Médias en crise

Presse écrite : le Quotidien ouvre une nouvelle page, le Journal de l'Île dans l'incertitude

  • Publié le 4 avril 2024 à 10:04

Ce mercredi 3 avril 2024, deux médias de la presse écrite locale jouaient leur avenir. Après avoir campé jour et nuit devant le tribunal de Champ-Fleuri ou après des heures à faire les allers-retours dans le hall du palais de justice, journalistes, secrétaires de rédaction ou encore photographes ont été fixés ou presque… Si Le Quotidien – dont le dernier journal de l'ère Chane-Ki-Chune paraît ce jeudi, avant d'être réorganisé par la société Média Capital Réunion, les salariés du Journal de l'Île restent eux dans l'attente de la décision du tribunal de commerce qui rendra sa décision cet après-midi (Photo : sly/www.imazpress.com)

Il était aux alentours de 9 heures, lorsque les salariés du Quotidien – en campement toute la nuit devant le tribunal – ont reçu la décision tant attendue.

Le Quotidien est racheté par la société Média Capital Réunion, a décidé le tribunal de commerce. "L'offre la plus acceptable", pour les salariés du journal.

"Le tribunal a décidé de donner une chance à ce dossier où les deux actionnaires s'engagent à un niveau élevé et donnent plus de gage pour l'avenir", indique Édouard Marchal, représentant des salariés.

Des salariés qui ont toujours montré leur préférence pour cette offre. "L'autre offre (d'Alfred Chane-Pane et ICP Roto) était socialement inacceptable."

Toutefois, l'offre de Média Capital ne prévoit la reprise que de 15 salariés sur 38, sans photographes, ni secrétaires de rédaction. Un point sur lequel la rédaction compte bien échanger avec leurs nouveaux acquéreurs. "On ne veut pas deux clans de ceux qui restent et ceux qui sortent", lance Édouard Marchal.

Des échanges que Jean-Jacques Dijoux, actionnaire majoritaire de Média Capital Réunion souhaite avoir, comme il l'a déclaré en venant directement à la rencontre des salariés du Quotidien lors de la décision.

15 ou plus de journalistes à l'avenir seront repris ? "J'ai fait une proposition sur la reprise de 15 journalistes", a lancé Jean-Jacques Dijoux. "Même si elle n'est pas parfaite on part sur cette base et on verra comment ça se passe à l'avenir. Et si ça marche il y aura besoin de journalistes complémentaires."

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- Le Quotidien ancienne version... c'est terminé -

Ce jeudi 4 avril 2024, marque donc le début des échanges entre les salariés du Quotidien et leurs nouveaux propriétaires.

Un jour marqué également par la dernière parution du Quotidien, version Chane-Ki-Chune et des salariés qui rendent toutes leurs affaires, comme marquant la fin d'une histoire.

"La dernière édition historique s'arrête aujourd'hui." Et s'ils ne savent pas encore quand – pour ceux qui sont repris – la rotative réimprimera Le Quotidien, ils espèrent que ce délai de carence sera le plus court possible.

"On va poursuivre le plus tôt possible et j'espère qu'on va y arriver", leur a répondu Jean-Jacques Dijoux.

"Reprendre votre journal est une grande responsabilité mais je suis quelqu'un de persévérant", a-t-il ajouté.

Une persévérance que le nouveau propriétaire ne manquera pas de rappeler ce jeudi lors d'une conférence de presse.

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- Le JIR fixé ce jeudi -

Si Le Quotidien voit son avenir s'éclaircir un peu – malgré des journalistes et salariés sur le carreau, le Journal de l'Île (JIR) ne peut pour l'heure pas en dire autant.

Ce mercredi, le média local faisait lui aussi face au tribunal de commerce de Saint-Denis. Placé en redressement judiciaire en janvier 2024, le JIR et cinq de ses filiales  (JIR, JIR OI, Clicanoo, Recto verso, Régie espace publicitaire et Distrib presse OI) devront attendre ce jeudi après-midi pour connaitre leur sort.

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Le tribunal de commerce a trois choix possibles : une liquidation immédiate, une liquidation avec poursuite d'activités - comme celle dont le Quotidien a pu bénéficier -, le temps de trouver un repreneur ou la prolongation du redressement judiciaire avec la mise en place d'un plan social économique.

Une chose est sûre, à l'issue des débats ce mercredi, le président Jacques Tillier, n'a pas eu le verbe long. "Le délibéré est demain. Dieu est grand. Je ne suis pas le président du tribunal, je ne peux pas dire ce qu'il va décider demain, point barre", a-t-il déclaré aux journalistes sur place.

"Quel que soit le délibéré, il y aura quand même dans les deux journaux une casse sociale. Il y a des salariés qui restent à terre, des journalistes qui restent à terre, qui ne trouveront pas de boulot. Ça, c'est grave" témoigne en sortant de l'audience Jacques Tillier, le président du JIR.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Raclet
Raclet
3 mois

Une question d'un " hexagonal " passé par cette ? bonheur : imazpress.com à t'il un lien avec ces 2 quotidiens ?
Merci. Vous êtes mon lien permanent (Merci pour votre question, non Imaz Press n'a pas de lien avec ces deux entreprises.Bonne journée à vous - Modérateur)

Radama974
Radama974
3 mois

JJD, un bel promoteur pas di tou véreux ! Si il pouvait il bétonnerait toute la réunion. Bravo