Ce vendredi 15 mars 2024, Santé publique France a dévoilé le point épidémiologique régionale. L'épidémie de leptospirose continue à s'intensifier, avec un mois de février record en terme de nombre de cas recensés. Depuis le 1er janvier 2024, 99 cas ont été confirmés. En cette période d’été austral, les conditions climatiques sont favorables à la persistance de la bactérie dans l’eau et les milieux humides. Le risque de contamination par la leptospirose lors d’activités à risque est augmenté. On note également une augmentation des cas de dengue, majoritairement localisés dans le sud (Photo : AFP)
Point épidémiologique régional - Semaine 10 (4 au 10 mars 2024)
L’activité des urgences était stable avec 4055 passages comptabilisés en S10 versus 4068 passages en S09 après consolidation des données.
L’activité des médecins sentinelles était en diminution avec 2 382 consultations en S10 versus 3 455 consultations en S09.
Les consultations pour des IRA étaient en baisse en S10 (2,8%) comparées à la semaine précédente (3,9% en S09).
La part des consultations pour un motif de conjonctivite était en diminution et représentait 1,6% des consultations.
- Leptospirose -
Epidémie saisonnière en cours et d’ampleur inédite En cette période d’été austral, les conditions climatiques sont favorables à la persistance de la bactérie dans l’eau et les milieux humides. Le risque de contamination par la leptospirose lors d’activités à risque est augmenté.
Bilan au 13 mars 2024 : Depuis le 1 er janvier 2024, 99 cas de leptospirose autochtones confirmés biologiquement ont été déclarés à l’ARS (Figure A), soit près de trois fois plus de cas que les années précédente à la même période (26 cas en 2023 et 36 cas en 2022). Il n’a pas été identifié de nouveaux décès au cours de cette semaine.
Un décès en lien direct avec la leptospirose est survenu en S09 et un décès survenu en S08 est toujours en cours d'investigation pour l’imputabilité potentielle. Pour rappel, à La Réunion en moyenne de 1 à 3 décès par an sont liés à la leptospirose.
Au cours du mois de février 2024, 61 cas de leptospirose ont été recensés. Ce nombre de cas mensuels n’avaient jamais été atteint même lors des pics épidémiques des années précédentes (maximum de 49 cas survenus en avril 2022).
Les principales caractéristiques des cas sont présentées dans le tableau A. Les principales hypothèses de contamination déclarées par les cas étaient principalement des activités agricoles (professionnelle ou de loisirs) et dans une moindre mesure des activités de loisirs en contact avec de l’eau douce et des activités de bricolage/nettoyage de la cour.
Depuis le début de l’année, avec 58 passages dont 34 hospitalisations pour suspicion de leptospirose, l’activité des services d’urgences était deux fois supérieure à la même période de 2023 (26 passages dont 17 hospitalisations) et 2022 (29 passages dont 19 hospitalisations). En S10, l’activité pour suspicion de leptospirose (11 passages dont 3 hospitalisations) représentait 0,2% de l’activité toutes causes confondues.
- COVID-19 -
En S10, le taux de positivité (TP) était en diminution modérée : 2% en S10 contre 4% la semaine précédente (Figure 1). Le taux de dépistage était stable, à 49 tests pour 100 000 habitants en S10 contre 48 tests pour 100 000 habitants en S09. Le TP était globalement en diminution pour toutes les classes d’âges sauf chez les moins de 15 ans pour lequel il était en augmentation (Figure 2).
La surveillance virologique mise en place avec les données de virologie du laboratoire de microbiologie du CHU (CNR Arbovirus Associé, CNR Virus respiratoires Associé, La Réunion) et les laboratoires privés, montre un TP de la COVID-19 faible et stable en S10 comparé à la S09. Il y avait 5 tests positifs parmi 180 tests en S10, soit un TP de 2,8% vs 5 tests positifs parmi 178 tests en S09 (TP = 2,8%)
En S10, les passages aux urgences pour motif de COVID-19 étaient en diminution (Figure 3). En S10, 3 passages aux urgences pour COVID-19 ont été comptabilisés contre 11 la semaine précédente (Figure 3). Le nombre de passages aux urgences pour motif de COVID19 restait inférieur à la moyenne des passages en S10 entre 2020 et 2023 (Figure 3).
Le nombre d’hospitalisations après un passage aux urgences pour motif de COVID-19 était stable avec 3 hospitalisations en S10 vs 1 en S09 (Figure 4). Le niveau des hospitalisations était inférieur à la moyenne 2020-2023.
- Grippe, infection respiratoire aiguë et virus gripaux -
En S10, les passages aux urgences pour motif de syndrome grippal étaient en hausse. Les urgences ont enregistré 31 passages pour un motif de syndrome grippal en S10 contre 24 la semaine précédente, soit une hausse de 29% (Figure 5). Le nombre d’hospitalisations pour syndrome grippal était stable en S10 puisque 5 hospitalisations ont été rapportées vs 7 en S09. La part d’activité des urgences pour un motif de grippe représentait moins de 1% de l’activité totale.
La surveillance virologique identifie en S09 une circulation de grippe majoritairement de type A(H1N1)pdm09 (Figure 7). Le taux de positivité était stable avec 13% des tests positifs pour les virus grippaux en S10 comme en S09.
Au vu des données épidémiologiques, La Réunion n’est pas en épidémie de grippe.
En médecine de ville, la part d’activité des Infections Respiratoires Aigües (IRA) était à la baisse avec 2,8% de l’activité totale en S10 comparé à 3,9% de l’activité totale la semaine précédente (S09). La part d’activité pour IRA se situait au dessus de la moyenne 2013- 2023 (Figure 6).
- Bronchiolite (chez les moins de 2 ans) -
Les passages aux urgences pour motif de bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans étaient à la hausse en S10 comparés à la semaine précédente (Figure 8). En S10, 53 enfants âgés de moins de 2 ans ont consulté aux urgences pour une bronchiolite versus 46 en S09 (Figure 8).
Le nombre des nouvelles hospitalisations était à doublé en S10 avec 30 hospitalisations contre 14 hospitalisations en S09 (Table 1).
La part de passages aux urgences pour bronchiolite parmi l’ensemble des passages d’enfants de moins de deux ans était à 16,6% en S10 contre 15,2% en S09.
Concernant la surveillance virologique, le taux de positivité pour le VRS chez les moins de deux ans était en forte hausse à 58% en S10 (vs 24% en S09) avec une circulation majoritaire de VRS de type A. Cette tendance sera à confirmer ou non pour la semaine 11/2024
- Gastro-enterites aigues (GEA) -
Depuis le début de l’année, 229 cas ont ainsi été rapportés.
La plupart des cas sont localisés à St Joseph, qui compte pour 57% des cas en S09, soit 31 cas. En S09, les autres cas étaient majoritairement localisés à St Pierre (4 cas) et Le Tampon (5 cas), St Philippe et St Paul (4 cas).
Les premières données relatives à S10 (non consolidées) indiquent une augmentation du nombre de cas avec un dépassement des niveaux de circulation observés sur les deux années précédentes à cette période, et une tendance à la dispersion géographique.
Le sérotype circulant est toujours le DENV2.
L’impact sanitaire reste à ce jour faible avec 35 passages aux urgences (CHU Sud et CHOR principalement) pour syndrome compatible avec la dengue depuis le début de l’année, dont 8 en S09, contre 04 en semaine 08. L’impact hospitalier de la dengue semble augmenter avec 10 hospitalisations après passage aux urgences recensées depuis le début de l’année, dont 03 recensées pour la seule semaine 09.
L’épidémie de dengue à Maurice et à Rodrigues se poursuit. Les résultats de sérotypage ont mis en évidence le DENV2 chez une personne de retour de Rodrigues.
La vigilance est recommandée au vu de la dynamique de circulation et des conditions toujours propices à l’expansion vectorielle.
- Cas de conjoncitivites en médecin libérale et milieu hospitalier : état des lieux -
Chez les plus de 65 ans, en S08, 78 décès ont été observés vs 83 décès attendus. Ce chiffre était stable comparé à la S07 (80 décès observés).
Chez les moins de 15 ans, 6 décès ont été observés en S08 (le nombre de décès attendu est de 2).

Au vu de la façon plus que lamentable que la CINOR a géré l'enlèvement des déchets verts (4 ramassages de suite pas faits), les énormes tas de végétaux dans certaines rues ont constitué des refuges idéaux pour la multiplication des rats.