Ce mercredi 26 octobre 2016, François Mitterand aurait fêté son centenaire. À cette occasion, Patrick Lebreton a publié un communiqué sur l'héritage de l'ex-président. Nous publions la tribune libre du député-maire de Saint-Joseph en intégralité ci-dessous.
"Ce mercredi 26 octobre, François Mitterrand aurait eu 100 ans. Cet anniversaire n’est plus seulement le sien. C’est une date qui appartient à la gauche française, et qui appartient même à celle de notre pays. François Mitterrand n’est pas seulement dans notre mémoire. Il est dans nos vies, celle de tous les jours...
Aucun président, on le sait, n’a autant marqué son temps. Nul autre n’a laissé un tel héritage. Et notre île, comme les autres Outre-mer, fait partie de ces territoires qui ont été bouleversés, pour le meilleur, par le 10 mai 81. Tout a changé !
Les acquis sociaux que nous devons aujourd’hui défendre ont été des victoires essentielles, obtenues au cours de ses 2 mandats.
Le RMI a arraché des dizaines et des dizaines de milliers de familles à la misère coloniale, qui était encore une réalité douloureuse sous la départementalisation... dans les villes comme dans la Réunion rurale. La Contribution Sociale Généralisée a participé au financement de la Sécurité Sociale, dont nous bénéficions tous.
L’Impôt sur les Grandes Fortunes était une autre contribution, qui incarnait la politique de solidarité que nous continuons de défendre, pour les Français et pour la France. Pour les Réunionnais et pour la Réunion.
Dans les entreprises, les droits des travailleurs ont été renforcés. Il y eut la retraite à 60 ans, les 39h, la 5ème semaine des congés payés...des progrès qui faisaient échos aux avancées du Front Populaire.
Quelle tristesse, d’ailleurs, que le 80ème anniversaire de ce Front Populaire ait été sali, cette année, par le passage en force d’une loi "Travail", inspirée par la droite et le MEDEF, et qui a tant divisé la gauche. Quelle souffrance de voir le souvenir du 10 mai piétiné par un 49-3, qui a heurté nos valeurs et notre légitimité socialiste.
Réunionnais de gauche, n’oublions pas ce qui nous a été laissé en héritage : l’égalité sociale ! Et le respect de ce que nous sommes...
La semaine créole, aujourd’hui célébrée, aurait-elle existé sans François Mitterrand ? Nous lui devons le 20 décembre férié, chômé et payé. Nous lui devons la commémoration de notre Histoire et la défense de notre patrimoine culturel....de tout ce qui a forgé notre identité, notre âme et notre fierté créole. Ne l’oublions pas, à l’heure où certains voudraient nous renvoyer dans les huttes gauloises...
La libéralisation des ondes a apporté à nos radios et à nos différents médias cette liberté que nous avons à cœur de défendre. Cela a été important à la Réunion. Cela a permis, comme on dit en créole, de "casse la chaîne" !
Réunionnais de gauche, n’oublions jamais ce qui nous a été laissé en héritage...même, et surtout, à l’heure du zapping. Au moment où l’accessoire et le dérisoire prennent le pas, quotidiennement, sur les dossiers de fond.
A l’heure où l’écume est davantage regardée que la vague.
Faire vivre l’héritage de Mitterrand, ce n’est pas simplement célébrer le passé...mais, comme il sut le faire, toujours aller de l’avant. C’est pratiquer la rupture avec des systèmes que l’on sait dépassés. "Celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi (...) celui-là, je le dis, ne peut être adhérent du Parti Socialiste".
Préparons les évolutions que nous imposent les violences économiques et sociales de notre temps. Notre île, ancienne colonie devenue département, doit présent regarder devant elle, à nouveau. Et regarder, à ses côtés, le développement des pays voisins, ces économies de la zone qui ne nous attendent pas pour avancer.
Il nous faut à présent un nouvel acte de décentralisation. Il ne s’agit pas de transférer, sans davantage de moyens,de nouvelles compétences à nos grandes collectivités (déjà débordées par les besoins en action sociale, pour l’une, et bientôt débordée, pour l’autre, par des choix qui vont assécher notre capacité d’investissement).
Il s’agit au contraire de permettre aux Réunionnais de devenir, enfin, les acteurs de leur développement...de permettre à notre île de quitter l’économie de comptoir,héritage colonial, pour le développement dans son environnement régional. Avec de la production, des échanges commerciaux et les emplois que cela créera pour notre jeunesse.
Je ne parle pas d’émancipation. Je ne parlerai pas non plus d’autonomie. Je parle d’un nécessaire élan réunionnais.D’une plus grande liberté d’action, pour le développement d’un modèle économique et social adapté à notre environnement, avec l’atout d’être une île française et une terre européenne (merci au désir d’Europe de François Mitterrand).
Rater ce futur rendez-vous, ce serait condamner nos enfants à subir ce que nous subissons. C’est avec cette jeunesse que nous devons bâtir une nouvelle élite locale.
Ces rendez-vous doivent être ceux de la gauche réunionnaise.
J'avais créé, en 1982, la section du Mouvement des Jeunes Socialistes de Saint-Joseph. Les valeurs qui avaient jusqu'à présent été portées par le Parti Socialiste, ce sont mes valeurs : celles de l'égalité des chances et du progrès social.
Je n’ai pas oublié qu’à ce moment-là, on travaillait pour changer la vie. Nous qui sommes héritiers...devenons légataires. Au recul, opposons l’élan. Aux reniements, opposons le progrès."
Merci Mitterand pour son inspiration du concept d'égalité réelle à la petite Ericka! Merci d'avoir plongé la Réunion dans l'assistanat au lieu de l'inciter à se développer économiquement! Vision de misère dont on se passerait!
"La libéralisation des ondes a apporté à nos radios et à nos différents médias cette liberté que nous avons à coeur de défendre" - Patrick, ce que tu ne peux savoir ou fait semblant d'ignorer, que j'ai vécu en direct à Paris dans le 20ème arrondissement, c'est la charge policière contre une radio libre, la radio Gro K guadeloupéenne que la police était venue pour saisir, inpé konm la fé èk TV freedom. Le matériel émetteur, n'a pas seulement été saisi, mais écrasé avec une rage animale, sans doute parce que le responsable de cette radio était le camarade Georges Faisan, ce guadeloupéen qui est allé en Guadeloupe châtié le pied coupable d'un Mr (supprimé pour prise à partie - webmaser ipreunion.com), instituteur de son état qui entendait traiter les petits guadeloupéens à coup de pied dans le derrière. Le siège de cette radio "libre" et indépendante a été détruit à coup de crosse des CRS, le personnel tabassé par la police de Mitterrand ce décoré de la francisque de Pétain sous le n° 2202. Sans oublier le massacre des Camerounais avec un certains Messmer. On le retrouve aussi au pouvoir lors du massacre de la grotte d'Ouvéa!!! Pou rann omaz a oute éro, I fo pa nou bliye tousa osi Patrik...
C'est quand même étonnant de vivre ainsi dans le passé. Peut on penser que entre 1982 les changements, les évolutions des Hommes des marchés des civilisations, ne nous obligent pas à changer la réflexion et les onjectifs des Politiques.