Spectacle

Théâtre sous les arbres : trois jours pour monter une pièce

  • Publié le 20 mars 2023 à 05:07
  • Actualisé le 20 mars 2023 à 11:17

Une création en trois jours sur le thème de la consommation, voilà le défi lancé par le Théâtre sous les arbres du 20 au 24 mars 2023 à un groupe d’adolescents, dans le cadre d’un stage vacances. La partie création démarre dès ce lundi, puis place aux répétitions jeudi avant la restitution en public le lendemain, à partir de 19 heures. (photos Guillaume Belaud)

Parce que les jeunes ont des choses à dire et qu’en tant qu’adultes, nous nous devons de les entendre et surtout les écouter, le Théâtre sous les arbres inaugure dès ce lundi un stage vacances de théâtre destiné aux ados à partir de 14 ans et qui prendra la forme du défi suivant : réaliser en trois jours une création sur le thème de la (sur)consommation (Black Friday, soldes, promotions, ventes privées, les pénuries de ces derniers temps…), en compagnie d’un ou plusieurs artistes.

Un jour pour écrire, deux autres pour apprendre et répéter, et le dernier jour à 19h, une restitution devant le public. L’occasion également de tester et découvrir quel artiste en herbe sommeille en eux.

À l’heure où études et sondages se multiplient pour décoder et comprendre le comportement des consommateurs et l’influence de la publicité dans l’acte d’achat, il est évident que cette dernière joue un rôle crucial car elle ne cesse d’être omniprésente déjà sur les panneaux 4x3 mais aussi et tous les médias et surtout les réseaux sociaux pour mieux conquérir le cœur de cible que constituent les jeunes.

Et cela se vérifie notamment lorsque la publicité promeut des marques vestimentaires générant ainsi un fort impact notamment chez les adolescents qui peuvent y voir un moyen d’identification, d’acceptation et d’appartenance à un certain groupe social.

« En réalité, les jeunes sont beaucoup plus conscients de ces choses-là qu’on ne le pense et ils n’auront sans doute pas le même point de vue qu’un adulte" indique Valérie Cros, directrice artistique de la Kompani Ibao.

"À travers ce stage, notre but est de leur donner dès à présent les armes nécessaires pour leur apprendre à regarder la publicité avec un peu de recul, de discuter, d’échanger et surtout d’écrire un texte avec Marie Birot sous forme de dialogue, de monologue ou d’un chœur" ajute-t-elle.

"Pour susciter l’écriture et la réflexion, nous leur proposerons certainement des photos, des images et des textes. Puis avec cette matière, nous les mettrons en scène le jeudi pour leur permettre de répéter pour leur restitution le vendredi en public. Il faut donc qu’on soit prêt !", dit encore Valérie Cros.

Pour le Théâtre sous les arbres, ce type d’atelier qui accueille un maximum de douze adolescents, est une première et aura valeur de test sans toutefois perdre de vue l’objectif premier : s’amuser. Et au-delà, s’ouvrir au monde, développer sa confiance en soi, vaincre sa timidité et prendre conscience de son potentiel.

« Toute cette semaine, les jeunes découvriront un concentré de ce que peut être le théâtre et s’ils sont envie de poursuivre l’aventure, alors c’est une porte ouverte sur le conservatoire, sur d’autres ateliers ou sur nos prochains stages ados" note Valérie Cros.

"Je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils ont des choses à dire et là, ils vont être obligés de mettre en place un raisonnement, structurer leur pensée, y mettre leurs paroles, pour ensuite apprendre leur texte et le répéter. Et j’espère que la restitution du dernier jour sera à l’image de ce qu’on aura traversé ensemble en matière de réflexion, d’échanges, d’accords et de désaccords, parce qu’il y en aura certainement », conclut la directrice artistique de la Kompani Ibao.

Alors kap ou pa kap ? Défi relevé haut la main ou pas ? Réponse ce vendredi lors du spectacle de restitution qui aura lieu à 19 heures, au Théâtre sous les arbres au Port.

- Ce qui vous attend de mars à octobre au Téat sou Pyédbwa -

Le 9 mars dernier, le Théâtre sous les arbres lançait sa saison riche de promesses avec cette particularité de proposer une programmation - qui s’étend de fin mars à fin octobre - et donc voici quelques pépites.

Trois compagnies seront à découvrir en viré tourné, en vavangaz sou pyédbwa et dan la kour : Ibao en avril, Sakidi en mai-juin et Marjorie Currenti, en octobre.

Place ensuite aux zistwar péi paranndan, 8 après-midi contés un samedi par mois. Sous la plume créole de Sully Andoche, mises en bouche avec le talent des conteurs, chaque histoire met en scène un orisha (être divin originaire d’Afrique de l’ouest, représentant les forces de la nature) et une personne dans une quête universelle d’amour, de fertilité, de richesses ou de guérison. Pour accéder à ses rêves, le demandeur devra accomplir une épreuve et résister aux coups du sort et de promesse en promesse, un dieu peut en cacher un autre voire plusieurs…

À ne pas manquer en juillet-août, ce méga temps fort qu’est le festival Kadadak destiné aux jeunes (les parents ne sont acceptés que s’ils sont surveillés par leurs enfants) avec cinq spectacles, trois dans les quartiers et deux au Théâtre sous les arbres.

Quelques concerts du Kabardock ponctueront la programmation et pour clôturer la saison en beauté : Krwazman, des duos improbables avec ce pari que l’imaginaire d’un artiste peut rencontrer celui d’un autre différent et produire une forme hybride que personne n’aurait imaginé au départ. Tine Poppy et Robin Frédéric, Isabelle Martinez et Christophe Hoarau, Soraya Thomas et Stéphane Kenkele joueront le jeu avec grand plaisir…

Le Théâtre sous les arbres et la Kompani Ibao mènent donc un projet artistique de territoire résolument ouvert à tous les publics. Outre les spectacles de la saison, des actions de médiation culturelle sont proposées tout au long de l’année qui font le lien entre la création réunionnaise et les habitant du Port et la côte Ouest, dans les bas, les hauts, bref, partout.

Un subtil équilibre entre actions au théâtre dans et hors les murs et dont la convivialité reste le cœur. En parallèle, la salle portoise a rejoint depuis 2021 le dispositif Békali (soutien à la création artistique impulsée par le TCO) pou mèt’ en lèr la création réunionnaise et permettre l’accès à la culture pour tous… jusqu’à Mafate !

« On arrive de plus en plus à mobiliser le public, notamment quand on va dans les quartiers à l’image du spectacle que nous avons amené à Titan récemment. Nous ne pourrions mener ce travail au long cours sans le soutien de la ville du Port et de salles comme La Friche, Le Kabardock », remercie Didier Ibao, directeur artistique de la compagnie éponyme.

La suite de la programmation sur https://theatresouslesarbres.re

vw/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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