Les élus du conseil départemental se sont réunis ce mercredi 17 décembre 2025, dans l’Hémicycle de l’Hôtel du Département, à l’occasion d’une séance plénière marquée par la présentation du budget primitif 2026. Le président, Cyrille Melchior, et l’ensemble des conseillers étaient présents pour examiner ce document stratégique, dans un contexte financier jugé particulièrement incertain. (Photo www.imazpress.com)
D’un montant global de 1,372 milliard d’euros, incluant le budget principal et les budgets annexes consolidés, le budget primitif 2026 affiche une progression de +1,6 % par rapport à 2025. Une hausse mesurée, qui s’inscrit dans un environnement national fragile.
"Les perspectives fragiles concernant les Projets de Loi de Finances et de Loi de Financement de la sécurité sociale pour 2026 n'offrent qu'une faible lisibilité budgétaire à la collectivité et la soumettent à des aléas importants au moment de construire son budget pour l'année 2026".
La collectivité départementale, fortement mobilisée sur les dépenses sociales, doit composer avec des recettes fiscales dépendantes d’un climat économique et social encore instable. Malgré ces contraintes, le Département affirme vouloir maintenir une action publique "déterminée et cohérente", en priorité en direction des publics les plus fragiles. Écoutez.
- Fonctionnement et investissement : les grands équilibres -
Les recettes de fonctionnement du budget principal s’élèvent à 1,198 milliard d’euros, en hausse de 3,3 %, portées notamment par le rebond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) et l’optimisation des recettes européennes et fiscales. En parallèle, les dépenses de fonctionnement atteignent 1,147 milliard d’euros, soit une augmentation de 3,5 %. "Les dépenses en faveur des personnes âgées, des personnes porteuses de handicap, de la protection de l'enfance et de l'éducation mobilisant un effort départemental bien supérieur à cette évolution moyenne, indique la collectivité.
Côté investissement, le Département prévoit 170,5 millions d’euros de dépenses hors dette pour poursuivre les projets de la mandature. Les recettes d’investissement, hors emprunt, s’élèvent à 67 millions d’euros, tandis que le recours à l’emprunt est estimé à 102 millions d’euros pour équilibrer le budget. La collectivité met également en avant le maintien de ratios financiers maîtrisés, avec une épargne nette positive et une capacité de désendettement inférieure à dix ans.
- Transition écologique, égalité femmes/hommes et motions -
Outre le budget, les élus ont pris connaissance de la deuxième édition du Plan départemental de transition écologique et solidaire, après la présentation du rapport sur la situation en matière de développement durable. Un rapport relatif à l’égalité entre les femmes et les hommes a également été examiné.
Cinq motions ont été proposées et votées, portant notamment sur le maintien de l’antenne de la Mission Locale de la Ravine des Cabris, l’accompagnement des élèves en situation de handicap et le statut des AESH, la lutte contre la vie chère, les enjeux de santé publique à La Réunion, ainsi que la situation financière de la SIDR et la protection des familles réunionnaises.
- Des débats nourris dans l’hémicycle -
La présentation du budget a donné lieu à des échanges animés. Gérard Françoise a exprimé ses réserves, estimant que "le budget n’y est pas, les chiffres n’y sont pas", pointant du doigt certaines hausses et des lignes budgétaires jugées insuffisamment détaillées, notamment dans les catégories dites "autres".
De son côté, Monique Orphée s’est interrogée sur le respect des compétences départementales et a mis en garde contre toute réduction des crédits sociaux. "L’État fait des coupes drastiques et je n’accepterai pas que le Département en fasse autant. Je ne tolère pas les coupes budgétaires dans le domaine du social", a-t-elle déclaré, dénonçant également les choix opérés sur les routes, la culture, le sport et l’inclusion.
"Construire un budget n’est pas une chose facile", assure le président du Département. "On est conscients des difficultés de tous les conseils départementaux, mais ça ne nous empêche pas de rester volontariste". Malgré ces critiques, l’exécutif départemental défend un budget de continuité, contraint, élaboré dans un contexte national difficile, mais visant à préserver les politiques essentielles au service de la population réunionnaise.
vg / www.imazpress.com / [email protected]
