Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, le projet de création d’une nouvelle taxe sur les "alcools forts", dans le cadre du projet de loi de finances 2026 se profil. Si elle venait à être mise en place, cela pourrait conduire à l’instauration d’une majoration locale de fiscalité sur certains alcools, touchant principalement le rhum. Une décision qui inquiète les professionnels de la filière (Photo : rb/www.imazpress.com)
"Cette mesure inquiète fortement la filière industrielle du rhum à La Réunion, qui s’inscrit depuis deux siècles dans le paysage économique local, génère des emplois, crée de la valeur ajoutée pour le territoire et bénéficie, grâce à l’export et au spiritourisme, d’un rayonnement international notable", écrivent les professionnels dans un communiqué.
Derrière ce dispositif technique "se profile une décision aux conséquences importantes : l’instauration d’une majoration locale de fiscalité sur certains alcools, touchant principalement le rhum. Or, il s’agit d’un produit emblématique du territoire, élaboré et valorisé par une filière industrielle et des TPE-PME locales qui font vivre des centaines de familles".
- Une hausse de 8 euros par bouteille -
L’application d’un tel mécanisme se traduirait, "dès l’an prochain, par une explosion de la fiscalité sur les rhums réunionnais estimée à +1216%", alarment les représentants de la filière. Cela représenterait une hausse de prix d’environ 8 euros par bouteille sur le marché local.
Cette mesure "pourrait entraîner une hausse de plus de 1.600 euros par hectolitre d’alcool pour la production locale alors que les alcools importés subiraient quant à eux une augmentation plafonnée à 200 euros".
"Aucune entreprise, en particulier les petites distilleries et ateliers artisanaux, n’est en mesure d’absorber un tel choc fiscal sans mettre en péril ses outils de production, ses emplois et sa capacité d’investissement."
"La filière du rhum de La Réunion, composée uniquement de TPE et de PME, joue ici tout simplement sa survie", disent-ils.
- 1.200 emplois directs menacés -
À ce jour, la filière du rhum représente environ 1.200 emplois directs, indirects et induits, hors emplois en amont, notamment chez les planteurs et dans l’industrie sucrière.
"Les prévisions d’embauches pour 2026 pourraient ne pas se concrétiser et des suppressions d’emplois sont à craindre à moyen terme. Cette taxe fait également peser une menace lourde sur la survie des nouvelles distilleries qui se sont créées sur le territoire."
Fragiliser la filière rhum revient également "à fragiliser l’ensemble de la filière Canne-sucre-rhum-énergie alors qu’elle représente 15.000 emplois directs, indirects et induits sur le territoire réunionnais".
De surcroît, "depuis deux ans, la filière réunionnaise du rhum ainsi que les autres producteurs, importateurs et distributeurs d’alcools se sont engagés dans un partenariat inédit avec l’État, à travers la Charte d’engagements des pouvoirs publics et des professionnels contre les consommations à risque d’alcool, signée en avril 2024. Cette démarche responsable, fondée sur la prévention et la coopération, a été saluée par l’ensemble des parties prenantes".
La Réunion des rhums rappelle que : "la fiscalité sur le rhum à La Réunion est déjà l’une des plus lourdes parmi les DROM, avec la vignette de sécurité sociale qui a déjà augmenté de 360% pour la porter au même niveau que celui de l'hexagone, une accise majorée, l’octroi de mer et la TVA. Cette pression fiscale cumulée pèse déjà sur l’attractivité du marché local et sur la compétitivité à l’export".
"La filière du rhum de La Réunion en appelle au soutien de l’ensemble des responsables politiques réunionnais", concluent-ils.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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