Plusieurs secteurs d'activitĂ©s restent mobilisĂ©s et sont exemptĂ©s du confinement national dĂ©crĂ©tĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron. Parmi elles, les Ă©boueurs sont parmi les plus exposĂ©s au coronavirus. Ce jeudi 19 mars 2020, une trentaine de salariĂ©s du groupe Nicollin OcĂ©an Indien ont exercĂ© leur droit de retrait et n'ont pas effectuĂ© la collecte quotidienne des dĂ©chets. Ils demandent des masques, du gel hydroalcoolique, des gants et autres mesures de protection pour continuer Ă travailler en sĂ©curitĂ©. De mĂȘme pour les postiers de La Plaine des Cafres, dont les syndicats s'indignent du manque de matĂ©riel de protection, alors qu'ils continuent d'exercer leur mĂ©tier. Dans une lettre adressĂ©e au prĂ©fet Jacques Billant, la CFDT demande des mesures similaires pour les caissiers de La RĂ©union. (Photos rb/www.ipreunion.com)
âą Les infirmiers
Les infirmiers attendent toujours lâarrivĂ©e des stocks de masques sur lâĂźle. En attendant, ils renforcent les gestes de protection sanitaire avec les patients : "pas de contact physique inutile, lavages de mains frĂ©quents, et surtout strict respect des rĂšgles de confinement en dehors des horaires de travail", explique SĂ©bastien Lallemand, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale des infirmiers de la RĂ©union.
Si lâinfirmier libĂ©ral ressent lâinquiĂ©tude grimpante de la profession quant au manque de masques, il relate surtout la crainte des patients. "La population a peur dâĂȘtre contaminĂ© par les soignants", regrette-t-il. "On voit mĂȘme certains refus de soins", explique SĂ©bastien Lallemand, qui rappelle que La RĂ©union nâest quâau stade 1 de lâĂ©pidĂ©mie. "Le virus est pour le moment isolĂ©, les risques sont a priori minimes", poursuit-il optimiste.
"Il y a plus de risque en refusant dâĂȘtre pris en charge pour les soins, notamment chez les diabĂ©tiques, quâen Ă©tant contaminĂ© !", prĂ©cise SĂ©bastien Lallemand.
En dĂ©but de semaine, lâAgence rĂ©gionale de santĂ© (ARS) a indiquĂ© que des stocks seraient acheminĂ©s jeudi 19 mars. Le mĂȘme jour dans lâaprĂšs-midi, aucune nouvelle de ces biens, devenus rares.
Le personnel mĂ©dical attend des informations de la part des autoritĂ©s compĂ©tentes. âOn ne sait pas quand ils arriverontâ, dĂ©plore lâinfirmier libĂ©ral, qui explique que certains "clusters" (foyers de contamination), comme lâOise ou le Grand-Est, sont prioritaires. "MĂȘmes dans ces zones, les masques sont distribuĂ©s au compte-goutte, 18 masques par semaine et par mĂ©decin." SĂ©bastien Lallemand appelle Ă ne pas cĂ©der Ă la panique, et rappelle que lâĂźle est toujours au stade 1. "On a de lâavance par rapport Ă la mĂ©tropole, on a pris des mesures plus tĂŽt, comme le confinement. Le virus ne circule pas parce quâil ne sâagit que de cas importĂ©s."
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En effet, lâĂźle agit efficacement pour faire face Ă lâĂ©pidĂ©mie. "On se prĂ©pare pour pouvoir prendre en charge Ă domicile ou par tĂ©lĂ©-soin les patients atteints, pour dĂ©sengorger les hĂŽpitaux." Des dispositifs spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© mis en place pour gĂ©rer une Ă©ventuelle multiplication des cas sur lâĂźle. "La sĂ©curitĂ© sociale anticipe la prise en charge des patients en ambulatoire en ville". En prĂ©vention, on a demandĂ© aux infirmiers rĂ©unionnais sâils acceptaient de prendre en charge des patients atteints de la Covid-19 Ă domicile. Environ deux-tiers dâentre eux ont acceptĂ©.
Les services sanitaires de La RĂ©union se montrent particuliĂšrement prudents car si lâĂ©pidĂ©mie vient Ă se rĂ©pandre sur lâĂźle, la gestion risque dâĂȘtre compliquĂ©e. "On a de petites capacitĂ©s dâaccueil en rĂ©animation. On ne pourra pas profiter de rapatriement sanitaire comme en mĂ©tropole. La crainte reste donc la flambĂ©e de lâĂ©pidĂ©mie. Est-ce quâon pourra faire face Ă lâafflux de patients ?"
âą Les Ehpad
Les Etablissements d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes (EHPAD) continuent Ă©videmment leur activitĂ©, mais avec des restrictions claires, le coronavirus Ă©tant le plus mortel avec les personnes ĂągĂ©es. Toutes les entrĂ©es et sorties sont formellement interdites au public. "Nous les finançons et prenons en charge lâhĂ©bergement de certaines personnes, mais nous nâorganisons pas la gestion de lâEhpad", explique-t-on au DĂ©partement.
Si l'organisation des établissements dépend uniquement des structures privées, le Département assure cependant qu'un dispositif de protection et d'aide à destination du personnel sera mis en place "dans les tous prochains jours".
⹠Les éboueurs
Outre les soignants, plusieurs corps de mĂ©tiers continuent de travailler malgrĂ© le confinement de 15 jours en vigueur dans le pays, parfois en Ă©tant sujets Ă divers contacts dans lâexercice de leurs fonctions, souvent sans le nĂ©cessaire pour se protĂ©ger. âNotre entreprise nâa pas anticipĂ© au niveau des produits dĂ©sinfectantâ, lamente Laurent Crescence, dĂ©lĂ©guĂ© syndical CFTC du groupe Nicollin OcĂ©an Indien. âOn travaille dans les poubelles, on ramasse les dĂ©chets des hĂŽpitaux. Nous sommes au front, nous sommes au combat comme les mĂ©decins, et on nâa rien, aucun matĂ©riel nĂ©cessaire pour se dĂ©sinfecter.â
Ni gel, ni masques, ni gants nâont Ă©tĂ© fournis aux Ă©boueurs selon le dĂ©lĂ©guĂ© syndical, qui regrette que cela nâait pas fait lâobjet dâune rĂ©flexion en amont, avant lâarrivĂ©e du virus Ă La RĂ©union, le confinement national et la rupture de stocks des produits recherchĂ©s. Aussi, depuis ce jeudi 19 mars 2020, 22 salariĂ©s ont exercĂ© leur droit de retrait et nâont participĂ© Ă la collecte des dĂ©chets. âIl y aura des consĂ©quences sur les collectes, automatiquement. Des collĂšgues ont Ă©tĂ© intimidĂ©s. Apparemment, on nous dit que si on se met en arrĂȘt, lâentreprise ne nous paiera pas. Câest un moyen de pression, les collĂšgues ont peur et vont travailler.â
Un travail qui ne peut se faire dans le respect total des gestes barriĂšres, que lâentreprise a pourtant bien communiquĂ©s Ă ses employĂ©s. âIl nous affichent les consignes mais on nâa pas les moyens de les appliquer. Lâentreprise nous dit quâils nâont pas le nĂ©cessaire pour nous protĂ©ger mais quâil faut aller travailler quand mĂȘme. Entre temps, on est exposĂ©, on est en danger...â
Christophe Tabaka, chef d'exploitation du groupe Nicollin-OI, rĂ©torque que ce droit de retrait n'est en aucun cas justifiĂ© au vu des mesures prises, en accord avec les directives du Syndicat National des ActivitĂ©s du DĂ©chet. "On suit Ă la lettre les dispositions exceptionnelles dans le contexte de pandĂ©mie, à savoir quâon nâa plus le droit dâĂȘtre Ă trois en cabine. On nous demande de nâĂȘtre plus que deux pour conserver une certaine distance de sĂ©curitĂ©. Nous mettons Ă disposition de nos employĂ©s de quoi dĂ©sinfecter les camions puisquâils se les partagent."
Ă la question des risques encourus, Christophe Tabaka maintient que les rĂšgles de sĂ©curitĂ© et d'hygiĂšne inhĂ©rentes Ă la profession combinĂ©es aux gestes barriĂšres sont suffisants pour ne pas contracter le virus. "Personne nâa envie dâattraper le virus, on est bien dâaccord. On collecte les dĂ©chets de gens malades depuis dĂ©jĂ des annĂ©es, ce nâest pas pour autant quâon en tombe malade. On est dans un mĂ©tier du dĂ©chet qui est dĂ©jĂ trĂšs protĂ©gĂ©, avec des mesures trĂšs strictes en temps normal. Câest sĂ»r, ils travaillent sur la voie publique, mais ils ne sont au contact de personnes. Il y en a un qui conduit, lâautre qui collecte les dĂ©chets, mais ils ne sont pas au contact du public comme les caissiĂšres ou le personnel soignant."
Un autre point de contention rĂ©side dans la vĂ©tustĂ© prĂ©sumĂ©e des douches Ă disposition des Ă©boueurs. âĂa fait six ans quâon leur demande des vestiaires dans les normes, ça fait six ans quâon nous envoie balader. Les douches ne sont pas utilisables. Quand on prend une douche, on se retrouve avec 30 centimĂštres dâeau.â Beaucoup rentrent donc chez eux, sans pouvoir se laver aprĂšs avoir Ă©tĂ© en contact avec les dĂ©chets toute la matinĂ©e. Un risque de contamination de plus.
Faux, selon Christophe Tanaka, qui affirme que ses salariĂ©s ont intĂ©grĂ©s des locaux neufs le 1er aoĂ»t 2014, et que les douches ont mĂȘme Ă©tĂ© entiĂšrement refaites il y a trois ans, suite Ă des dĂ©gradations. "Les douches sont nettoyĂ©es rĂ©guliĂšrement. TrĂšs peu dĂ©cident de la prendre, c'est leur choix." Concernant l'absence de masques, le chef d'exploitation explique : "Il nây a dĂ©jĂ pas de masques pour lâensemble du personnel mĂ©dical et soignant, vous doutez bien quâon nâen aura pas forcĂ©ment. On nâa pas non plus de gel hydroalcoolique mais on a du produit dĂ©sinfectant Ă disposition. On respecte les consignes quâon nous donne."
Laurent Crescence a toutefois adressĂ© un courrier au prĂ©fet pour lui faire part de ses dolĂ©ances. "JâespĂšre quâil va rĂ©agir", escompte-t-il.
âą Les caissiers
Par la voix de Joël Dalleau, secrétaire général de la CFDT commerces et services Réunion, les caissiers ont également interpellé le préfet Jacques Billant dans une lettre, attirant son attention sur les risques encourus, alors que les commerces alimentaires restent ouverts pendant le confinement.
âDans ces secteurs dâactivitĂ©, des milliers de salariĂ©s y travaillent, et ils sont tous exposĂ©s Ă un risque de contamination par le public consommateur qui vient faire ses courses dans ces magasins. (...)
Avec les ouvertures dâexceptions des commerces alimentaires, les caissiĂšres sont exposĂ©es de maniĂšres continues Ă un risque de contamination et quand bien mĂȘme la distance dâun mĂštre a Ă©tĂ© mise en place et respectĂ©e dans ces lieux Ă forte affluence humaine. Personne nâest Ă lâabri dâun geste incontrĂŽlĂ©, dâun client (qui est considĂ©rĂ© par les autoritĂ©s comme non atteint du virus) qui Ă©ternue ou qui tousse hors coude, au niveau des caisses, Ă moins dâun mĂštre de la caissiĂšre, et le plus souvent Ă moins dâun mĂštre du client suivantâ, alerte le courrier.
âLe prĂ©sident de la RĂ©publique dans son discours au français le 16 mars dernier, a employĂ© le mot GUERRE⊠Les caissiĂšres de la grande distribution alimentaire, vont travailler elles aussi comme en temps de GUERRE face Ă un ennemi invisible, difficile de battre au corps Ă corps, et sans protection. Elles ne peuvent malheureusement pas bĂ©nĂ©ficier dâun masque comme leur concitoyen de la santĂ©, certes ces derniers ont une lourde et grande responsabilitĂ© et Ă©normĂ©ment de courage, mais la sĂ©curitĂ© de notre population doit rester immuable. (...)
Pour le syndicat commerce et services CFDT de la rĂ©union, il est indispensable, voire primordiale que les caissiĂšres de tous les magasins alimentaires puissent ĂȘtre classĂ©es parmi les personnes prioritaires du port dâun masque de protection dans le cadre de leur travail.â
George Caro, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CGTR commerces et services, principal syndicat du secteur Ă La RĂ©union, ne peut qu'abonder en ce sens : "Le mĂ©tier est beaucoup plus pĂ©nible parce que la frĂ©quentation des grandes surfaces a Ă©normĂ©ment augmentĂ© en quelques jours. L'affluence est grande pratiquement toute la journĂ©e. Il y aussi le problĂšme de lâincivilitĂ© des consommateurs, des insultes Ă tout-va. Les caissiĂšres sont vraiment confrontĂ©es Ă une pĂ©nibilitĂ© extrĂȘme."
Il soulĂšve Ă©galement la question des protections des employĂ©s de caisse. "MalgrĂ© tout ce quâon dit, malgrĂ© tout ce quâon entend, les prĂ©cautions sont vraiment trĂšs limitĂ©es. Câest vraiment le strict minimum : une petite fiole de gel hydroalcoolique, quelques gants... Il nây a pas assez pour que les caissiers se sentent vraiment protĂ©gĂ©s face Ă la grande menace qui se trouve devant nous." Les revendications de la CGTR sont limpides : "Que les mesures de sĂ©curitĂ© soient vraiment au maximum et surtout que si, par malheur, les entreprises sont amenĂ©es Ă utiliser le chĂŽmage partiel, que les salaires soient pris en charge Ă 100%."
âą Les policiers
Ăgalement en premiĂšre ligne et tout aussi dĂ©pourvus de matĂ©riel de protection sont les forces de lâordre, alors que tous sont amenĂ©s Ă ĂȘtre sur le terrain et ĂȘtre au contact de la population. âLes collĂšgues vont travailler sans ĂȘtre Ă©quipĂ©s de façon efficace et en prenant le risque dâĂȘtre contaminĂ©s ou de contaminer le publicâ, regrette Edwige Guesneux, dĂ©lĂ©guĂ©e syndicale UnitĂ© SGP police FO. âOn sâimpose une barriĂšre sanitaire, mais on nâa pas le droit de porter de masques. Ca laisse une ambiance dâinquiĂ©tude et mĂȘme de colĂšre.â
En effet, les policiers ne sont autorisĂ©s Ă porter les quelques masques chirurgicaux quâils ont Ă disposition uniquement en prĂ©sence de personnes prĂ©sentant des symptĂŽmes du coronavirus. âLa justification quâon nous donne est quâil ne faut pas affoler les gens. Sâil y a des contrĂŽles avec des masques, ce serait anxiogĂšne pour la population. On demande au gouvernement de prendre ses responsabilitĂ©s et de nous fournir du matĂ©riel de protection.â
Lâinsuffisance de matĂ©riel et la situation de crise que reprĂ©sente la pandĂ©mie est, dâautre part, source de stress pour lâensemble des fonctionnaires de police. âCa fait partie du mĂ©tier, on fait le travail mais avec inquiĂ©tudeâ, indique Edwige Guesneux.
Un son de cloche partagĂ© par Laurent Boyer, reprĂ©sentant du syndicat Alliance Police Nationale. âDepuis le dĂ©but du confinement, nous sommes employĂ©s 24 heures sur 24 en rondes et patrouilles. Tout le monde est sur le qui-vive. Nous sommes des hommes et des femmes, nous avons aussi nos craintes, parce que nous manquons de moyens.â
MalgrĂ© le ralentissement de la frĂ©quentation des commissariats de lâĂźle, les RĂ©unionnais Ă©tant priĂ©s de ne se dĂ©placer quâen cas de motifs graves, difficile de rester calme et serein en tout circonstance. âLe sentiment par rapport Ă tous ces Ă©vĂ©nements est que nous ne sommes pas assez pris en considĂ©ration. Nous sommes en premiĂšre ligne mais souvent les oubliĂ©s de notre administration, les oubliĂ©s du gouvernement. Nous ne sommes peut-ĂȘtre pas des personnels de santĂ© mais nous sommes sur le terrain au service du publicâ, clame Laurent Boyer.
Les demandes sont en tout cas remontĂ©es aux hautes instances, par le biais du bureau national. En attendant, le message reste clair pour les RĂ©unionnais : âLe confinement nâest pas mesure Ă prendre Ă la lĂ©gĂšre mais une mesure nĂ©cessaire pour ralentir la propagation du virus covid-19.â
âą Les stations-service
L'exĂ©cutif l'a affirmĂ©, les dĂ©placements doivent se limiter Ă certaines situations prĂ©cises. Il n'y a pas interdiction de se rendre dans les stations-service, qui restent ouvertes. En revanche, seuls les cas d'absolue nĂ©cessitĂ© justifient de se rendre Ă la pompe. Inutile de se dĂ©placer pour un simple complĂ©ment de carburant, mĂȘme si les tarifs Ă la pompe sont trĂšs attractifs ces derniers jours.Â
Les Réunionnais sont visiblement respectueux de ces consignes puisque la fréquentation a fortement baissé. "On est en effectif réduit depuis le début du confinement parce qu'il y a moins de monde, explique le gérant d'une station Ola Energy de Saint-Denis. On essaye de respecter les conditions de sécurité, de se laver les mains, de mettre du gel. Par contre, on n'a pas de masques."
"Avec le confinement, c'est trÚs calme, on ne voit plus de monde. Les gens et les ventes sont trÚs restreintes. C'est le calme plat, constate Monsieur Laljy, gérant d'une station-service Vito. Les pompistes portent des gants et on respecte la distance d'un mÚtre."
âą Les postiers
DĂ©jĂ en froid avec leur direction, les postiers de La RĂ©union, toujours en distribution, dĂ©noncent eux aussi le manque de matĂ©riel nĂ©cessaire aux mesures d'hygiĂšnes prĂ©conisĂ©es par les autoritĂ©s. "Les consignes de sĂ©curitĂ© ne sont pas forcĂ©ment respectĂ©es partout. Nous nâavons que des bidons dâeau et du liquide vaisselle, que les agents remplissent dans des bouteilles. Il y a des endroits oĂč on dit aux postiers de ramener leur propre savon", explique LoĂŻc DĂ©sirĂ©e secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CGTR FAP. "On est censĂ© avoir 1 mĂštre minimum de distance de sĂ©curitĂ© et ne pas ĂȘtre plus de 5 dans la mĂȘme piĂšce, or il y a des bureaux oĂč les postiers sont Ă 30, 40, 50 Ă trier le courrier. Pour nous, câest dĂ©plorable."
Comme les Ă©boueurs, certains facteurs rĂ©flĂ©chissent Ă exercer leur droit de retrait, mais LoĂŻc DĂ©sirĂ©e Ă©voque des pressions de la direction pour inciter les inciter Ă continuer le travail. "Ils nous disent on sera considĂ©rĂ© comme grĂ©viste et quâon sâexpose Ă des sanctions disciplinaires lourdes."
Jeudi 19 mars 2020, les agents de La Plaine des Cafres, ont tout de mĂȘme exercĂ© ce droit de retrait, que les agents remplissent dans des bouteilles. "Cette fois-ci, ils n'ont pas cĂ©dĂ© aux pressions de la direction et ne sont pas partis en tournĂ©e. La veille ils avaient Ă©tĂ© contraints de partir en distribution sans aucun Ă©quipement, pour distribuer uniquement des imprimĂ©s publicitaires", relate Bruno Aporchat, dĂ©lĂ©guĂ© Sud PTT.
LĂ aussi, le manque d'anticipation est fortement regrettĂ©. "Les masques, il nây en a pas en grande quantitĂ©. Lorsquâon a demandĂ© des masques pour les chargĂ©s de clientĂšle, on nous avait rĂ©pondu quâil ne fallait pas cĂ©der Ă la psychose. Aujourdâhui, on y est, il y a 19 cas (depuis ce tĂ©moignage, le nombre total est passĂ© Ă 28, ndlr). On a mĂȘme des encadrants qui ont voyagĂ©, sont revenus et ont serrĂ© la main du personnel. Sâil y a une situation grave, le directeur rĂ©gional prendra ses responsabilitĂ©s."
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âą Les boulangersÂ
Les boulangeries sont aussi exclues de catĂ©gorie des lieux publics contraints Ă la fermeture. Elles peuvent mĂȘme ouvrir 7 jours sur 7, contre 6 auparavant. Mais selon Ginette, gĂ©rante de la boulangerie Paris, Ă Saint-Denis, âle mĂ©tier a beaucoup changĂ© depuis le dĂ©but du confinementâ. La situation est difficile Ă gĂ©rer. âOn est ouvert parce quâon nâa pas vraiment le choix, mais on tourne au ralentiâ, explique-t-elle.
Si les clients manquent, ce nâest a priori pas le cas des matiĂšres premiĂšres. âLes fournisseurs nous ont dit quâil nây aurait pas de problĂšmeâ. La boulangĂšre, comme la plupart des commerçants, vit dans lâinsĂ©curitĂ©, et doute des promesses du prĂ©sident de la RĂ©publique. "Il dit quâil donne, mais quoi ? Quand ? Comment ?", sâinterroge Ginette.
En ce qui concerne les mesures de sĂ©curitĂ©, elle sâassure que tout le personnel de son Ă©tablissement porte des gants et un masque. âOn ne connaĂźt pas lâĂ©tat de santĂ© de nos clients. On se protĂšge et on les protĂšgeâ, justifie-t-elle.
aa / ldp / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com


C vrai mé ya d'autre gens non ?
C'est bien de penser aux caissiÚres, mais en grande surface, il n'y a pas qu'elles qui sont en contact des clients ( qui ne portent pas de gants ni de masques ), il y a aussi les agents de néttoyages et les employés de libre service, exploité à la Réunion. Je dis exploité, car bon nombres sont sous évalués en fonction de leurs postes mais cela n'interesse personne. Il faut attendre un virus pour attirer l'attention sur ce personnel, et on les oubliera quand la vague sera passée ;(
Mon fils travaille dans la sécurité.Pas de gant pas de masque pas de gel. Sa société est prestataire pour une mairie. Une grande ville. On lui demande de compter et de faire remplir un document sans aucune mesure de securite.Une honte
Et la dans la bonne blague que vous faites les agents d'entretiens en immeuble qui gerent plus de 10 blocs donc plus de 100 logements, les supers marchĂ©s et hĂ'pitaux ils sont quoi ?
Bjr on pense pas les techniciens de surface qui font le nettoyage dans les magasins on est tt les jours en contact des gens
Et les agents d'entretiens?
Bien et les gens du batiment enfin les ouvriers parce nous on doit bosser.
Et les agent sécurité en supermarché en hÎpital epsmr ... les intervenant alarme