Ce vendredi 6 décembre 2024, un médecin de la prison de Domenjod a été agressé par un détenu. Ce professionnel de santé recevait le prisonnier en consultation. Un individu dans un état second qui a asséné deux coups de poing au personnel de l'unité sanitaire de la prison. Une plainte a été déposée (Photo : www.imazpress.com)
L'individu âgé d'une trentaine d'années - détenu dans le cadre d'une affaire criminelle - avait été adressé au médecin de l'unité sanitaire de la prison après avoir pris des produits illicites.
En raison du respect du secret médical, le surveillant accompagnant le détenu était resté à l'extérieur de la salle de soins.
Titubant, le médecin l'attrape par le bras pour l'empêcher de tomber. C'est alors que le prisonnier met un coup de poing au visage du médecin. Le surveillant arrive pour le maintenir mais l'agresseur a le temps de remettre un deuxième coup de poing au professionnel de santé.
Une plainte a été déposée.
Le détenu sera convoqué en justice pour l'affaire pénale dans laquelle il est incriminé mais également pour l'affaire disciplinaire au sein de l'établissement.
- "Un cap franchit dans la violence" avec cette agression -
"Un coup cap a été franchi", déplore Vincent Pardoux, représentant du syndicat FO pénitentiaire.
Cette agression "a choqué l'ensemble du personnel soignant au regard de la violence qui s'est passée", ajoute-t-il.
Mais une violence qui ne surprend plus les surveillants pénitentiaires. "La surpopulation est galopante, que ce soit chez les hommes ou dans le quartier femmes", explique Vincent Pardoux qui n'a de cesse d'alerter sur la situation.
Pour exemple, "dans le quartier femmes nous avons 48 détenus pour 28 places et une mineure isolée". "Des cellules avec 5 à 6 personnes dedans, certaines qui déjeunent par terre sur un matelas."
Une "proximité qui forcément fait monter les tensions", alerte le représentant syndical. Depuis plusieurs semaines à la prison de Domenjod, les bagarres sont légion. Une surveillante a d'ailleurs été blessée.
À cela s'ajoute un manque criant d'effectifs. "Il nous manque 25 surveillants aujourd'hui. Nous avons un taux de couverture de 88%, ce qui est très bas, entraîne des rappels sur les jours de repos et de la fatigue dans ce contexte très tendu."
L'administration pénitentiaire espère désormais qu'avec la chute du gouvernement et la nomination prochaine d'un nouveau ministre de la justice, "un schéma d'emploi de recrutement soit établi pour envoyer de personnels vers La Réunion".
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Au lieu de dilapider des millions à la guerre, on aura mieux fait de construire de nouvelles prisons!