Tribune libre

Le "visa Balladur" tue! De nombreuses organisations en appellent à la mobilisation citoyenne

  • Publié le 24 novembre 2015 à 11:30

Le silence médiatique et politique persiste au large de Mayotte où plus de 10 000 personnes sont mortes depuis 1995, année de l'entrée en vigueur du "visa Balladur".

En effet, le 18 janvier 1995, le gouvernement Balladur décidait d’entraver la circulation des personnes dans l’archipel des Comores en imposant un visa d’entrée à Mayotte aux habitant(e)s des trois autres îles comoriennes (Mohéli, Anjouan, Grande Comore). Ainsi se concrétisait l’isolement de l’île de Mayotte détachée vingt ans plus tôt de l’État indépendant de l’Union des Comores à la suite d’une décision unilatérale française contestée par les Nations unies. Depuis, par une véritable militarisation du contrôle des frontières - navires armés, radars, hélicoptères, etc. -, Mayotte est érigée en forteresse hostile à la plupart des personnes cherchant à la rejoindre : comorien(ne)s mais aussi malgaches ou exilé(e)s originaires des pays de l’Afrique des grands lacs.

Un énième naufrage est survenu vendredi 30 octobre dernier dans les eaux comoriennes, faisant au moins huit victimes supplémentaires.

Que ce soit dans l’archipel des Comores ou dans l’espace méditerranéen, la politique menée par la France et l’Union européenne poursuit le même objectif : rendre les frontières toujours plus infranchissables en livrant une véritable guerre aux personnes déclarées indésirables au mépris des droits fondamentaux.

Vingt ans après l’instauration du "visa Balladur", nous avons décidé de réagir. Une première étape de notre mobilisation collective a été la publication du communiqué du 13 janvier 2015 : "1995 – 2015 : des milliers de morts au large de Mayotte. Le "visa Balladur" tue !"

Aujourd’hui, nous appelons à un sursaut citoyen et vous invitons à signer la pétition en ligne.

Citoyen(ne)s et organisations réunis, nous interpellons les autorités françaises qui, sans en référer à d'autres pays, peuvent arrêter les drames dans l'océan Indien en supprimant le "visa Balladur".

Signataires :

Association comorienne des droits de l’Homme (ACDH)

Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)

Attac-France

Collectif de défense de l’intégrité et de la souveraineté des Comores (CDISCOM) :

Collectif des associations et amis des Comores (CAAC)

Comité Maoré

Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID)

Emmaüs International

Ensemble !

Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (Fasti)

Femmes plurielles

Groupe d’information et de soutien des immigré-e-s (Gisti)

Groupe de réflexion pour l’intégrité du territoire des Comores (GRITAC) :

Guilde des artistes comoriens (GAC)

Immigration développement démocratie (IDD)

Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Migrants Outre-Mer (MOM) – réseau associatif

Mouvement pour l’unité et la souveraineté des Comores (MUSC)

Nouveau parti anticapitaliste (NPA)

Parti communiste français (PCF)

Réseau Euro-med France (REF)

Réseau pour une gauche décoloniale

Respaix conscience musulmane

Sortir du colonialisme

SOS démocratie Comores

Union juive française pour la paix (UJFP)

Village d’Éva

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1 Commentaires
René
René
9 ans

Ce n'est pas le visa baladur qui tue, c'est plutôt l'irresponsabilité du gouvernement comorien qui favorise ce drame. Hors il aurait été plus facile d'interdire la fabrication des Kwasakwasa. Et de sanctionner les passeurs.