L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen ce jeudi 21 mars à Bordeaux pour abus de faiblesse à l'encontre de Liliane Bettencourt, l'héritière de l'Oréal. Son avocat, Maître Thierry Herzog, a annoncé son intention de "former immédiatement un recours", rapporte le journal Le Monde.
A l’issue d’une confrontation à laquelle ont participé au moins quatre membres du personnel de Liliane Bettencourt (l’ex-majordome Pascal Bonnefoy, l’ancienne femme de chambre Dominique Gaspard, l’infirmière Henriette Youpatchou et un autre maître d’hôtel), pour vérifier s’il s’était rendu une ou plusieurs fois chez la milliardaire pendant sa campagne en 2007, Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans la soirée par le juge Jean-Michel Gentil, rapporte lemonde.fr.
"Dans le cadre de l'information judiciaire suivie à raison de faits d'abus de faiblesse, d'abus de confiance aggravés, d'escroqueries aggravées au préjudice de Mme Liliane Bettencourt, trois magistrats instructeurs co-saisis, ont, ce jour 21 mars 2013, recueilli l'audition de M. Nicolas Sarkozy, lequel était assisté de Maître Thierry Herzog, avocat au Barreau de Paris", annonce le parquet dans son communiqué.
"Au terme de cet acte, M. Nicolas Sarkozy, qui bénéficie de la présomption d'innocence - s'est vu notifier une mise en examen du chef d'abus de faiblesse commis en février 2007 et courant 2007 au préjudice de Mme Liliane Bettencourt Schuller", conclut ce communiqué. L'abus de faiblesse est passible de trois ans d'emprisonnement, de 375 000 euros d'amende et d'une peine d'inéligibilité de cinq ans maximum.
Le journal Le Monde note que l’avocat de Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de "former immédiatement un recours". Il a jugé la décision du juge "incohérente sur le plan juridique, et injuste".
L’inculpation de Nicolas Sarkozy porte désormais à 17 le nombre de personnes mises en examen, à des titres variés, dans l’affaire Bettencourt depuis le 14 décembre 2011. Le Monde rappelle que l’affaire a été déclenchée par l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, qui avait déclaré à la police en juillet 2010 s'être vu réclamer 150 000 euros en liquide par l'ancien homme de confiance des Bettencourt, Patrice de Maistre, début 2007. Celui-ci lui avait assuré, selon la comptable, vouloir les donner à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy.
