Alors que nous venons d’effectuer la rentrée il y a deux semaines, les familles réunionnaises souhaitant inscrire leurs enfants et adolescents dans le club sportif apprennent sûrement cette mauvaise nouvelle : le pass Sports, qui finance les licences sportives parfois d’un montant élevé, est supprimé pour les jeunes de moins de 14 ans. Alors même que le Gouvernement promettait un élan en faveur du sport pour faire vivre l’héritage des jeux olympiques et paralympiques (Photo : rb/www.imazpress.com)
À La Réunion, ce dispositif comptait en 2024 19 460 jeunes bénéficiaires dans près de 700 structures sportives. En privant les 6-13 ans de cette aide, le Gouvernement pénalise directement les familles et notre tissu associatif local. Alors qu’un rapport alerte sur les graves inégalités affectant les jeunes Ultramarins dans leur réussite à l’école, nous devrions tout faire pour aider nos jeunes à réussir. La démocratisation de l’activité sportive est une condition de la réussite sociale et éducative.
J’ai déposé aujourd’hui une question écrite à Madame la ministre des Sports pour dénoncer cette coupe budgétaire qui s’ajoute à la suppression des tiers des crédits dédiés aux collectivités locales pour construire des infrastructures sportives. Alors même que ce sont elles qui réalisent 90% des dépenses en faveur du sport !
Oui, la France est face à une situation budgétaire difficile. Oui, il faut redresser les comptes publics. Il faut toutefois le faire de manière sérieuse et équitable.
Les socialistes ont présenté un projet de contre-budget solide pour désendetter la France progressivement. Il prévoit des hausses d’impôts pour les plus riches (taxe Zucman notamment) et certaines économies budgétaires (révision des aides aux entreprises non conditionnées et des contrats de l’Etat avec les cabinets de conseil). C’est cela qui doit être notre priorité, pas un nouveau désinvestissement de l’État qui réduirait une fois de plus l’accès de nombreux jeunes réunionnais au sport, un contre-sens au regard des indicateurs sociaux-économiques et sanitaires à La Réunion. L’accès le plus large possible au sport, sur un territoire où près de 4 familles sur 10 vit sous le seuil de pauvreté, est au contraire, une des solution pour réduire drastiquement les incidences des maladies chroniques tels que le diabète et de surpoids beaucoup plus importantes à La Réunion que dans l’Hexagone.
