Depuis la mi-mars 2020, l'eÌconomie reÌunionnaise n'est pas eÌpargneÌe par les conseÌquences de la crise sanitaire et le confinement mis en place pendant deux mois. La chute brutale de l'activiteÌ ne s'est pas immeÌdiatement traduite par des destructions d'emplois dans les meÌmes proportions, mais le marcheÌ du travail est durement toucheÌ. Le recours aÌ l'activiteÌ partielle a eÌteÌ massif aÌ La ReÌunion : jusqu'aÌ 69 000 personnes, soit 42 % des salarieÌs. Cela a permis, au moins pour le moment, de preÌserver la plupart des emplois.
AÌ la fin du premier trimestre 2020, lâemploi salarieÌ baisse ainsi de 0,8 % (- 2 200 emplois), avec un repli plus net dans le secteur priveÌ (- 1,3 %) mais deux fois moins fort quâau niveau national. Les deux tiers des destructions dâemploi concernent lâinteÌrim, les autres eÌtant surtout concentreÌes dans des secteurs aux emplois ajustables aÌ court terme comme le commerce ou lâhoÌtellerie-restauration.
En conseÌquence, le nombre de demandeurs dâemplois inscrits aÌ PoÌle emploi (cateÌgories A, B ou C) sâest fortement accru entre fin feÌvrier et fin mai (+ 2,3 %), mais moins quâau niveau national (+ 7,9 %). LâactiviteÌ de la construction est fortement perturbeÌe par la crise sanitaire, avec des baisses de 14 % des permis de construire et de 7 % des ouvertures de chantiers de logements sur les douze derniers mois par rapport aÌ lâanneÌe preÌceÌdente.
AÌ la suite de la crise sanitaire de la Covid-19, lâeÌconomie reÌunionnaise sâest fortement replieÌe durant la peÌriode de confinement. La perte dâactiviteÌ par rapport aÌ la normale est eÌvalueÌe aÌ 28 % sur la peÌriode. En juin, plusieurs semaines apreÌs le deÌconfinement, le niveau dâactiviteÌ eÌconomique se situait encore environ 10 % en dessous de la normale.
En revanche, cette chute brutale de lâactiviteÌ ne sâest pas immeÌdiatement traduite par des destructions dâemplois dans les meÌmes proportions. Lâemploi priveÌ connaiÌt une baisse historique (-1,3 % entre fin 2019 et fin mars 2020, baisse deux fois plus importante quâau moment du mouvement des Gilets jaunes) et lâemploi public se maintient. Lâemploi ne sâajuste pas immeÌdiatement au rythme de lâactiviteÌ eÌconomique, et le recours massif au dispositif dâactiviteÌ partielle a permis, au moins pour le moment, de preÌserver la plupart des emplois.
- Lâemploi salarieÌ reÌsiste mieux quâen meÌtropole -
Fin mars 2020, 262 800 salarieÌ.es travaillent aÌ La ReÌunion, secteurs priveÌ et public confondus. Lâemploi se replie par rapport aÌ fin 2019 (- 2 200 emplois, soit - 0,8 %). Toutefois, compareÌ aÌ la fin du premier trimestre 2019, lâemploi augmente (+ 1,4 %, soit + 3 700 emplois), tandis quâil diminue en France (- 1,2 %).

- Chute de lâemploi priveÌ deÌs le mois de mars -
ApreÌs quatre trimestres conseÌcutifs de hausse, lâemploi salarieÌ du secteur priveÌ chute (- 1,3 %, soit -2 400 emplois). Bien quâhistorique, cette baisse est deux fois moins forte quâau niveau national (- 2,5 %).
Comme ailleurs, ce sont essentiellement les emplois ajustables aÌ court terme qui ont connu une eÌvolution immeÌdiate au moment du confinement. Câest donc lâinteÌrim qui est le secteur le plus toucheÌ (figure 2) : deux emplois disparus sur trois eÌtaient dans lâinteÌrim, soit 1 400 destructions dâemplois aÌ La ReÌunion. Comme lâinteÌrim peÌse peu dans lâemploi total, la chute globale de lâemploi est moindre aÌ La ReÌunion.
Hors inteÌrim, lâemploi est en baisse dans tous les secteurs au 1er trimestre apreÌs deux premieÌres semaines de confinement, hormis le secteur public et la construction ouÌ il est stable (+ 0,1 %) et les industries agroalimentaires. Le commerce est fortement impacteÌ avec une perte de 700 emplois fin mars, suivi des services aux meÌnages (- 300 emplois, majoritairement dans les associations), du transport et de lâheÌbergement-restauration (- 200 emplois chacun).
Dans ce dernier secteur, le nombre de deÌclarations preÌalables aÌ lâembauche (DPAE) est ainsi en baisse sensible par rapport aÌ un premier trimestre habituel (- 10 %). En revanche, dans la construction et lâindustrie, lâemploi salarieÌ reÌsiste
- L'emploi public se maintient -
Dans le secteur public, lâemploi est stable aÌ La ReÌunion (+ 0,1% soit +100). Au nombre de 85 400 fin mars 2020, les emplois publics progressent leÌgeÌrement sur un an (+0,6% soit +500). Au 31 mars ,10 200 personnes beÌneÌficient des nouveaux contrats aideÌs comme fin 2019. Ces contrats aideÌs sâappellent deÌsormais les "Parcours emploi compeÌtences" (PEC).

- Fort recours aÌ lâactiviteÌ partielle aÌ La ReÌunion -
Comme ailleurs en France, deÌs le deÌbut du confinement, une grande partie des salarieÌs ont connu une peÌriode dâactiviteÌ partielle ou dâarreÌt de travail (maladie ou garde dâenfants). ApreÌs la Corse et la Guadeloupe, La ReÌunion est la reÌgion française la plus concerneÌe par ces deux dispositifs.
LâactiviteÌ partielle concerne environ dix fois plus de salarieÌs que les arreÌts de travail pour cause de maladie ou de garde dâenfants. La part de lâactiviteÌ partielle et des arreÌts de travail dans lâemploi salarieÌ a ainsi fluctueÌ entre 35 % et 42 % de mi-mars aÌ fin avril 2020. Avant la crise sanitaire, cette part se situait en deçaÌ des 3 %.



Au 22 juin, 118 400 salarieÌs de 16 400 entreprises sont concerneÌs par le deÌpoÌt dâune demande preÌalable dâactiviteÌ partielle aÌ La ReÌunion selon le ministeÌre du Travail. Tous nâont au final pas eÌteÌ mis en activiteÌ partielle mais au cĆur de la peÌriode de confinement, le nombre de salarieÌs effectivement concerneÌs a culmineÌ aÌ 69 000.
Le recours aÌ lâactiviteÌ partielle ou aux arreÌts de travail a eÌteÌ particulieÌrement important dans la construction, avec preÌs des deux tiers des salarieÌs concerneÌs dans le secteur.
En volume, ce sont les salarieÌs du commerce et des autres services marchands qui ont eÌteÌ les plus nombreux aÌ eÌtre concerneÌs par ces dispositifs (jusquâaÌ 44000salarieÌs). Moins lâeÌtablissement a de salarieÌs, plus la part de lâactiviteÌ partielle dans lâemploi salarieÌ est massive : jusquâaÌ un salarieÌ sur deux dans les eÌtablissements de moins de dix salarieÌs.

- Une hausse du nombre de demandeurs dâemplois massive, mais limiteÌe par rapport aÌ la meÌtropole -
Au moment du confinement, le volume de nouvelles offres dâemploi et le volume de personnes disponibles aÌ court terme se sont effondreÌs. Au total, aÌ La ReÌunion, la hausse du nombre de demandeurs dâemploi inscrits aÌ PoÌle emploi a eÌteÌ importante mais contenue au cours de la peÌriode de confinement.
Le nombre de demandeurs des cateÌgories A, B ou C (tenus de faire des actes positifs de recherche dâemploi, mais ayant pour certains travailleÌ au moins quelques heures au cours du moins eÌcouleÌ) a ainsi progresseÌ de 3 700 entre fin feÌvrier et fin mai 2020 aÌ La ReÌunion, soit + 2,3 %.
Câest lâune des plus fortes hausses en trois mois apreÌs certaines peÌriodes de la grande reÌcession de 2008-2009. La hausse est en revanche nettement moins marqueÌe quâau niveau national (+ 7,9 %). Elle sâest poursuivie au mois de mai malgreÌ le deÌconfinement.
Le nombre de demandeurs dâemploi de cateÌgorie A (tenus de faire des actes positifs de recherche dâemploi et sans emploi au cours du mois eÌcouleÌ) a augmenteÌ quant aÌ lui de 8 500 personnes de fin feÌvrier aÌ fin mai (+ 6,5 %).
Le nombre dâinscrits en cateÌgorie A atteint un niveau historique fin avril, avant de refluer un peu en mai : cela correspond aÌ une bascule depuis les cateÌgories B et C (demandeurs dâemploi ayant effectueÌ des contrats courts) avec la suppression de petits contrats, puis aÌ un retour vers ces deux cateÌgories avec la fin du confinement et la reprise de lâactiviteÌ des entreprises.
Celles-ci se sont remises quelque peu aÌ embaucher, signe encourageant s'il se confirme.
- Chute de la construction de logements neufs -
En un an, de juin 2019 aÌ mai 2020, 7 000 logements ont eÌteÌ autoriseÌs aÌ la construction aÌ La ReÌunion. Câest 14 % de moins quâentre juin 2018 et mai 2019 (figure 7). En France hors Mayotte, les autorisations aÌ la construction se replient aussi sur la peÌriode (- 9 %).
En particulier, nettement moins de permis de construire sont deÌlivreÌs pour les logements collectifs : seulement 3 400 logements autoriseÌs, soit - 21 % par rapport aÌ lâanneÌe preÌceÌdente. Aussi, les autorisations diminuent de 6 % pour les logements individuels.
AÌ La ReÌunion, au cours des douze derniers mois, les ouvertures de chantier des logements reculent de 7%. Sur un an, 6 300 logements ont eÌteÌ mis en chantier. Le nombre estimeÌ de logements commenceÌs chute dans lâindividuel (-14%), mais croiÌt leÌgeÌrement dans lâhabitat collectif (+ 1%). Au niveau national, les logements commenceÌs sont en baisse (- 10%)

