés de 15000 € par an. Des voyages en métropole et à Maurice. Les services fiscaux ont du pain sur la planche pour expliquer cette contradiction ...