"Je tiens à remercier tout le monde, et en particulier Dieu, je tiens à dire que nous t’aimons, Dieu, et que nous aimons notre formidable armée. Protégez-les. Que Dieu bénisse le Moyen-Orient. Que Dieu bénisse Israël et que Dieu bénisse l’Amérique." C'est par ces mots que Donald Trump, président de la première puissance militaire mondiale, a conclu son allocution suite aux frappes américaines illégales de cette nuit contre des sites nucléaires en Iran. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)
Réalisée en dehors de tout droit international, susceptible de faire basculer le monde dans une 3ème guerre mondiale - nucléaire - qui sera à coup sûr la dernière, cette attaque révèle également le fanatisme religieux qui guide les États dans cette guerre.
L'Iran, théocratie religieuse dirigée par des fanatiques religieux musulmans chiites, est donc attaquée par Israël, dirigée par des fanatiques religieux juifs qui veulent réaliser le Grand Israël afin d'hâter la venue du Messie, eux-même soutenus par les Etats-Unis dirigés par des fanatiques millénaristes évangéliques qui voient Trump comme le Messie. Évidemment tout cela au nom de dieux différents.
Face à cette menace existentielle pour l'Humanité : le droit international et la Raison doivent reprendre le dessus. La France, république laïque, doit mettre ses armes et sa diplomatie (ou du moins ce qu'il en reste après huit ans de macronisme destructeur) au service de la paix et du droit international. Nous ne pouvons, nous ne devons, pas suivre la folie de Netanyahu et Trump qui nous entraînent dans l'abime. La France a déjà payé un lourd tribut au fanatisme dans sa longue histoire. "Le fanatisme est un monstre qui ose se dire fils de la religion" disait Voltaire. Puissent nos dirigeants se souvenir de notre histoire au moment où le fanatisme qui se dit religieux menace le monde entier.
En cas de conflit généralisé l'océan Indien, au coeur des échanges mondiaux, paiera un lourd tribut. La Réunion, isolée, ne tiendra pas longtemps. Il s'agit d'une menace existentielle pour nous. Même si tout cela peut nous paraître loin, nous sommes en réalité en première ligne dans ce conflit. L'ensemble des Réunionnaises et des Réunionnais, en particulier celles et ceux qui sont en responsabilité comme c'est mon cas, doivent faire pression sur Paris pour que la France ne s'embarque pas dans une aventure qui finira très mal pour nous tous ici à La Réunion.
Perceval Gaillard
Député de La Réunion
Membre de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.