Agées de 77 et 80 ans les victimes sont grièvement blessés

Saint-Pierre : il est soupçonné d'avoir violemment agressé deux gramounes, le parquet demande la détention provisoire

  • Publié le 29 juillet 2025 à 15:35
  • Actualisé le 29 juillet 2025 à 16:31
palais de justice photo verticale

Soupçonné d’avoir violemment agressé un couple âgé pour leur voler de l’argent dans le quartier de la Ravine des Cabris (Saint-Pierre) en mai 2024, Ibrahim M., 42 ans, a comparu ce mardi 29 juillet 2025 devant la chambre de l’instruction à Saint-Denis. Malgré des éléments troublants, il nie toute implication. Il est placé sous contrôle judiciaire. Le parquet de Saint-Pierre a fait appel de cette décision et requiert le placement en détention provisoire La chambre de l’instruction rendra sa décision le 5 août (Photo sly/www.imazpress.com)

C’est une affaire particulièrement sordide que la chambre de l’instruction de Saint-Denis a examiné ce mardi 29 juillet 2025. Les faits remontent au 8 mai 2024. Ce jour-là, un couple de 77 et 80 ans est retrouvé grièvement blessé à son domicile, situé Ravine des Cabris à Saint-Pierre.

C’est un proche, inquiet de ne pas avoir de nouvelles, qui donne l’alerte. Après avoir trouvé la porte close, il appelle le fils du couple. Ensemble, ils découvrent les deux gramounes gisant au sol, ensanglantées, à l’intérieur de la maison.

Dans la cour, deux traces de pas sanglants avec l’inscription "Lacoste" sont relevées. Des chaussures de taille 43 orientent les enquêteurs de la brigade criminelle de Saint-Denis vers une première piste. Le pronostic vital des deux victimes est alors engagé.

Les médecins sont formels : s'ils s'en sortent, ils auront des séquelles. Lorsque la dame peut enfin être entendue, elle raconte qu’un homme se présentant comme "un zoreil" a trouvé un subterfuge pour l'amener à l’arrière de la maison. Là, elle aurait été saisie par les épaules, projetée au sol et contrainte à remettre de l’argent liquide.

- Empreintes, ADN, et un ticket de retrait -

Malgré son témoignage, la victime ne reconnaît personne lors d’un tapissage photo. Quant à son compagnon, il n’a aucun souvenir des faits. Deux traces ADN sont toutefois retrouvées sur un vêtement de la vieille dame, ainsi qu’un ticket de retrait bancaire. Ces indices permettent d’identifier un suspect : Ibrahim M., 42 ans. Il est interpellé le 5 novembre 2024 à son domicile.

Chez lui, les enquêteurs retrouvent une paire de chaussures Lacoste, mais sans l’inscription spécifique. Leur taille : 43. Son téléphone, lui, a borné à la Ravine des Cabris pendant près d’une heure, au moment probable de l’agression. Ibrahim est placé en détention provisoire. Deux jours plus tard, une information judiciaire est ouverte pour extorsion avec violences, enlèvement et séquestration avec libération avant le 7ème jour.

- "Je suis riche, je n’ai pas besoin d’agresser" -

Devant les magistrats de la chambre de l’instruction ce mardi 29 juillet 2025, Ibrahim M. parle longuement. Très volubile, il affirme ne pas avoir besoin d’argent. Il roule en grosse berline, dit posséder pour 800.000 euros de véhicules, être l’héritier d’un bien immobilier, et gérer plusieurs sociétés : barbershop, snack, location de voitures, et même un bar de nuit situé à la Ligne Paradis. Il se déclare aussi handicapé de la main droite depuis un accident en 2007, incapable selon lui de s’en prendre physiquement à qui que ce soit.

Il tente de démontrer qu’il était à l’île Maurice la semaine précédant les faits, et propose même aux juges de leur montrer des photos de son séjour. "Je suis un black, je ne suis pas un zoreil", lance-t-il pour contester la description donnée par la victime.

- Addictions, ADN, et profil inquiétant -

Mais pour l’avocate générale, son discours ne tient pas. Elle rappelle que l’homme s’est rendu au casino de Saint-Gilles peu après l’agression, confirmant son addiction aux jeux d’argent. Elle ne croit pas à sa version d’un simple contact fortuit avec la victime dans une boulangerie, qui expliquerait la présence de son ADN. Ni aux gains que l'intéressé situent autour de 15.000 à 20.000 euros par an. Surtout, les expertises psychologique et psychiatrique le décrivent comme dangereux.

L’agression avait été d’une violence inouïe, laissant le couple quasi inanimé. Ibrahim M. a été placé sous contrôle judiciaire suite à un débat devant le juge des libertés et de la détention de Saint-Pierre.

Mais c'était sans compter sur un appel du parquet du Sud. La chambre de l’instruction s’est donnée jusqu’au 5 août 2025 pour se prononcer sur la suite à donner à ce dossier.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com 

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