Comores

Une bibliothèque pour les étudiants en Droit

  • Publié le 20 juin 2006 à 00:00

Moroni, lundi 19 juin 2006 (HZK-Presse) - Le Rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie (Ridja), un parti politique fondé en 1999 par l'avocat franco-comorien Said Larifou, a procédé ce samedi à l'inauguration d'une bibliothèque destinée aux étudiants en Sciences juridiques de l'Université des Comores. L'événement intervient 48 heures après la pose de la première pierre de la bibliothèque universitaire, financée par le gouvernement libyen à hauteur de 115 millions de francs comoriens, et dont l'ouverture est prévue pour la rentrée d'octobre 2006.

En présence de nombreuses personnalités du monde politique, des milieux d'affaires et surtout du secteur éducatif, le président du Ridja, maître Said Larifou a souligné l'importance de la formation des cadres dans le développement d'un pays. Il affirme que cette "modeste contribution" de son parti n'est motivée par aucune arrière pensée. "Le seul objectif est d'aider nos enfants et nos petits frères et s?urs à accéder au savoir dont ils ont besoin pour s'épanouir et acquérir des bases solides dans leur parcours universitaire" dit-il
L'avocat Said Larifou espère étendre ce lieu de documentation à d'autres disciplines. Il précise toutefois "qu'une telle ?uvre sociale ne saurait nullement se substituer à l'action des pouvoirs publics, car cela fait partie des missions de tout gouvernement".

Une priorité

La documentation étant "un des facteurs de réussite de tout étudiant, on ne pouvait rester longtemps insensible à l'absence d'une bibliothèque. C'est pourquoi nous en avons fait une priorité" explique le dirigeant du Ridja, accompagné par le numéro deux du parti et ancien candidat à la présidentielle de l'Union, Chadhouli Abdou.
La Bibliothèque sera entièrement gérée de manière autonome par une association des utilisateurs. Elle sera dotée d'un budget de fonctionnement de 6,8 millions de francs comoriens (14.000 euros) par an. La structure a bénéficié d'un financement du Ridja de 6,3 millions de francs comoriens (13.000 euros), qui a permis notamment l'achat de 5 micro-ordinateurs, du mobilier et d'un premier fonds de 300 ouvrages et revues spécialisées.
Le budget prévisionnel prend en charge le loyer, le salaire de deux employés permanents ainsi que les frais d'électricité et de télécommunications. Un service Internet, opérationnel dès ce lundi, sera aussi accessible gratuitement à tous les étudiants.

"Un soulagement"

Abdaillah Saandi Kemba, étudiant en 3ème année de droit et rédacteur en chef de la revue "Tribune de l'étudiant", salue l'initiative. Selon lui, "elle témoigne la volonté de Maître Larifou d'être près des jeunes". Pour Hassane Elfarous Mzé Ali, 22 ans, étudiant de 2ème année de droit, c'est "un soulagement pour beaucoup d'entre nous qui n'avions jusqu'à ce jour aucun lieu de documentation".
Depuis l'ouverture de l'Université des Comores en 2003, les étudiants doivent se débrouiller pour accéder à des ouvrages de référence dont les familles n'ont pas toujours les moyens de leur acheter. La seule alternative était Internet, comme l'affirme Soifoita Issaka Charif, étudiante en 3ème année de droit. Elle "déplore qu'une telle initiative ne vienne pas de l'Etat mais plutôt d'un parti politique".
La majorité des étudiants devait à se contenter exclusivement des cours magistraux. Rare sont ceux qui peuvent avoir accès à Internet. L'heure de connexion coûte 700 francs comoriens (14 euros) dans les cybercafés, soit un budget de 7 000 francs comoriens (140 euros) pour 10 heures de connexion par mois. "Combien de familles comoriennes peuvent subvenir aux besoins quotidiens de leurs enfants et faire le sacrifice d'un tel investissement?", s'interroge Soifoita Issaka Charif.

Air Austral apporte sa contribution

La réalisation de ce projet a bénéficié de la contribution d'autres bonnes volontés, dont la compagnie réunionnaise Air Austral avec un apport de 2 000 euros pour l'acheminement des ouvrages. Des maisons d'éditions, Dalloz notamment, ont promis de faire dons de de revues spécialisées. Des promesses d'aide sont également annoncées par des opérateurs privés comoriens sensibilisés sur l'urgence d'une telle ?uvre, assure-t-on.
Doté d'une capacité d'accueil de 30 étudiants, le centre de documentation est situé sur la route de la Corniche à Moroni, à quelques mètres de l'Ecole nationale de médecine.

El-Had Said Omar
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