Non ce ne sont pas les extraterrestres qui ont débarqué ou la fin du monde. Ce ne sont pas non plus vos lunettes qui sont sales ou vos yeux fatigués qui sont embrumés. Depuis plusieurs jours, l'atmosphère au-dessus de La Réunion - et malgré le soleil - est sous un léger voile de brume. Cela s'appelle le "smog". Un phénomène météorologique lié aux incendies en Afrique australe. Si ce voile était toujours visible ce matin, il tend à se dissiper petit à petit, laissant le soleil se dévoiler (Photo : sly/www.imazpress.com)
"Ces derniers jours, l'air est moins limpide que d'ordinaire", explique Patricia Salerno, responsable de la division prévision à Météo-France.
Un air brumeux dû au "smog". Mais le "smog" c'est quoi ? "Le smog est un mot anglais smoke (fumée) et fog (brouillard). Ce terme était utilisé pour caractériser le brouillard dû aux fumées des usines à charbon dans les grandes villes Européennes au début de l'ère industrielle", indique en premier lieu Patricia Salerno, responsable de la division prévision à Météo-France.
Mais ici, ce ne sont pas les usines à charbon qui provoquent cette sensation de brume sur La Réunion… mais les feux de végétation en Afrique australe.
Ces poussières de brûlage sont ensuite apportées sur les Mascareignes via un flux d’alizé, à l'arrivée à La Réunion, donnant lieu à un léger voile de brume.
- Des particules portées par El Nino -
D'autres facteurs concomitants peuvent expliquer ce phénomène. "La situation générale durant ces derniers jours était pilotée par la présence d'une zone dépressionnaire au Sud de Madagascar qui a induit en basses couches sur La Réunion un flux de Nord-Est à Nord", indique Météo France. Une masse d'air relativement humide qui est venue se bloquer dans les basses couches – sous les 2.000 à 3.000 mètres environ.
"Au-dessus de cette couche le flux était orienté Ouest avec en moyenne troposphère (la partie de l'atmosphère située entre la surface terrestre et une altitude d'environ 8 à 15 kilomètres) de l'air plus sec."
Une brume favorisée également par le phénomène El Nino qui "favorise le transport de particules venant de Madagascar ou d'Afrique".
"La présence de particules en suspension dans l'atmosphère devenant des noyaux de condensation et support de l'humidité. Cette humidité vient se bloquer dans les basses couches sous la hauteur d'inversion", ajoute Patricia Salerno.
Pour autant, ce n'est pas la première fois qu'un tel voile est observé. En août 2018 comme en septembre 2019 notamment, le ciel avait revêtu la même apparence, avec les mêmes causes : des feux de végétation en Afrique australe, dont les fumées arrivent jusqu'aux Mascareignes.
Mais que l'on se rassure, Atmo Réunion (observatoire de la qualité de l'air) ne relève aucune alerte sur son site internet.
De plus, selon les prévisions du projet européen Copernicus, relayées par Actu Météo 974, "les simulations du projet européen Copernicus tablent sur une amélioration sensible de la situation. Il semble d'ailleurs que l'une des façons de se débarrasser de cette brume serait la pluie".
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