Le préfet a annoncé ce jeudi 18 janvier 2018 à 8h le maintien de l'alerte orange tout au long de cette journée, alors que la forte tempête tropicale se rapproche de La Réunion et devrait transiter au plus près de l'île en début d'après-midi. Que ce soit sur les ondes des radios ou sur les réseaux sociaux, cette décision a provoqué la colère de bon nombre de Réunionnais qui ne comprennent pas que l'alerte rouge n'ait pas été déclenchée ce matin, compte tenu des pluies diluviennes et du vent qui affectent certaines partie de l'île.
Dans le Nord, le temps est pluvieux mais rien d’exceptionnel. Ce qui n’est pas le cas dans l’Est, le Sud et une partie de l’Ouest où des pluies diluviennes s’abattent depuis la nuit dernière. S’ajoutent des vents allant jusqu’à 120km/h (selon les relevés de Météo France). Autant dire qu’il fait un véritable " temps de cyclone " sur une bonne partie de l’île.
Pas pour le préfet vraisemblablement qui, lors d’un point presse ce jeudi matin, expliquait : " l'évolution de la situation météo constatée cette nuit nous confirme que la trajectoire du phénomène passe désormais par le Sud de La Réunion. Le risque d'avoir des conditions cycloniques est désormais écarté du fait de l'évolution de cette trajectoire ", écartant ainsi un passage en alerte rouge qui aurait mis à l’arrêt la vie économique et donc permis à bon nombre de Réunionnais d’éviter de braver certains danger pour se rendre au travail.
En effet, entre les radiers en crue, les routes glissantes et peu visibles compte tenu des pluies, les éboulis et autres glissements de terrain, faire la route ce matin relevait pour certains du parcours du combattant, tel que ce travailleur qui, ce matin, s’est retrouvé nez à nez avec une roche sur une route de l'Est, ou cette autre salariée qui a appris que le radier qu’elle a traversé ce matin était maintenant submergé, se demandant comment elle rentrerait chez elle ce soir, alors que le temps devrait continuer à se dégrader.
Aussi, cette question légitime de bon nombre de Réunionnais, était-ce bien raisonnable de ne pas passer en alerte rouge compte tenu des conditions météorologiques ? Les autorités rétorquent que la décision de passage en " alerte rouge " est conditionnée par certains facteurs tels que la force du vent. Pas de vent cyclonique, pas d’alerte rouge donc. Paradoxalement, le Préfet demande d’éviter les déplacements dans le Sud, incitant de fait à la paralysie économique. C’est d’ailleurs d’une certaine façon le cas puisque les réseaux de bus Alternéo ont été mis à l’arrêt dans la zone sud, empêchant de fait le déplacement des salariés notamment.
Si on se base sur cette vision purement administrative et mécanique, en effet, l’alerte rouge n’est pas nécessaire. Mais si on adopte une vision humaine, celle d’un parent qui prend la route, laissant ses enfants à la maison, celle d’un salarié au SMIC qui ne peut pas se permettre de perdre une journée de salaire, celle des travailleurs qui passent leur journée sur la route avec un risque d’accident accru, la mise à l’arrêt de la vie économique était nécessaire, voire salvatrice.
Nous pourrions appeler cela " couvre feu ", " obligation de confinement " ou encore " interdiction de circuler ", quel que soit le terme utilisé, le préfet, en tant qu’autorité garante de la sécurité publique, a le pouvoir de prononcer la mise à l’arrêt de la vie économique, compte tenu d’une situation particulièrement dangereuse pouvant mettre en péril la vie de citoyens. Malheureusement, en ce jeudi 18 janvier, ce n'est pas cette vision qui a primé, en espérant qu’elle n’aura pas de conséquence sur le plan humain.
mb/www.ipreunion.com
Conditions cycloniques dangereuses dans toute la partie sud de l'île .
Les réunionnais y ont été mis en danger .
Mauvaises appréciation des risques par le préfet qui devrait demander à ceux qui connaissent les cyclones depuis des décennies .
C'est facile , ils habitent ici .
à Saint Paul, j'étais dans mon jardin toute la matinée ( avec un parapluie)
prêfet (plutôt gouverneur) irresponsable. Devra assumer en cas d'accident.
Cet article exprime parfaitement le sentiment de la grande majorité de la population. L'oubli de l'humain est inacceptable et inexcusable.