Tribune libre

Fermeture des écoles : Yohan Cervantes répond à Olivier Rivière

  • Publié le 7 novembre 2014 à 08:37

La décision du premier magistrat de la commune de Saint-Philippe de fermer les services de la mairie et par voix de conséquence les écoles ce lundi 10 novembre, relève une fois de plus de la stratégie politicienne plutôt que d'une véritable volonté d'engagement. Plusieurs raisons à cela.

Tout d'abord, parce que cette initiative masque le manque évident d'anticipation et de prospective économique dans la gestion financière de la collectivité. En effet, nous avions durant la campagne électorale, avertit des dangers de l'austérité et des risques que celle-ci ferait peser sur une collectivité, aussi fragile que celle Saint Philippe, avec un taux de chômage élevé et des leviers financiers et fiscaux limités voir inexistants. Or cela n'a nullement empêché l'actuel premier magistrat de mener campagne sur un projet qui apparaît aujourd'hui difficilement réalisable : comment réussir à financer une piscine à 5 millions d'euros, alors que la collectivité rencontre de lourdes difficultés dans la paye des charges sociales de ses employés ? Comment encore réussir à amortir un tel projet alors même que certains fournisseurs se plaignent actuellement des difficultés qu'ils rencontrent dans le paiement de certaines de leurs prestations ?

2ème point qui donne du plomb dans l’aile à thèse de l’engagement politique de monsieur le Maire : de 2007 à 2012, quoique l'on puise en dire, l'actuel premier magistrat (depuis 2009) ne s’est pas manifesté lorsque ont été remis en question les services publics de la poste ou encore de l'éducation nationale. La privatisation de la poste a contraint la collectivité à se suppléer à l'Etat via la mise en place de la régie communale. Sur cette décision liée à la politique d’austérité du gouvernement, nous n'avons pas entendu monsieur le Maire se plaindre, alors même que la continuité de service public de la Poste a été imputée à la collectivité. La politique d’austérité mené par l’ancien gouvernement en matière d’éducation n’a pas non plus fait ciller Monsieur le Maire. Pour rappel : 160 000 postes supprimés sur 5 ans avec pour conséquences la fermeture des classes. L'éducation et la culture ont été et sont encore aujourd’hui victimes des réajustements budgétaires.

Enfin, monsieur le Maire nous leurre en disant sur les ondes radio qu’il ne s’agit pas de stratégie politique. Il soutien l'UMP et est adhérent à l’UDI. Que proposent ces derniers si ce n'est qu'une amplification du mouvement de l'austérité ? l'UDI proposant une cure à 80 milliards d'euros (dont près d'un tiers porté par les collectivités locales) et l'UMP dans une surenchère masochiste de 120 milliards d'euros dont le seul objectif est de réduire les collectivités locales au silence et au final mettre fin au premier échelon démocratique français par excellence que sont les communes.

Je passe sur le calendrier de cette action, sur le manque de concertation, sur la communication aux parents d’élèves qui se retrouvent pris en otage par cette fermeture annoncée des écoles... L'austérité est une voie politique trop répandue parmi la classe politique actuelle. Ces effets dévastateurs sont connus de tous et décriés par tous. Il serait peut être temps de changer de logiciel et de favoriser un nouveau modèle politique, économique, social, républicain et écologique, c'est le défi qui nous attend tous, à droite comme à gauche, pour sortir de cette spirale infernale.

guest
1 Commentaires
nini
nini
10 ans

Il s'agit de symboliser cette journée.
Une journée de protestation pacifique.
Une journée où règne la solidarité des Maires pour que les Réunionnais puissent continuer à vivre dans des conditions sereines et égales !