Challenge musical

Trois groupes en finale du prix du 20 Désamb' ce soir 

  • Publié le 14 décembre 2022 à 14:25
Prix du 20 désamb à Saint-Pierre,

Ce mercredi 14 décembre, se tient la finale du challenge musical du prix du 20 Désamb’ Réunion. C’est sur la scène du Kerveguen à Saint-Pierre que les trois groupes finalistes vont tout donner pour impressionner le jury et ainsi remporter ce concours. Objectif : faire connaître des groupes et permettre leur émergence sur la scène musicale. (Photos : Association 20 Désamb)

Ce sont Matarom, San mélé et Ban Makwalé qui sont retenus pour la grande finale de ce challenge musical lancé depuis le mois de mai par l’association Prix du 20 Désamb. Ces trois groupes ont été retenus sur les 20 en lice dès l'appel à participations lancée le 10 mai - une date également symbolique puisqu'il s'agit de la journée commémorative du souvenir de l'esclavage et de son abolition. La demi-finale avait par ailleurs eu lieu le 18 et 19 novembre. C'est donc la dernière ligne droite pour les artistes.

Le vainqueur de ce challenge remporte un cachet musical d’environ 8.000 euros pour l’année prochaine, avec notamment deux contrats avec la salle le Kerveguen à Saint-Pierre et plusieurs autres contrats négociés avec d’autres salles dans d’autres villes. De quoi permettre aux artistes de se produire à nouveau sur scène. Les gagnants repartiront aussi avec le trophée, « représenté avec un esclave qui casse sa chaîne », nous décrit Fabrice Bassonville, président de l’association Prix du 20 Désamb.

Par la suite, l’association compte bien continuer d’accompagner le groupe vainqueur de cette édition pour qu’il puisse montrer son œuvre musicale bien au-delà de La Réunion. Elle compte aussi proposer un festival avec à l'affiche d'autres groupes de la zone de l'Océan Indien mais aussi ces gagnants du prix du 20 Désamb.

- Une finale pleines de surprises -

Comme le précise le président de l’association, Fabrice Bassonville, Matarom est un groupe tout droit venu du Tampon qui va s’illustrer avec son maloya revisité et sa poésie. San Mélé est un groupe de Trois-Bassins qui va jouer avec un style de Maloya électrique, qui raconte l’histoire de La Réunion, de ses esclaves. Quant au groupe Ban Makwalé, de La Possession, c’est avec un maloya traditionnel qu’ils vont se donner sur scène.

Pour cette finale, chaque groupe a du composer avec un instrument qu’ils n'ont pas l’habitude d’utiliser. « Pour Matarom, les membres du groupe ont dû travailler avec un harmonica, pour San Mélé, le groupe a dû inclure le bobre (ou bobr’), et enfin pour Ban Makwalé, c’est un youkoulélé qui leur a été imposé », précise le président de l’association Prix du 20 désamb.

- Des découvertes musicales –

« L’objectif de ce concours c’est aussi de pouvoir faire découvrir des groupes et enrichir le plateau artistique », poursuit Fabrice Bassonville. Ce concours est ouvert à tous les styles musicaux. S’il y aura qu’un vainqueur désigné ce soir à l’issue du vote du jury, tout le monde est finalement gagnant puisque « cela leur a permis d’être repéré par d’autres professionnels mais aussi de se faire connaître ».

Pour cette 6ème édition, l’organisation a surtout tourné ce concours vers la voie de la professionnalisation des artistes, comme l’explique le président de l’association. « Depuis le mois de mai, date de début de ce concours, et durant les différentes phases de sélection, nous avons travaillé avec les différents groupes. Nous avons donné des « outils » pour devenir de vrais artistes. Comme par exemple, comment peut-on se déclarer avec son statut en tant qu’artiste, comment on s’organise, comment on structure un groupe, etc. Pour les accompagner dans cette aventure, l’artiste réunionnaise Nicole Dambreville a aussi coaché les groupes. Les groupes ont également pu se produire sur différentes scènes, dans différentes villes tout au long de cette aventure » précise Fabrice Bassonville. « Les groupes gagnent ainsi 2 à 3 ans sur leur émergence grâce au travail que l’on mène avec eux. Nous avons lancé ce prix en 2010 puis nous l'avons interrompu pour ensuite le relancer en 2016. Après nous avons dû arrêter avec la crise sanitaire et nous faisons le retour de ce challenge cette année », résume-t-il. Plusieurs partenaires ont contribué à la réussite de ce projet comme par exemple le PRMA (pôle régional des musiques actuelles) et la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).

Comme il le réaffirme, ce concours était aussi l’occasion de pouvoir aller à la rencontre des groupes après deux ans d’absence de ce challenge musical, et également voir dans quelles conditions ils répètent. « Les groupes ont également pu travailler en résidence dans des salles au lycée Roland Garros au Tampon et à la salle Henry Madoré à Saint-Philippe. Nous avons toujours eu cette volonté toute l’année de partager la culture avec les lycéens. Ça a permis aux élèves de découvrir des instruments et qu’il y ait également cette transmission musicale ».  

Mais cette aventure musicale était aussi marquée par de nombreuse difficultés pour l’association Prix du 20 Désamb. « Il a fallu négocier à de nombreuses reprises pour avoir des salles de disponible comme un bon nombre était déjà occupées. Nous étions également beaucoup sur le terrain pour aller voir les différents groupes »  

Si cette année a été complexe pour l’organisation après deux années d’absence, l’association travaille déjà sur l’édition de l’année prochaine et compte déjà proposer aux artistes de pouvoir travailler en résidence à Cilaos.

ef/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
0 Commentaires