Le conseil d'administration de ce jour portait au vote le budget prévisionnel 2024. Alors qu'il avait été annulé en décembre, ce processus de validation a abouti à un vote majoritaire par les administrateurs en défaveur du budget prévisionnel présenté (15 Pour; 17 Contre; 3 Abstention) (photo RB/www.imazpress.com)
Respectueux de la démocratie et des orientations exprimées en responsabilité par ce vote de défiance, nous le comprenons pleinement car
· Les finances de l'établissement ne sont pas saines a fortiori si on envisage la réduction drastique des dotations dans l’enseignement supérieur annoncée par le ministère (les moyens ORE n’ont rien de pérennes);
· Les heures complémentaires, les salaires contractuels et les fournisseurs de l'université ne se verront payés qu'à présent pour un service rendu en 2023, ce qui est déontologiquement inadmissible mais explique le budget présenté ;
· La campagne des postes, désastreuse et mal engagée lors du dialogue de gestion avec les composantes, ne s'annonce pas propice au déploiement des missions ;
· L’évaluation HCERES de l'établissement fait montre d'un déficit majeur de pilotage : il ne suffit pas de collecter les pièces d'un puzzle pour obtenir le tableau dynamique de l'enseignement et de la recherche.
Le marasme actuel dans lequel est plongé notre établissement depuis longtemps n'a fait que s’aggraver car la gouvernance provisoire et l’administration s'engagent strictement dans la ligne tracée par le Président suspendu.
En conséquence, pour sauver notre université, nous demandons solennellement à Monsieur le Recteur, chancelier des universités, d’instaurer sans plus attendre une administration provisoire de l’établissement par ses services. De manière tout aussi primordiale, l'organisation des élections pour le renouvellement des instances en septembre prochain doit être confiée à un organisateur totalement indépendant. Nous faisons toute confiance à Monsieur le Recteur pour apprécier les risques encourus par la démocratie universitaire et pour prendre les décisions nécessaires à même de protéger ces élections d’organisateurs particulièrement partiaux. La gouvernance et l’administration de notre établissement ne peuvent être juges et parties.
Nous saluons la décision des administrateurs, et nous reformulons notre plus vive inquiétude quant à la trajectoire globale de notre établissement.
Solidairement
FSU Réunion