Mondial-2018

Suisse: "Objectif minimal" rempli, maintenant objectif lune

  • Publié le 28 juin 2018 à 17:53
  • Actualisé le 28 juin 2018 à 17:57

"L'objectif minimal est atteint" pour la Suisse, rappelle son sélectionneur, Vladimir Petkovic, mais il faudra qu'elle corrige ses défauts pour gagner enfin un match éliminatoire en Coupe du monde, contre la Suède.

"L'équipe n'a pas voulu suffisamment gagner. A un moment elle a même donné l'impression de vouloir le perdre", s'est agacé le technicien bosnien après le 2-2 poussif contre le Costa Rica. Un nul, et même une défaite, suffisait pour se qualifier en 8e avec le Brésil dans le groupe E.

Une défense en panique, deux joueurs bêtement suspendus, Fabian Schär et le capitaine Stephan Lichtsteiner, alors qu'il n'y avait pas de péril immédiat, une victoire qui s'échappe dans les dernières secondes... La "Nati" n'a pas fait le plein de confiance.
Contre le Costa Rica, "nous avons perdu trop de duels, raté trop de passes", fulmine Petkovic, qui regrette également deux cartons jaunes sur des fautes "loin de notre but (...) qui ne s'imposaient pas".


Michael Lang devrait remplacer le capitaine, sa bonne complicité côté droit avec Xherdan Shaqiri, le meilleur joueur suisse du tournoi, est prometteuse. En défense centrale, le "vieux" Johan Djourou (31 ans), dépassé dans la hiérarchie par Manuel Akanji, devrait suppléer Schär. L'ex-joueur d'Arsenal compte tout de même sept matches de Coupe du monde à son actif, il a l'expérience pour ce 8e de finale.
Mais Petkovic tient aussi à brandir ses atouts. "On se rend compte que battre l'équipe de Suisse devient de plus en plus compliqué", affirme-t-il. Le Brésil s'y est cassé les dents (1-1), comme l'Espagne (1-1) en préparation.


Les meilleurs atouts de la Suisse sont ses deux grands joueurs, Shaqiri et Granit Xhaka. Très en forme en Russie, buteur à la dernière minute contre la Serbie (2-1), quand il fit le polémique signe de l'aigle avec les mains, comme son coéquipier lui aussi d'origine kosovar, Shaqiri est précieux pour sa qualité de passe. Tous ses coups de pied arrêtés apportent le danger.


- Habituée des 8e -


Xhaka est le grand horloger de Petkovic, le roi de la première relance, et a lui aussi commencé sa Coupe du monde sur des bases élevées.
Enfin la Suisse a trouvé en Yann Sommer un excellent gardien, brillant contre le Costa Rica, où il eut la malchance de marquer contre son camp quand le penalty de Bryan Ruiz sur la barre a frappé son dos avant d'entrer dans ses filets... En outre elle fait partie du gratin mondial depuis une grosse dizaine d'années maintenant. La Nati, 6e au classement Fifa, a beau rester dans l'ombre d'autres sélections, elle a néanmoins pris l'habitude des deuxièmes tours. La Suisse va disputer son troisième 8e de finale sur ses quatre dernières Coupes du monde, et elle était déjà dans les 16 derniers à l'Euro-2016, battue par la Pologne (1-1, 5-4 t.a.b.).


Mais la Nati se heurte à un plafond de verre: elle n'a jamais de son histoire gagné un match à élimination directe dans une grande compétition... En 1954, pour la Coupe du monde organisée sur son sol, elle était sortie des poules mais avait échoué en quart de finale contre l'Autriche (7-5) après avoir mené... 3-0!
En 2006 elle a perdu contre l'Ukraine aux tirs au but sans en transformer un seul (0-0, 3-0 t.a.b.) et en 2014 elle a cédé à deux minutes de la fin de la prolongation sur un but d'Angel Di Maria contre l'Argentine (1-0 a.p.).
L'équipe des "segundos", les immigrés de deuxième génération, peut donc entrer dans l'histoire sportive de la Suisse.

- © 2018 AFP

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