La colère gronde chez les livreurs des plateformes. A La Réunion, une grève est prévue ces samedi 2 et dimanche 3 décembre 2023. La CGT et la CGTR rappellent clairement leurs revendications: le retrait de la nouvelle tarification Uber Eats, la transparence du calcul de la rémunération, le paiement des temps d'attente, et le versement de cotisations par les plateformes pour ne pas faire supporter le financement de la protection sociale sur les seul livreurs. (Photo uber eats , livraison de repas , photo Sly imazpress)
"Les mobilisations des dernières années ont créé les conditions d'une mobilisation nationale et unitaire. La CGT et la CGTR prend ses responsabilités: face au mépris des plateformes envers ceux qui cravachent jour et nuit, pas d'autre solution que la lutte et la solidarité !" écrit la CGTR Transports.
"L'API (Association des Plateformes d'Indépendants, syndicat patronal des plateformes) a été très clair lors de la réunion de négociation du 6 novembre: "Circulez, y a rien à voir!"" dénonce-t-elle.
La prochaine rencontre avec l'API au sujet des rémunérations est sensée se dérouler le 5 décembre. Le syndicat souhaite "faire pression de (son) mieux pour gagner au plus tôt une rémunération qui permet de vivre de son travail".
"Les témoignages et les données recueillies démontrent les graves conséquences des conditions de travail indignes imposées par les plateformes numériques de livraison de repas sur la santé des livreurs: mort brutale, coma, blessures, épuisement physique et moral, troubles musculo-squelettiques et diverses pathologies directement liées à l’usure professionnelle. UberEats et Deliveroo doivent reconnaître leur responsabilité concernant la santé des livreurs et cesser de les renvoyer systématiquement à une responsabilité individuelle" dénonce l'ONG Médecins du monde, engagée depuis plusieurs années sur cette problématique.
Médecins du Monde intervient via des consultations médico-sociales à la Maison des Livreurs de Bordeaux, qui accueille quotidiennement des livreurs de repas des plateformes numériques UberEats et Deliveroo. Dans ce contexte, elle apporte son plein soutien aux grévistes.
"Les constats des structures sont unanimes : la totalité des travailleurs rencontrés expriment une souffrance physique et morale, conséquence notamment d’une rémunération en baisse constante et donc de la cadence infernale imposée, obligeant les livreurs à accepter encore et toujours plus de courses, à prendre toujours plus de risques" s'inquiète l'ONG.
"Pire, les algorithmes de ces plateformes les harcèlent avec des notifications incessantes, évaluent en permanence les performances, sanctionnent et déconnectent arbitrairement les livreurs. La déconnexion équivaut à un licenciement, une rupture de contrat d’une rare brutalité car envoyée par messagerie électronique et sans précision explicite sur les faits reprochés."
La CGTR appelle tous les livreurs à se mobiliser ce week-end.
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