Armé de patience, Xavier Agnus part à la conquête des insectes. D'abord adepte de l'argentique dans ses débuts, et des photos en noir et blanc, il se met à la macro et découvre le plaisir de photographier le tout petit. Car l'art de la photo pour lui c'est avant tout une question de patience, savoir prendre son temps pour trouver le bon angle. Jovial, notre photographe se plaît ensuite à partager ses clichés avec son club, auprès duquel, même à 49 ans, il sent qu'il progresse de jour en jour.
Tout a commencé en 1987 pour notre photographe amateur du jour. Xavier Agnus n’était qu’au lycée quand il part en voyage scolaire à Rome. "Mes parents m’avaient offert mon premier argentique, un Canonet 28, et je l’ai emmené là-bas", raconte le photographe. Il fait donc quelques clichés et en rentrant, c’est le déclic. Enchanté du résultat, il développe l’une des photos en grand format pour en faire un poster. Aujourd’hui encore, ce cliché se trouve dans son salon.
"C’est la seule photographie que j’ai faite agrandir. Nous étions montés tout en haut du dôme de la basilique de Saint-Pierre, j’ai donc photographié toute la ville romaine vue d’en haut." Depuis ce jour et cette photo qui lui est chère, Xavier Agnus n’a plus lâché son appareil. Cela fait environ 35 ans qu’il prend des photos.
Bien sûr, le matériel, lui, a évolué. Après plusieurs appareils argentiques, il est passé sur un Nikon D850. Un boîtier qui lui a coûté 3500 euros… "Eh oui, la photo c’est un budget", admet-il. D’autant plus qu’il ne photographie jamais au téléphone. "Le smartphone c’est pour stocker mes photos, pas les prendre", nous explique-t-il.
De l’argentique à la macro
En revenant de son voyage à Rome, Xavier Agnus décide d’intégrer le club de photo de son lycée, à Clermont-Ferrand. "Ensuite je me suis entraîné à faire plusieurs clichés en noir et blanc", se souvient-il. Il a fallu affronter les difficultés techniques propres à la photographie pellicule : "ce n’était pas toujours facile de jouer avec la lumière !"
La passion se développe petit à petit, en même temps que ses pellicules. Des amis de ses parents tiennent un magasin d’appareils photos à ce moment-là, ce qui lui permet d’investir dans du meilleur matériel… et se lancer dans la macro. "C’est un ami qui m’a offert un objectif 90 mm, c’est ce qui m’a poussé à vouloir tester." Une belle découverte, qui va ensuite le pousser à arpenter chaque recoin de la nature à la recherche du tout petit, activité qu'il continue depuis qu'il est à La Réunion, soit depuis 2004.
Les insectes sont une vraie source d’inspiration pour lui. "Ce qui me plaît, c’est la diversité", raconte-t-il. Ses sujets préférés ? Libellules ou mantes religieuses. Mais les photographier n’est pas chose facile. "Ça demande beaucoup de patience", explique Xavier Agnus.
Pour photographier les insectes oui, il faut savoir prendre son temps, mais aussi "connaître la vie des bêtes", explique le photographe. "Il faut apprendre ses habitudes, comment l'insecte se nourrit etc… et bien sûr c’est aussi une question de chance."
Retouchant peu ses photos, il préfère mettre toutes les chances de son côté avant d'appuyer sur le déclencheur : choisir le lieu, étudier les points de force, les lignes de fuite… toute une étude nécessaire pour justement limiter la retouche. "La photo ça s’apprend mais c’est surtout une histoire de regard." D'ailleurs pour pousser le regard un peu plus loin, Xavier Agnus délaisse le tout petit pour voir plus grand : pour ses 50 ans qui approchent, il se fait un cadeau, et projette un voyage en Afrique du Sud puis au Zimbabwe, "mon rêve depuis mes débuts en photo", nous confie-t-il.
Une passion qui se partage
Depuis son club du lycée, Xavier Agnus a gardé cette habitude en passant par plusieurs groupes différents. Aujourd’hui il fait partie du club "Déclic" qui se trouve aux Aigrettes et à Sainte-Marie. "Avec eux, je progresse en continu", explique-t-il, "il y a un vrai partage de connaissances entre les habitués et les débutants."
Dans ce club, une "bonne entente", entretenue au fil des sorties que les photographes amateurs organisent entre eux. "Bien sûr j’aime aussi l’aspect méditatif de la photographie, mais ce partage entre amis est formidable." Il publie d'ailleurs régulièrement ses photos sur ses comptes Pikdo et Facebook.
Le club Déclic est aujourd’hui reconnu sur le plan national et fait même partie des 30 meilleurs clubs de France. "J’ai fait une photo en noir et blanc de vagues, qui a été classée lors d’un concours organisé avec 500 clubs", explique Xavier Agnus, fier. Sa photo est arrivée 168ème sur plus de 1000 clichés.
Le partage de cette passion, c’est justement ce qui le pousse à préparer des calendriers pour sa famille, exposer quelques photos dans son club, ou encore envoyer gratuitement des photos prises lors d’événements officiels à destination de la presse. Généreux donc, notre amoureux des petites bêtes le dit : il aime se considérer comme un "offreur de souvenirs".
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Bellissimi scatti, complimenti
Jolies photos !!