Le 10 mai 2015, le président de la République François Hollande avait fixé un nouveau cap pour le développement des territoires ultramarins : l'égalité réelle. Le 10 février 2016, il élargissait le champ de cette préoccupation à tout le territoire national en créant un secrétariat d'Etat à l'égalité réelle et en y nommant une Réunionnaise, Ericka Bareigts.
Saluons d’abord cette nomination. Les Ultramarins en général et les Réunionnais en particulier constataient, navrés, la mainmise d’un outre-mer particulier sur les rouages centraux de l’Etat, sans que cela ne se traduise par des résultats exceptionnels. La Réunion restait " à terre ". Pourtant, nul Outre-mer n’avait été aussi fidèle au Président. Il y avait obtenu 72% des suffrages. Alors qu’elle ne représente que 1,2% de la population française, La Réunion lui a apporté 13% de l’écart de voix assurant sa victoire au plan national. Elle lui a donné 58,53% des suffrages des Outre-mer alors qu’elle ne représente que 31% de leur population. " L’injustice " est réparée. Et c’est bien qu’Ericka Bareigts soit distinguée : nul ne peut mettre en doute ses convictions, ses compétences et sa débordante activité parlementaire.
De nombreuses inégalités s’observent entre La Réunion et la France métropolitaine. Ainsi, le PIB réunionnais par tête ne représente que 64 % de la moyenne nationale. Quant à l’IDH, il est au niveau de celui de la France d’il y a 20 ans ! On pourrait multiplier les exemples.
Il convient de s’interroger sur ces inégalités car de l’explication qui en sera donnée découlera la politique que sera menée pour y répondre.
Les pouvoirs publics et la majorité de la population ne voient dans cette situation qu’une question de " niveau ". Ils assimilent ces inégalités à des " retards ". La Réunion serait " en retard " sur la France. La politique qui a été menée jusqu’ici, porteuse électoralement, prône donc l’assimilation et le " rattrapage ". Elle a connu quelques réussites mais chacun reconnaît qu’elle atteint ses limites.
La raison, c’est que les inégalités entre La Réunion et la France ne reflètent pas que des différences de niveau. Elles reflètent aussi et surtout une différence de nature. La Réunion, île tropicale, ancienne colonie, n’a ni la même évolution, ni les mêmes structures qu’une région en difficultés d’une métropole industrielle. Le décor, le passé, l’édifice socio-économique sont autres. La mesure des inégalités fait apparaître les différences de niveau. L’analyse structurelle met en évidence une différence de nature.
La politique menée à La Réunion doit tenir compte de ses réalités structurelles, c’est-à-dire la culture de sa population, les spécificités de son économie et les particularismes de son territoire.
La priorité, au-delà du rattrapage, c’est surtout de mettre en œuvre un projet particulier de développement et d’aménagement du territoire de La Réunion. Ce projet doit avoir pour finalité l’homme réunionnais. Celui-ci ne doit pas chercher à courir comme l’âne après la carotte, derrière un niveau moyen hexagonal ou européen ni défini, ni mesuré, ni atteignable. Il doit pouvoir accéder, comme le genre humain dans son ensemble, à la sécurité matérielle, à la liberté intellectuelle et à la dignité. Et si c’était cela, l’égalité réelle ?
Wilfrid Bertile
Que de platitudes !
La priorité des priorités est de changer les mentalités pour que les citoyens cessent de croire que leur salut leur viendra de ces politiciens usés.Voilà tout ! Et les réunionnais , contrairement à ce que soutient cette pseudo élite gavée de crédits publics , ne rêvent que de vivre comme leurs homologues de métropole c'est à dire avoir un salaire décent , être en bonne santé , voir leurs enfants réussir à l'école , pouvoir si possible devenir propriétaires de leur maison ou appartement , voyager et pouvoir de temps en temps se distraire de la dureté de la vie , avoir des amis et mourir en laissant quelque chose à leurs enfants .out le reste n'est que foutaise et ceux qui disent le contraire sont des manipulateurs . Ils on déjà tout cela et voudraient en plus avoir le pouvoir
L'IDH n'est qu'un gadget qui ne dit rien de plus que ce que l'on sait déjà Personne ne reconnait plus à cet indice une pertinence dans la mesure où il prend en compte des critères qualitatifs loin de permettre des comparaisons pertinentes entre pays . Il n'y a plus que quelques bobos attardés qui s'y réfèrent encore . Pour La Réunion : il suffirait ainsi que les profs , pourtant mieux payés qu'en métropole, se mobilisent un peu pour combattre l'illettrisme et qu'on puisse convaincre la population de privilégier une meilleure hygiène alimentaire pour que tout d'un coup on rattrape la métropole .La prochaine génération , sans que l'on change quoi que ce soit de plus , vivra plus longtemps et sera mieux éduquée. Au passage elle virera probablement la classe politque décadente qui tient les affaires.
Pas besoin de palabrer la dessus deux mille ans .
Le vrai et seul problème de La Réunion c'est qu'il n'y a pas de boulot et personne n'a de recettes miracles .
A moins que M Bertile en ait . Mais alors qu'il nous les disent.
Bravo, M. Bertile! du grand n’importe quoi! comme à votre habitude...
Critique intéressante des limites du rattrapage. Par contre, présenter la nomination d'Ercika Bareigts comme une récompense à l'apport des voix de La Réunion à François Hollande choque un peu : c'est toujours La Réunion "bonne élève" ? Et puis, cette expression "l'homme réunionnais" est un peu restrictive et mériterait d'accueillir aussi les femmes, non? En plus que ça, c'est quoi le profil de l'homme réunionnais au singulier ? y en a pas qu'un, va !