Le sélectionneur russe Stanislav Cherchesov a expliqué qu'il avait dû "persuader" ses joueurs d'adopter une tactique défensive pour le 8e de finale du Mondial-2018 remporté contre l'Espagne (1-1, 4-3 tab), estimant que c'est "ce qu'on avait à faire".
Q: Quelles sont vos émotions après cette victoire?
R: "C'est simple, les émotions, tu les montres pendant le match mais après le match, c'est fini et tu passes à autre chose. Et je pense que tout ça ne fait que commencer donc il faut garder ses émotions pour le futur. (Les joueurs) doivent se reposer. C'est clair qu'il faut te reposer plus si tu joues 120 minutes au lieu de 90 mais nos médecins travaillent bien. J'espère que nos adversaires vont jouer aussi 120 minutes, juste pour qu'on soit à égalité. Je pense que Zhirkov a joué son dernier match. Il a un problème à la jambe et il ne pourra plus jouer, sauf si on va en finale. Qui j'aimerais affronter? On ne peut pas choisir notre adversaire. On verra bien, une équipe a son style, l'autre a le sien, ça dépendra de nous. Il n'y a jamais eu autant de favoris éliminés rapidement, c'est un phénomène visible. Je suis vraiment déçu pour l'Allemagne, parce que Joachim Löw est mon ami et que j'ai joué avec lui. J'ai une certaine chaleur pour l'Allemagne, mon fils est né là-bas. Pour les autres équipes, c'est le football."
Q: C'était la première fois que vous jouiez avec cinq défenseurs dans cette Coupe du monde: était-ce une tactique délibérée?
R: "Un de nos joueurs avait pris un carton rouge (Smolnikov, ndlr) lors du dernier match et il fallait trouver un nouveau système. Franchement, c'était (une décision) difficile à prendre et j'ai vraiment dû persuader mes joueurs que c'était ce qu'on avait à faire. Et Dieu merci, ils ont compris ça. J'ai parlé avec chacun d'entre eux personnellement, plus que je ne l'avais fait dans le passé, pour leur expliquer. Un joueur ne suit pas son entraîneur juste parce qu'il lui a demandé quelque chose, il faut le persuader. Mais je pense que j'ai des joueurs intelligents, ils m'ont écouté."
Q: Il y a dix ans, la Russie avait perdu contre l'Espagne durant l'Euro. Est-ce une revanche aujourd'hui?
R: "En 2008, ils nous avaient battu deux fois. Mais à cette période, on essayait de contre-attaquer. Ils sont meilleurs que nous dans bien des situations et je pense qu'on a choisi la seule tactique qui nous était possible, même si on aurait dû mieux attaquer. Je pense que mes joueurs ont gagné parce qu'ils ont écouté ma tactique."
Propos recueillis en conférence de presse
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