Voilà un an pile que la Russie a envahi l’Ukraine. Loin d’être une opération éclair comme l’espérait le Kremlin, la guerre n’a de cesse de se rallonger. Et si tout l’Occident s’est mobilisé et se mobilise toujours pour aider l’Ukraine à gagner cette guerre, lorsqu’il s’agit d’autres conflits, il reste bien silencieux. Entre réponses molles face aux agressions israéliennes en Palestine occupée, aux meurtres de manifestants en Iran, ou au recul toujours plus violents des droits des femmes en Afghanistan, il reste difficile de comprendre ce deux-poids deux mesures.
Il y a un an pile, nous dénoncions déjà les différences de traitement politique mais aussi médiatique. Non seulement rien n’a changé, mais cela s’est même empiré.
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les drames humains à travers la planète n’ont pas cessé.
Du meurtre de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh par l’armée israélienne, au massacre des civils yéménites et de la famine orchestrée par l’Arabie Saoudite (à qui la France vend des armes), de la Syrie toujours bombardée par la Russie, Israël et la Turquie, à la Birmanie toujours en proie à une guerre civile, de la Corne d’Afrique menacée par une nouvelle famine aux femmes oppressées d’Afghanistan, de Haïti où les déchaînements de violence ont fait plus de 1.400 personnes en 2022 au Pérou où les forces de l'ordre abattent la population en révolte.…Le monde ne tourne toujours pas rond, mais les réactions courroucées de l’Union européenne et des Etats-Unis lorsqu'elles se manifestent - plus ou moins mollement - ne sont jamais suivies d'actes concrets.
Cette semaine encore, les territoires colonisés de Palestine ont été touché par un raid aérien faisant 11 morts. Mollement, l’ONU, la France et l’Union européenne ont condamné ces attaques. Pour l'action réelle, les sanctions économiques notamment contre l'agresseur, il faudra encore attendre. Comme c'est le cas depuis des décennies.
Et pour cause. Ceux qui louent le courage et la détermination (réelle et honorable), des combattants ukrainiens face à l’invasion russe, sont souvent ceux qui qualifient de terroristes les résistants palestiniens.
En France même, si les réfugiés ukrainiens ont été accueillis à bras ouverts, pour les autres, les politiques répressives ont continué. Confiscations de tentes, expulsions des centres d'hébergements, expulsions du pays tout court...Comme si chacun n'était pas égal face à l'horreur de la guerre.
Ce que nous écrivions il y a un an est – malheureusement – toujours valable.
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Parce que rien n'a changé dans le monde depuis, nous continuons toujours à condamner toutes les guerres, toutes les atteintes aux libertés, quel que soit l'endroit de la planète où cela se produit
Nous pensons toujours que toutes les victimes, quelles que soient leurs origines, leurs nationalités et leur couleur de peau, méritent tout le respect et toute l'aide concrète dont elles ont besoin.
Alors nous continuons à condamner tous les agresseurs et les envahisseurs quelle que soient leurs origines, leurs nationalités et leur couleur de peau.
Nous continuons à penser et à écrire que la Russie doit immédiatement et sans condition mettre fin à son intolérable agression contre l'Ukraine.
Comme doivent le faire toutes les nations, d'occident ou d'ailleurs, agressant d'autres peuples.
C'est cela ne pas avoir l'indignation sélective.
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La rédaction d'Imaz Press /redac@ipreunion.com