La ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé vendredi 6 octobre 2023 la suspension de Frédéric Miranville, président de l'Université de La Réunion de ses fonctions et l'ouverture d'"une procédure disciplinaire" à son encontre, après une enquête ouverte sur des signalements de harcèlement. Une décision rare qui a été prise par Sylvie Retailleau afin de défendre "l’intérêt de l’établissement et de ses personnels" (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)
"Après instruction approfondie des services du ministère et devant la gravité des faits relevés par l'enquête administrative, la ministre (Sylvie Retailleau) a pris la décision, dans l'intérêt de l'établissement et de ses personnels, de suspendre le président de l'université de La Réunion", Frédéric Miranville, "à titre conservatoire, pour une durée d'un an", a indiqué le ministère dans un communiqué.
- Visé par une enquête pour harcèlement moral -
"En parallèle, la juridiction disciplinaire compétente sera saisie dans les prochains jours, afin que soit ouverte une procédure à l'encontre du président de l'université", a-t-il ajouté, précisant que cette décision fait suite à plusieurs étapes d'un processus engagé au printemps. Les signalements portent sur des faits de harcèlement moral sur plusieurs mois, a indiqué à l'AFP une source ayant connaissance du dossier.
Dans son communiqué, le ministère indique avoir reçu le 7 mars 2023 un courrier "alertant la ministre quant à l'existence de harcèlement à l'université de La Réunion".
«"Ce courrier, adressé par sept signataires occupant ou ayant occupé des fonctions, parfois d'encadrement, dans l'établissement, faisait état de dysfonctionnements graves au sein de l'institution. Ces signalements mettaient en cause notamment le président de l'université", est-il précisé. Sylvie Retailleau a ensuite saisi l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) le 10 mars pour conduire une enquête administrative. Celle-ci a mené son enquête pendant près de quatre mois, puis remis une version définitive de son rapport en juillet. "La mission ayant relevé à l'issue de ses investigations des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale, les résultats de l'enquête administrative ont été transmis par l'IGÉSR à la procureure de la République de Saint-Denis", indique le communiqué.
Né en 1977, Frédéric Miranville est titulaire d'un DEA de mécanique-énergie (1999) et d'un doctorat en physique du bâtiment de l'université de La Réunion (2002), selon le site de l'établissement. Après différents postes universitaires, il a été élu à la présidence de cette université pour un premier mandat en 2016, et réélu le 20 mai 2021. En son absence, c'est le premier vice-président du conseil d'administration en charge des affaires générales qui assurera la présidence, précise le ministère. Sylvie Retailleau "adresse son soutien à tous les personnels de l'établissement, en particulier ceux qui auraient été victimes de harcèlement", ajoute-t-il.
- Les équipes de l'Université restent mobilisées -
Dans un communiqué, la Cgtr Educ'action "constate avec satisfaction et surtout soulagement que le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche a pris ses responsabilités en révoquant Frédéric Miranville".
"Ne nous trompons pas de cible ! L'Université de La Réunion est la victime dans cette affaire et nous souhaitons bonne chance à la nouvelle équipe qui devra relever un immense challenge. Il faudra rétablir un climat de confiance qui permettra un travail serein", ajoute le syndicat.
De son côté, l'Université veut rassurer. "Face à cette décision brutale, le premier vice-président du conseil d’administration en charge des affaires générales, Dr Dominique Morau, assure la présidence de l’établissement pour garantir le fonctionnement et les missions de service public de l’université et ainsi préserver l’intérêt de ses 19.000 étudiants et 1.600 agents."
"Le 6 octobre 2023, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a pris la décision de suspendre de ses fonctions le Président de l’Université de La Réunion à titre conservatoire et d’engager à son encontre diverses procédures. Cette mesure conservatoire ne constitue en rien une sanction et doit s’inscrire dans le strict respect de la présomption d’innocence", ajoute les services de l'Université.
"L’Université de La Réunion fonctionne dans des conditions normales ; les cours ainsi que les examens continuent de se dérouler et les directions administratives, techniques et de recherche de l’établissement travailleront normalement au service des usagers, des personnels et du territoire. Il en est de même pour le paiement des fournisseurs et prestataires de l’établissement qui seront honorés dans les conditions habituelles."
www.imazpress.com avec AFP
Na point qu a l l'université na harcèlement moral. Certains centres de formation financés par la région qui devait ouvre zot yeux sur zot, car, la direction et son équipe i fait de même (Supprimé pour prise à partie - Modérateur)
Tiens donc, le "donneur de leçons" est suspendu ????
Qui des vices présidents ?
Lorsque le Président de l'Université de Toulon a été suspendu puis révoqué en 2009, des VP avaient également été suspendus.
Logique puisqu'il est inconcevable qu'ils n'étaient pas au courant des agissements du Président.
Quid de ceux de l'Université de La Réunion ?
Soit ils savaient et ont fermé les yeux.
Soit ils ne savaient pas (allez faisons semblant d'y croire) mais maintenant savent.
Vont-il prendre leurs responsabilités ?