"Airbags Takata : faites vérifier votre véhicule" recommandent les panneaux routiers à La Réunion

  • Publié le 28 août 2025 à 14:49
panneau affichage airbag takata

Depuis ce mercredi 27 août 2025, une nouvelle étape a été franchie dans la communication à destination des automobilistes concernés par le rappel de leur véhicule potentiellement équipé d'airbags Takata défectueux. Les panneaux routiers à messages variables affichent cette recommandation : "Airbags Takata : faites vérifier votre véhicule". À La Réunion, selon les derniers chiffres, 15.000 voitures, dont les airbags pourraient être dangereux, seraient toujours en circulation (Photo : sly/www.imazpress.com)

Alors qu'il est habituellement signalé sur ses panneaux les accidents, embouteillages ou routes fermées, le Centre régional de gestion du trafic (CRGT) affiche depuis mercredi un message d'alerte sur les airbags Takata. Regardez.

Une demande portée par la préfecture de La Réunion. "L'État suit et accompagne ce sujet, notamment en ayant demandé à la Région de pouvoir utiliser les panneaux à messages variables", confirme les services à Imaz Press.

Un message qui devrait "rester affiché durant deux à trois semaines", précise le CRGT.

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Selon les derniers chiffres obtenus, 15.000 véhicules faisant l'objet d'un rappel pour des airbags Takata potentiellement défectueux sont toujours en circulation à La Réunion. Les données actualisées seront consolidées à la fin du mois.

Si votre véhicule a été fabriqué entre 1998 et 2019 : vérifiez si vous êtes concernés via le site dédié, ou contactez votre constructeur. Si vous êtes concerné : prenez rendez-vous sans délai chez un réparateur agréé. "En cas de non-remplacement, vous exposez votre vie et celle des autres à un danger réel", note la préfecture.

- D'autres actions prévues pour rappeler les airbags Takata -

"C'est une nouvelle étape que nous avons réussi à franchir", se félicite Philippe-Alexandre Rebboah, président du Syndicat du commerce et de l'industrie de La Réunion et directeur de Leal Réunion.

D'autres actions sont prévues dans les prochaines semaines annoncent la préfecture, tout comme le SICR.

Mais malgré nos demandes, pas de précisions encore sur ce que seront ces nouvelles actions. Elles devraient être présentées lors d'une future conférence de presse dont la date n'a pas été dévoilée.

Elles viennent renforcer l'obligation faite aux concessionnaires locaux, suite à un décret publié le mercredi 30 juillet 2025, de proposer des solutions immédiates aux clients dont les véhicules sont immobilisés. Des contrôles seront renforcés et mis en place dès le 1er janvier 2026.

- Les constructeurs obligés de prêter des véhicules de remplacement -

D'après l'arrêté publié au Journal officiel, "les propriétaires des véhicules concernés par un Stop Drive (arrêt immédiat de conduite) devront être avertis d’ici 20 jours, s’ils ne l’ont pas déjà été et obtenir un rendez-vous pour la réparation dans les deux mois suivant leur prise de contact". Si le rendez-vous est dans plus de 15 jours, le constructeur (le concessionnaire le cas échéant) a obligation de mettre à disposition des solutions de mobilité jusqu’au remplacement des airbags concernés.

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Une mesure facilement applicable dans l'île, car "nous sommes capables de donner un rendez-vous en moins d'une semaine dans l'île",  indiquait précédemment Philippe-Alexandre Rebboah. La remise en état du véhicule dure entre une ou deux heures. Elle peut prendre plus de temps selon l'importance de la réparation, indiquent les concessionnaires de l'île. 

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Pour durcir les conditions d'utilisation des voitures concernées, le rapport dévoilé par le ministère des transports préconise également le "remplacement des airbags obligatoire pour que la voiture valide son contrôle technique". Le cabinet du Premier ministre a demandé en mai que le dispositif puisse entrer en vigueur au 1er janvier 2026, selon le rapport.

Afin d'accentuer davantage la prise de conscience, les forces de l'ordre puissent sensibiliser les automobilistes lors des contrôles routiers en donnant un délai de 48 heures maximum au conducteur pour prendre rendez-vous". 

D'après le cabinet du Premier ministre encore, sera mis en place au 1er janvier 2026, "une vigilance des forces de l’ordre au moment des contrôles routiers".

- Plusieurs instructions judiciaires en cours et une mise en examen -

Compte tenu de la gravité des faits et de leur dimension transnationale, la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Paris est en charge des dossiers complexes et à grande portée.

À La Réunion, Leal Réunion, distributeur automobile, a été mis en examen le 27 mars 2025 pour les blessures d’un conducteur d’un véhicule, liées à l’explosion de son airbag Takata. Une première en France. Lors de son interrogatoire, le responsable a affirmé que sa société avait fait "tout son possible" pour avertir les utilisateurs de BMW et évoqué de nombreuses difficultés pour parvenir à les joindre.

Me Guillaume Martine, l’un des avocats de la société, "entend démontrer que Leal Réunion a mis en œuvre toutes les diligences possibles pour empêcher que ne surviennent des accidents, en tenant compte de la faible connaissance, à l’époque, de la dangerosité des airbags défectueux".

Mobilisée depuis des années sur ce dossier, UFC-Que Choisir a annoncé mardi 22 juillet 2025 avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris pour obtenir réparation des préjudices subis par les automobilistes confrontés depuis 2023 aux rappels d’airbags Takata.

- Au moins deux morts et plusieurs blessés à La Réunion -

À ce jour, deux Réunionnais ont perdu la vie à cause de ces airbags. Le premier drame remonte à 2021, lorsqu’une mère de famille de 39 ans a trouvé la mort dans un accident à La Saline-les-Bains. Plus récemment, dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste est décédé sur la NRL. Selon le parquet de Saint-Denis, l’explosion de l’airbag Takata est bien en cause. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003, pourtant visée par une procédure de rappel.

Un troisième cas suspect, remontant à 2016, est actuellement réexaminé. Et en janvier 2025, une autre femme a été grièvement blessée, dans un choc pourtant peu violent.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Henri
Henri
1 mois

Mais qui paye l’état