Il a un côté sombre

Mondial-2018: Uruguay, Suarez toujours en quête de rédemption pour sa 100e

  • Publié le 20 juin 2018 à 09:17
  • Actualisé le 20 juin 2018 à 10:54

La main sur la ligne face au Ghana en 2010, la morsure sur Chiellini en 2014: c'est la face sombre de Luis Suarez qui a surgi lors des deux dernières Coupes du Monde. Mais mercredi contre l'Arabie Saoudite, pour fêter dignement sa 100e sélection, l'attaquant uruguayen voudra rappeler que ce qu'il fait le mieux, c'est marquer. Suarez n'a pas vraiment le profil du héros simplement positif. Buteur prolifique d'un côté, il est aussi truqueur, caractériel, et passe avec la même facilité du paradis à l'enfer, dans une quête perpétuelle de rédemption.


Dans ce Mondial russe, ça n'est pour l'instant qu'une entrée en matière ratée que l'attaquant barcelonais doit se faire pardonner. Un ballon facile expédié dans le petit filet puis un duel mal négocié face à El Shenawy: Suarez est passé à côté du match face à l'Egypte, débloqué par le défenseur central Gimenez (1-0).
"Pourquoi est-ce que Suarez a mal joué ? Je n'en sais rien. Mais c'est arrivé aux plus grands, à Pelé, à Maradona et aux autres, de ne pas jouer à leur niveau. Ca n'est pas un péché", a commenté son sélectionneur Oscar Tabarez après le match.

Car au fil de 99 sélections, l'ancien attaquant de Liverpool a marqué pas moins de 51 buts. De la tête, de volée, en force, en finesse, Suarez marque partout, tout le temps. Et mercredi à Rostov, l'Arabie saoudite et sa faible défense, mise en pièces par la Russie en ouverture (5-0), pourrait avoir plus de mal que celle des Pharaons a résister au duo Cavani-Suarez.

Le "Pistolero", lui, veut fêter sa 100e sélection avec un nouveau but en Coupe du Monde, après les trois de 2010 et les deux de 2014.
Ces cinq buts ont été un peu oubliés. Car en Afrique du Sud et au Brésil, ce ne sont pas les talents d'attaquant de Suarez qui sont restés dans les mémoires.

- "Beaucoup plus mature" -

En 2010, en quart de finale face au Ghana, à la dernière minute de la prolongation, il avait arrêté de la main un ballon qui filait dans les buts de son équipe et avait été expulsé. Sur le chemin des vestiaires, il avait eu le temps de voir la frappe d'Asamoah Gyan frapper la barre et de célébrer l'évènement comme un but vainqueur, divisant immédiatement les fans de foot du monde entier: Suarez héros patriotique ou tricheur indéfendable ?

La question a été en quelque sorte tranchée quatre ans plus tard au Brésil avec une nouvelle expulsion après une morsure à l'épaule de Giorgio Chiellini, le défenseur central de l'Italie. Il s'agissait alors de sa troisième suspension pour morsure et l'incident avait consolidé sa réputation de mauvais garçon.

Verdict: Neuf matches de suspension avec l'Uruguay, quatre mois sans football, y compris en club, et les critiques de tout l'univers du football.

Mais Suarez s'est reconstruit à Barcelone, en coéquipier parfait de Lionel Messi, et a continué à empiler les buts avec la Celeste. "Suarez est assurément devenu beaucoup plus mature", avait d'ailleurs raconté Tabarez, à la veille du premier match de l'Uruguay. "Ça lui a servi de leçon pour acquérir plus de maturité, pas seulement dans le football mais aussi dans d'autres parties de sa vie, comme dans sa vie familiale", a ajouté le sélectionneur vétéran (71 ans).

"Il a le bon état d'esprit pour cette Coupe du monde et il est à la hauteur de mes attentes. En plus d'être un grand joueur, il est très malin, très intelligent et on va beaucoup s'appuyer sur lui", a-t-il poursuivi. Il ne manque que le 52e but.

- © 2018 AFP

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