Jugées ce vendredi 12 décembre 2025 en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis, Shirley T. D., 28 ans, et Murielle J. B., 34 ans, ont été condamnées à deux ans de prison ferme avec maintien en détention pour un transport de près de 48.000 euros en espèces entre La Réunion et l'Hexagone. Deux femmes sans emploi, vivant des minimas sociaux, toutes deux mères de famille, happées par un trafic d’argent qu’elles reconnaissent avoir accepté sans en mesurer les conséquences. Elles ont été condamnées à deux ans de prison ferme avec maintien en détention (Photos sly/www.imazpress.com)
Shirley T. D., née en 1997, est déjà connue de la justice pour des affaires de stupéfiants en 2018 ainsi que des violences en 2014.
Mère de trois jeunes enfants, elle a été interpellée alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour Orly avec 47.730 euros en liquide grâce au flair du chien des douanes. À l’audience, elle reconnaît être une mule d’argent, recrutée par des commanditaires. Elle explique être déjà venue à La Réunion en septembre 2025 pour le même réseau, avant de se rétracter.
Murielle J. B., née en 1991, sans antécédent judiciaire, mère de quatre enfants âgés de 6 à 14 ans, devait initialement effectuer le transport retour.
Contrôlée à l’aller, elle affirme avoir reçu des consignes claires : si elle avait été contrôlée une fois, elle le serait de nouveau. Elle dit alors avoir recruté Shirley T. D. pour effectuer le transport à sa place. Les deux femmes évoquent un homme surnommé "le patron", chargé de toute la logistique : location d’un Airbnb, d’un véhicule, organisation du séjour.
-"On n’a pas réfléchi"-
À la barre, aucune ne conteste les faits. "On ne savait pas qu’on risquait la prison. On n’a pas réfléchi", lâchent-elles, presque à l’unisson.
Une ligne de défense qui n’a pas convaincu le ministère public. Pour la procureure, le transport s’est fait en parfaite connaissance de cause. Elle souligne que la somme transportée a été remise en deux fois à Saint-Denis, par deux personnes distinctes, preuve d’une organisation structurée. Elle requiert trois ans d’emprisonnement pour chacune, la saisie de l’intégralité des fonds et une interdiction du territoire pendant cinq ans.
Les douanes réclament de leur côté 137 000 euros d’amende douanière.
La défense plaide la misère sociale, la surpopulation carcérale et la nécessité de permettre aux prévenues de retrouver leurs enfants.
Me Aaeza Cadjee évoque "un discours que l’on connaît trop bien" mais demande une peine aménageable. Me Chantal Laguerre développe les mêmes arguments, rappelant l’absence de casier judiciaire de Murielle J. B.
Le tribunal n’a pas suivi. Les deux femmes sont condamnées à deux ans de prison ferme avec maintien en détention et à une amende douanière de 47.730 euros correspondant à la somme transportée.
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