Savez-vous ce que le monde entier sait de vous, grâce à ce que vous publiez sur Internet ? C'est pour sensibiliser les Réunionnais à ces questions que deux policiers, spécialistes des questions de cybercriminalité, animaient un atelier dans les allées de Jumbo Score Sainte-Marie, ce samedi 8 octobre 2016, dans le cadre des rencontres de la sécurité.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la question est d'actualité. Ce lundi 3 octobre 2016, une mère s'est filmée alors qu'elle corrigeait son fils de 16 ans. La vidéo de 20 minutes, diffusée en direct sur Facebook, via la fonction "Live", est rapidement devenue virale. Résultat, des centaines de milliers de vues, et un futur passage devant le tribunal pour "violences aggravées et enregistrement et diffusion d'images relatives à la commission d'une atteinte volontaire à l'intégrité de la personne". Au delà du débat sur la punition corporelle, cette histoire montre aussi à quel point l'exposition de sa vie privée sur Internet peut avoir des conséquences dramatiques.
"Internet n'oublie jamais rien"
"Internet a deux principes, c'est qu'il n'oublie jamais rien et tout ce qu'on fait sur internet laisse des traces", tranche Benjamin Hoarau, brigadier de police et investigateur en cybercriminalité. Si son travail consiste notamment à assister ses collègues pendant les enquêtes, il était là ce samedi, à Jumbo, pour sensibiliser les citoyens aux risques qu'ils encourrent en publiant trop d'informations personnelles sur Internet. En plus des précautions de base, comme posséder un antivirus, le brigadier invite surtout à la prudence sur les réseaux sociaux.
Toute la journée, les policiers ont pu mettre les internautes face à leur moi virtuel. "On est connectés et on va ensemble sur leurs comptes pour leurs montrer ce qui peut les mettre en danger", détaille Alain Moissonnier, officier de police judiciaire au service d'investigation et d'assistance technique.
Aucune information n'est "banale"
Pour les deux spécialistes, le problème, c'est que les internautes ont trop souvent tendance à croire que les informations qu'ils rendent publiques, comme les établissements scolaires qu'ils ont fréquenté, ou encore leur situation familiale, sont "banales" et ne peuvent pas être utilisées contre eux. Une erreur pour l'officier Alain Moissonnier : tous ces détails peuvent tout simplement attirer des cambrioleurs, qui peuvent trouver en ligne toutes les informations dont ils ont besoin, de l'adresse aux achats récents qu'on exhibe, en passant par les périodes d'absence du domicile, facilement repérables si l'on poste depuis son lieu de vacances par exemple.
Pour se protéger, mieux vaut limiter les informations que l'on rend publiques
Alors comment se protéger ? C'est la question que se pose un groupe de jeunes femmes qui célèbre un enterrement de vie de jeunes filles. Autour du brigadier, elles découvrent en temps réel ce que le policier, qui ne les a jamais vues, peut savoir sur elles, puisqu'elles ont publié de nombreuses photos et informations personnelles sans sécuriser leurs comptes Facebook. Le risque : "leurs photos peuvent se retrouver sur des sites pornographiques, quelqu'un peut aussi compiler toutes ces informations pour créer un faux compte et se faire passer pour elles", illustre Benjamin Hoarau, en se baladant sur les comptes du groupe d'amies.
"Seule solution, pour éviter que ces informations ne vous échappent: modifier vos paramètres de confidentialité. Si vous publiez des photos pour qu'elles soient vues par vos amis et votre famille, ne le faites pas en "mode public", pensez à aller dans les paramètres et à ne les rendre visibles qu'à vos proches", résume Benjamin Hoarau.
www.ipreunion.com
C'est vraiment très intelligent de filmer la punition qu'on inflige à son enfant et de la montrer à tous. C'est quoi le but ? A moins d'éprouver un certain plaisir pervers à faire du mal et le partager en ligne !?
Et que fait on de la souffrance de l'enfant, que ça soit physique ou psychologique que l'on affiche en public ?
Beaucoup de gens n'ont pas conscience de faire du mal, sauf quand ça leurs arrivent à eux. Il y a des psy pour ça.
Les médias ont fait leurs boulots.
pourquoi la diffusion de la punition suscite une garde à vue de la maman et pas des medias qui ont largement relayé la video?