"Des annonces intéressantes mais insuffisantes" : tel est le bilan que dresse Nassimah Dindar, présidente du conseil général et de l'UDI, de la visite du président François Hollande le 21 août dernier.
"Même si nous nous devons de rester prudents en attendant la concrétisation réelle des engagements, je me réjouis que le président ait pris en considération le rapport du député Jean-Claude Fruteau et la mobilisation d’une union sacrée comprenant collectivités, planteurs et usiniers pour annoncer le soutien conséquent de l’Etat à la filière canne", signale Nassimah Dindar. Rappelons que le président a annoncé la signature prochaine d’une convention canne particulière, et que l’Etat prendrait le relais de l’Union européenne dès 2017 avec l’octroi de 38 millions d’euros supplémentaires. "L’ensemble des acteurs compte également sur les autorités françaises pour défendre le dossier auprès des instances européennes, ce qui permettra effectivement de rassurer les 18 000 emplois dépendant de cette filière à La Réunion", continue Nassimah Dindar.
La présidente du conseil général souligne également que les annonces faites pour l’adaptation du crédit impôt compétitivité et du pacte de responsabilité vont "dans le bon sens pour renforcer la nécessaire compétitivité de nos entreprises". De même pour la participation accrue de l’Etat dans le financement des emplois d’avenir. Mais, signale Nassimah Dindar, "le conseil général a toujours souhaité jouer la carte des emplois d’avenir, en s’engageant à en financer 750. Il est clair que cette participation accrue de l’Etat facilitera ces embauches. Mais reste que les marges financières des collectivités, confrontées à des dotations en berne, continuent à diminuer. Et il y a une évidente contradiction entre demander aux collectivités d’embaucher massivement des emplois d’avenir tout en exigeant d’un autre côté des efforts de réduction de dépenses, notamment en termes de charges de personnel. Enfin, il serait souhaitable que l’Etat augmente également sa participation à cette même hauteur pour les emplois d’avenir destinés au secteur marchand, et que l’ensemble des secteurs d’activité puissent y avoir accès".
Pour autant, "des dossiers essentiels comme le logement, l’emploi sans distinction d’âge, la lutte contre la pauvreté, la situation particulièrement précaire de nombre de personnes âgées et handicapées, pourtant prioritaires dans notre département, n’ont pas été du tout abordés", regrette Nassimah Dindar. "Et aucun projet de développement pour La Réunion n’a été réellement présenté", poursuit la présidente du conseil général. S’il est à noter que le président s’est déclaré ouvert à une réforme territoriale adaptée aux spécificités réunionnaises, comme le demande Nassimah Dindar, "il n’est pas venu avec un projet de développement pour La Réunion qui permettrait d’envisager une sortie de crise rapide et pérenne". Le président Hollande a d’ailleurs confirmé qu’il attendait des propositions des élus et forces vives de La Réunion. "Plus que jamais, il nous revient donc, Réunionnais, de réfléchir au mode de développement que nous voulons pour notre île et de le défendre d’une seule et même voix au plus haut niveau de l’Etat", conclut Nassimah Dindar.
" Parler d'une seule et même voix " ?
Non mais je rêve ! ! !
Nassimah Dindar sait-elle encore où elle habite ?